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Préparation

Lundi, 1er juin 2009, avec l'aide d'un agent immobilier, j'ai fait une offre d'achat sur le condo qui est devenu le mien. Deux jours plus tard, le couple de vendeurs faisait une contre-offre que j'ai acceptée. L'offre d'achat est un contrat qui engage l'acheteur, moi dans ce cas, à acquérir la propriété en question sous certaines conditions, comme le financement nécessaire, la date d'occupation, les inclusions et exclusions, etc. Je me suis rendu compte que c'était la première étape d'un long voyage, un périple qui va durer des années.

Bien entendu, un déménagement ne se réduit pas à la signature d'offres d'achats et d'autres papiers! Il a fallu que je me procure des meubles et d'innombrables accessoires, en prenant en compte aussi bien mes besoin que l'espace disponible dans le condo et même le style de l'appartement. Il fallut aussi réfléchir aux couleurs de la peinture. J'ai aussi dû faire face à de nombreux doutes: avais-je bien fait de signer cette offre d'achat, dans quel état les anciens propriétaires laisseraient-ils l'appartement, etc.? Par chance, j'ai eu l'aide de mes parents, sinon ça aurait été beaucoup plus difficile que ça ne l'a été!

Magasinage des meubles, des électro-ménagers et des accessoires

Après avoir signé l'offre d'achat et fixé ma date d'occupation au 30 juillet 2009, il me fallait faire en sorte de posséder les électro-ménagers et quelques meubles pour pouvoir emménager durant le mois d'août. Je voulais que mon déménagement se fasse pendant les vacances de mon père Réal qui pourrait alors m'aider à transporter le stock avec son pick up. Je savais que si j'attendais trop, mon père serait de retour au travail et il fait parfois beaucoup de temps supplémentaire, le soir et la fin de semaine. Je craignais que ça ne retarde mon déménagement.

Mais avant de commencer à magasiner, il me fallait connaître la taille des emplacements pour la cuisinière, le réfrigérateur, le lave-vaisselle, la laveuse-sécheuse et les dimensions des pièces pour les meubles. Obtenir ces mesures a failli devenir étonnamment compliqué, car je ne savais pas encore comment me rendre à mon condo en métro et ma mère n'était pas encore à l'aise pour s'y rendre en voiture. Mon père, pour sa part, n'était pas encore en vacances si bien qu'il travaillait l'après-midi et le soir. De plus, les propriétaires du condo étant camionneurs, ils étaient souvent absents. Cela contraignait beaucoup les heures où on pourrait se rencontrer pour une visite destinée à prendre des mesures. En fin de compte, la propriétaire, que j'ai contactée avec le numéro de téléphone que l'agent immobilier m'a transmis, m'a fourni la plupart des mesures dont j'avais besoin par téléphone. Elle m'a également vendu son lave-vaisselle, ce qui me faisait un appareil de moins à magasiner.

Trouver tous les meubles, électro-ménagers et accessoires nécessita plusieurs séances de magasinage, le soir et parfois même la fin de semaine, étant donné que je travaille cinq jours par semaine. J'obtins mes électro-ménagers, ma tête de lit, mes tables de chevet, mon divan et mon fauteuil chez Brault et Martineau. Chez Ashley, je dénichai une table de cuisine qui me convenait sans coûter excessivement cher. Chez IKEA, j'obtins de belles étagères en bois massif pour mon bureau et une table d'appoint pour mon salon. Je me procurai les accessoires (vaisselle, cuillers, etc.) chez Wal-Mart, au Dollarama et chez Hart. Il y avait tant de choses à magasiner et à acheter que je regrettai de ne pas avoir fait une offre d'achat incluant les meubles et électro-ménagers des vendeurs! J'en vins même à regretter mon projet de déménagement au complet! Mais par la suite, je fus bien content d'avoir choisi mes articles.

Électro-ménagers

Du côté des électro-ménagers, j'essayai de choisir des appareils qui seraient faciles d'utilisation pour moi, ce qui nécessitait de tenir compte de la taille et la position des contrôles, le contraste du texte des boutons avec le fini et de la facilité d'entretien. En particulier, j'optai pour une cuisinière avec plaque en vitro-céramique, mais je m'assurai que la texture de la plaque n'était pas lisse mais plutôt mouchetée. Comme ça, une tache oubliée paraîtra moins. Je veillai aussi à avoir les boutons de contrôle à l'avant de l'appareil étant donné que je dois m'approcher plus que la moyenne pour lire le texte des boutons. Avec les contrôles à l'arrière, comme chez mes parents, je me retrouvais parfois le visage dans la vapeur d'eau pour pouvoir faire un réglage.

Pour ce qui est du réfrigérateur, j'optai pour un modèle avec le congélateur en bas, sous forme de tiroir. Le gros avantage de ça est que les aliments dans le réfrigérateur sont plus à hauteur d'yeux. J'examinai la possibilité d'avoir une machine à glaçons, mais ça coûtait trop cher et les réfrigérateurs qui en avaient prenaient trop d'espace.

Quant à la laveuse et la sécheuse, il me fallait des modèles à chargement frontal qu'on peut superposer, non pas par caprice mais en raison de l'espace disponible. Je souhaitais un appareil suffisamment grand pour laver mon couvre-lit et mes rideaux, pas seulement les vêtements. Je découvris que certains modèles peuvent se superposer, d'autres pas. Il faut aussi s'assurer de disposer du kit de superposition pour empiler les appareils correctement.

Meubles

Du côté des meubles, j'optai pour du cuir en grande partie pour la facilité d'entretien et aussi parce que je trouvais ça confortable. Il faut par contre se méfier, car il y a de la cuirette pour pas cher. C'est très différent du cuir véritable. Pour réduire le coût, les fabricants utilisent le cuir pour le dessus du meuble, là où on s'assoit, et du polyurétane pour les côtés et l'arrière. J'ai opté pour cela. Les puristes riches peuvent aussi avoir des meubles complètement en cuir tandis que les moins nantis peuvent en obtenir complètement en polyurétane, ou en tissu bien entendu. Je recherchais un divan et un fauteuil avec pouf inclinable afin d'éliminer le besoin d'une table basse sur laquelle j'aurais pu mettre mes pieds mais aussi trébucher. Le gros défaut, c'est que ces meubles en cuir m'interdisent d'avoir un animal domestique avec des griffes. Un chat, par exemple, aurait tôt fait de mettre le divan en lambeaux!

Quant à la table de cuisine, je recherchais quelque chose de solide, durable mais pas excessivement cher. Le bois massif, comme je me rendis compte, est une des meilleures solutions, équilibrant solidité et poids, mais cela coûte pas mal cher! Dans le plus bas de gamme, on trouve le contre-plaqué qui a tendance à décoller, forçant le propriétaire à placer une vitre sur la table, une surface sur laquelle on finit par voir des traces de doigt en permanence en plus de coûter encore un bras puisqu'il faut la faire faire sur mesure, aux dimensions de la table. Il y a aussi des tables en verre qui ne sont pas intéressantes du tout, car elles sont trop difficiles d'entretien. En fin de compte, j'optai pour un meuble en Ivéa, un bambou d'Amérique du Sud conférant une solidité ressemblant à celle du bois massif, à une fraction du coût.

Du côté de la tête de lit, j'avais le choix entre quelque chose de très sobre sans aucun motif, en bois contre-plaqué, ou des véritables oeuvres d'art en bois massif qui coûtaient très cher, soit plusieurs centaines de dollars. J'explorai aussi les têtes en métal et arrêtai mon choix sur une belle. J'agençai cela avec des tables de chevet en contre-plaqué, le bois massif coûtant encore trop cher là aussi. J'ai eu la chance de ne pas avoir de commode à acheter, étant donné que les anciens propriétaires me laissaient leur garde-robe IKEA incluant une commode, des pôles et des tablettes.

Mes nombreux doutes et inquiétudes

Au début de juillet, l'ancienne propriétaire m'offrit de me vendre son lave-vaisselle, ce que j'acceptai. Puis elle m'a offert les fils qui lui servaient à accrocher ses rideaux. Je trouvais ça un peu cher pour du fil de fer et pensais que des pôles ordinaires comme je connaissais seraient plus abordables. Je le regrettai maintes et maintes fois par la suite, car les rideaux accrochés à ces fils auraient coulissé pas mal mieux que les pôles bas de gamme avec joints que j'ai choisies!

Peu après que j'aie décliné l'offre pour les rideaux, la propriétaire me proposa ses accessoires de salle de bain: les pôles à serviettes, le support pour rouleau de papier hygiénique, des boutons près de la douche dont l'utilité m'échappa pendant un long moment (ils servent à accrocher serviettes et vêtements, c'est tellement bête), etc. C'est là que j'ai commencé à avoir des doutes. Quand est-ce que tout cela allait finir? Ça prenait tellement d'éléments différents que jamais on n'en finirait, ma mère et moi, de magasiner, et jamais ça ne cesserait de me coûter une dizaine de dollars par-ci, une vingtaine par-là, etc.

Comme si ce n'était pas déjà assez pour me faire perdre confiance en moi, mon père commença à évoquer la possibilité que les propriétaires partent avec les plaques des interrupteurs et des prises de courant, les lumières, etc. Selon lui, il valait mieux que je planifie une visite de l'appartement lorsqu'il serait vide mais avant de signer l'acte de vente. Je ne pensais pas pouvoir renoncer à l'achat sans encourir de poursuites judiciaires, mais il était possible que je puisse obtenir certains dédommagements si l'état du logement était vraiment inacceptable. Par exemple, il aurait pu y avoir un trou dans le plancher caché par le divan, de la moisissure dissimulée derrière la laveuse-sécheuse, un mur endommagé par le retrait du miroir collé avec lesquels les propriétaires repartaient, etc.

Je n'avais jamais pensé à tout ça et j'avais la nette impression de m'être lancé tête baissée dans une véritable stupidité. Je me dis à maintes reprises qu'il aurait mieux valu que je loue un appartement quelques temps avant d'acheter un logement. Je ne l'avais pas fait, car je craignais que le renouvelement de mon bail, après un an, soit quelque chose d'incertain, dépendant en partie du fait que le propriétaire m'aimait la face ou pas. Je ne voulais pas avoir à déménager après juste un an et j'avais les moyens de faire une mise de fond, alors devenir propriétaire me semblait la solution. Mais peu importe ce que je pouvais penser, il était trop tard et je le savais bien.

Il y avait aussi plusieurs tâches qui étaient compliquées par ma déficience visuelle: la préparation des repas, l'entretien ménager, la lessive, (comment nettoyer une tache si je ne peux même pas la repérer d'un premier coup d'oeil? Que faire sachant que si je ne la voie pas tout de suite, elle va s'incruster et ça ne partira jamais, après?), les commissions, etc. Peut-être aurait-il mieux valu que je me cherche une compagne avant de partir pour la grande aventure. Mais je pouvais la chercher longtemps et penser l'avoir trouvée juste pour pouvoir enfin partir de chez mes parents et me rapprocher de mon travail. Si les choses s'étaient vraiment passées ainsi, j'aurais pu me retrouver dans la perpétuelle crainte qu'elle me quitte et que je me retrouve seul dépourvu de tout moyen de vivre convenablement. Je sentais qu'il me fallait accroître mon autonomie avant de pouvoir espérer que quiconque demeure à mes côtés pour longtemps.

Visites du condo avant mon achat

Entre la signature de l'offre d'achat et celle de l'acte de vente, j'ai visité le condo deux autres fois. La première, le 14 juillet, un jour après que les propriétaires aient déménagé, mes parents et moi avons constaté avec soulagement que tout était en bon état. Il restait un peu de ménage à faire et des trous à patcher. Le télévseur et les rideaux étaient toujours accrochés, par contre, et il restait le chat qui rôdait.

Le 29 juillet, je visitai le condo une seconde fois avec mes parents et l'agent d'immeuble. Sur les conseils de mon père, je voulais m'assurer que tout était beau avant la signature de l'acte de vente. Comme les propriétaires me l'avaient promis, les trous avaient été patchés et les restants de peinture laissés dans chaque pièce. La TV, partie, n'avait pas laissé de traces. Les choses s'étaient arrangées pour les accessoires de salle de bain, qui étaient supposés rester là. Mon agent d'immeuble s'est occupé de ça. Les accessoires, ainsi que les garde-robes, étaient encore là.

Ainsi, tout était fin prêt pour l'étape suivante: la signature de l'acte de vente!