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Mise à jour de mon système

Cela faisait un certain temps que j'y songeais, il me fallut maintes analyses pour choisir les bons éléments, mais en somme, la mise à jour de mon système qui a eu lieu en été 2003 a été bénifique. En plus de donner de quoi respirer à Linux, autant au niveau mémoire que vitesse de disque dur, j'ai effectué mes premières manipulations fructueuses dans le matériel. Puisqu'il existe des livres, tels que l'excellent Upgrading and Repairing PCs, 14th edition de Scott Mueller, qui traitent de la mise à jour des PCs, je ne m'attarderai pas dans les détails de toutes les procédures que j'ai eu à employer. Je me concentrerai sur les aspects inhabituels des manoeuvres, comme le fait que j'ai remplacé mon disque dur au lieu d'en ajouter un second. L'opération se subdivise en plusieurs phases qui s'échelonnent sur environ un mois.

Remplacement de mes haut-parleurs

Samedi, 14 juin 2003, je me suis acheté de nouveaux haut-parleurs pour remplacer mes Logitech SoundMan X1. Ces haut-parleurs n'ont pas été très difficiles à faire fonctionner, mais le positionnement n'a pas été des plus simples. J'ai changé mon bureau de travail pour qu'il puisse accueillir un écran plus gros en face de moi plutôt que de côté comme c'était arrangé avant. Toutefois, mon nouveau bureau a moins de tablettes, donc moins d'endroits pour placer les haut-parleurs avant et centre. Le centre a été placé sur une tablette de bois que mon père a installée sous ma fenêtre. Je voulais éviter de mettre le haut-parleur sur le bord de ma fenêtre pour le mettre à l'abri de la pluie subite! Quant aux haut-parleurs arrière, il fallut ajouter une tablette au-dessus de mon lit pour les y placer. Les fils demeurent tout de même accrochants, le haut-parleur arrière droit, avant de prendre sa place finale, se trouvait sur mon bureau et a tombé sur mon plancher de céramique à deux reprises! Heureusement, il a pu survivre aux coups.

Étant donné mon investissement à installer ALSA sous RedHat 9, la configuration de mes haut-parleurs sous Linux est plutôt optimale. Il m'a fallu ajouter, sous XMMS, un plug-in du nom de AudioCD Reader afin d'utiliser l'extraction audio pour diriger les données du CD à travers ALSA. Si je joue simplement le disque de façon classique, seuls les deux haut-parleurs avant se font entendre. Quant aux MP3, tout est beau.

Ajout de 512Mo de mémoire

Pourquoi 512Mo? J'avais initialement 256Mo de mémoire et depuis RedHat 9, ma machine se mettait régulièrement à swapper. Au début, je pensai en ajouter 256, mais quand j'ai vu les machines du laboratoire d'optimisation à l'Université de Montréal qui en possédaient 1Go, je me suis dit qu'il valait mieux y aller un peu plus agressif. Ma carte mère peut, au maximum, prendre trois barrettes de 512Mo, j'en ai à présent une de ces barrettes finales. Et de la Kingston, à part ça! À moins d'un coup de foudre ou d'un remaniement majeur de mes composantes dans le but de bâtir une ou des nouvelles machines, cette barrette restera dans ma machine jusqu'à cessation de fonctionnement. Si, un jour, il me faut plus de mémoire, je mettrai un autre 512Mo dans la troisième banque et seulement après, j'aurai à me défaire du 256Mo. Mettre 512Mo de mémoire me permettra potentiellement d'éviter d'avoir une barrette de mémoire inutile dans le futur.

L'installation, qui a eu lieu samedi, 5 juillet 2003, a été du sport pour plusieurs raisons. Tout d'abord, je voulus m'essayer moi-même plutôt que confier le travail à mon père ou un technicien. Cela constituait pour moi un entraînement et en cas de succès, je pourrais ultérieurement utiliser la pratique acquise pour tenter de réparer une machine problématique. Le premier obstacle rencontré fut les fils du power supply qui me bloquaient la voie vers les emplacements mémoire. Je les tassai un peu pour pouvoir passer, mais je ne pouvais pas voir comment la banque était faite avant d'y faire entrer la barrette; il allait me falloir pratiquement opérer à l'aveuglette! Même si j'avais introduit une lampe dans le boîtier, pour bien voir la banque, il m'aurait fallu m'approcher plus que je ne pouvais le faire, à moins de sortir le plateau de montage de ma carte mère que je pense être amovible. Bien entendu, cette solution aurait été plus compliquée et risquée que tenter de faire entrer la barrette dans les conditions actuelles. Bien entendu, avant de commencer, je touchai au chassis pour décharger l'éventuelle statique de mes mains.

Le véritable problème a été d'attacher la barrette à la carte mère, car la clip de rétention ne s'ouvrait pas totalement. Toute tentative fut vaine, car la carte graphique ATI bloquait le chemin! Il me fallut finalement retirer la carte graphique, mais elle refusait de sortir totalement. Lorsqu'elle fut à moitié sortie de la fente, elle ne bougeait plus, pas moyen de la faire sortir totalement ou rentrer. Toute tentative se soldait par de sinistres craquements qui ne présageaient rien de bon, autant pour ma carte graphique avec TV Tuner que ma carte mère! Sans slot AGP, ma GigaByte 7ZX serait sans doute, de nos jours, bonne pour la poubelle.

Après en avoir sué à grosses gouttes (en plus, il faisait chaud ce samedi!), je parvins à ôter la carte après avoir localisé une clip à l'extrêmité de la fente la plus éloignés du panneau arrière du chassis. Malheureusement, je ne suis pas certain que je pourrais refaire la manoeuvre plus facilement que la première fois, n'ayant pas totalement saisi le fonctionnement de cette clip de rétention. La carte ôtée, ce fut assez simple de placer la barrette et refermer les deux clips de rétention. Puis je remis en place ma carte graphique et la vis qui la soutenait.

Puisque ma tour se trouve à présent sur une tablette sous mon bureau, il m'a fallu débrancher tout pour la monter sur le bureau pour pouvoir travailler. Pour tester, je me contentai de brancher le minimum: l'écran. Je craignais un coup de glas: un long beep suivi de trois courts, signe que la carte graphique était mal posée ou endommagée. Heureusement, la machine démarra sans histoires. Puisque tout démarrait bien et qu'il m'affichait 768Mo et pas uniquement 256, je remis ma machine sur la tablette sous mon bureau puis rebranchai les éléments.

Telle ne fut pas ma surprise de constater que mon clavier ne fonctionnait pas du tout. J'avais branché le clavier et la souris dans les mauvais ports. J'inversai les deux périphériques, redémarrai puis Linux détecta le retrait de l'imprimante que je n'avais pas rebranchée et du modem! Je redémarrai pour constater que le modem n'était plus détecté par le BIOS, il était en quelque sorte disparu, comme c'était arrivé le 1er avril 2003 (voir la bombe du power supply). Je dus de nouveau éteindre la machine, retirer le modem puis le remettre en place. Cela tua le démon, en tout cas je l'espère, car le modem fut détecté et fonctionna de nouveau. Linux fonctionnait très bien avec la nouvelle mémoire et lorsque je passai la barrière du 256Mo, tout alla bien, pas de plantage. Le système ne se mettait à présent plus à swapper pour simplement ouvrir une console sous KDE.

La barrette était bien posée, car en cas contraire, la machine aurait été instable par contact électrique intermittent ou aurait détecté seulement 256Mo de RAM. Ce succès constituait pour moi une condition essentielle pour m'autoriser à tenter mon coup pour le disque dur. En cas de fuckup, il m'aurait fallu laisser la tâche à quelqu'un d'autre, mon père ou un technicien, soit chez MicroBytes où j'ai pris mon nouveau matériel, soit chez Le Magicien de l'Informatique où j'ai acheté ma machine. En supposant, bien entendu, qu'il y ait encore une machine à réparer après le fuckup... Dans le cas contraire, il m'aurait fallu choisir un magasin où acheter la nouvelle carte mère, le nouveau processeur, etc.

Remplacement du disque dur

La sauvegarde de mes données permit de tester la machine un peu plus, tout allait bien, la mémoire ajoutée ne causait pas de problèmes. Ainsi, ce même samedi, 5 juillet 2003, je passai à la phase suivante: le disque dur. Je voulais remplacer mon 30Go non pas parce qu'il était trop petit mais pas suffisamment rapide. Je voulais un 7200rpm ATA133 tandis que mon Samsung ne faisait que du 5400rpm et en ATA33. Bien entendu, ma carte mère bloquerait la vitesse du disque dur à 66Mo/s plutôt qu'au maximum de 133Mo/s, mais je prévoyais malgré tout avoir une augmentation de la vitesse.

Ma procédure d'installation consistait à enlever le vieux disque et le remplacer par le nouveau. Ensuite, je m'efforcerais de placer le vieux dans la machine et le brancher, d'une façon ou d'une autre. Le nouveau disque serait master, le vieux, slave. Puis, avec Partition Magic, je pourrais copier le contenu du vieux disque sur le nouveau et redimensionner les partitions. La phase finale de l'installation consistait à débrancher le vieux disque, le sortir de la machine puis à démarrer le système avec le nouveau disque.

Contrairement à l'installation de la mémoire, je dus cette fois ouvrir les deux panneaux de mon boîtier, pas seulement celui de gauche. Le débranchement du câble d'alimentation causa problème, car le fil était difficile à dégager. Finalement, j'y parvins, mais l'élan débrancha dans la foulée le connecteur du lecteur de disquettes. Par chance, je m'en rendis compte (Cela aurait pu être une belle séance de troubleshooting... Au démarrage, la machine aurait gelé, tentant d'interroger un lecteur de disquettes qui ne répondrait pas! J'aurais pensé que c'était le nouveau disque dur, la carte mère, peut-être la mémoire, etc.). Je pus localiser où était le connecteur et rebrancher le fil. Le câble plat ne fut pas trop dur à débrancher, mais il allait causer bien des problèmes plus tard. J'enlevai les trois vis qui soutenaient le disque dans la cage et m'étonnai qu'il n'y en ait juste trois. Avoir eu des vis de surplus, j'en aurais rajouté une quatrième, comme il se doit d'y en avoir, mais je n'en avais pas. Puis, avec précaution, je tentai de faire glisser le disque hors de la tour. Il fut vite bloqué par la carte graphique et toute tentative fut vaine! Il y avait peut-être moyen de sortir la cage des lecteurs 3" 1/2 de la tour, mais je ne savais pas comment. En tentant de la dévisser, je risquais d'ôter une vis soutenant le plateau de montage de la carte mère ou un autre élément du chassis! Je décidai de tenter de nouveau de retirer la carte graphique, j'eus encore bien du mal avec la clip, puis je pus enfin extraire le disque dur. Le Samsung sortit par accoups, il bloquait par endroits, mais enfin, je pus le dégager totalement.

Ensuite se présenta une étape délicate pour moi: celle de régler les cavaliers! Cette petite pinouche de métal en forme de fer à cheval pouvait bien être impossible à retrouver si je l'échappais sur le plancher en la manipulant et je n'étais pas du tout certain de pouvoir en avoir d'autres, à moins peut-être d'en acheter une boîte de vingt! Je ne comprenais pas trop le système de jumpers du Maxtor et en plus, les schémas sur le disque étaient pas mal petits. À ce que je voyais, il semblait en mode CS (Cable Select). Si c'était le mode par défaut, il devait convenir pour la plupart des machines, non? Peut-être qu'en mode CS, il se règlerait automatiquement sur Master ou Slave. On allait voir... En lisant CS, je pensai à Carrier Sense et c'est en lisant, plus tard, Upgrading and Repairing PCs que je découvris le vrai sens de cet accronyme.

Le Samsung, lui, était réglé sur Master, le cavalier reliant les deux premières pins. En sachant que le disque était master dans mon système et en utilisant les diagrammes encore minuscules sur le disque, je pus extrapoler où exactement placer le cavalier pour le mettre en mode Cable Select comme le Maxtor. Il me fallut plusieurs tentatives, avec mes ongles, pour parvenir à extraire le cavalier de là. Je pus le faire sortir partiellement, le pogner fermement entre mon pouce et mon index et le placer au bon endroit; aucun incident, aucune perte de pièce! Mais j'étais loin d'être au bout de mes peines!

Je plaçai le Maxtor dans ma machine, mais il n'y avait apparemment pas de trous de vis dans le boîtier du disque. J'étais pour le ressortir afin de l'examiner et en le poussant un peu, j'aperçus avec soulagement les trous! Ouf... Je ne me serais pas risqué avec une perceuse pour ménager de tels trous en leur absence! Des plans, dans mon cas, pour scraper le disque... Malheureusement, une vis entra en oblique et il n'y eut aucun moyen de la rendre parfaitement droite.

Lorsque le disque fut fixé, je le raccordai, aussi bien au niveau alimentation que données. Restait à présent à placer le vieux Samsung. Comme je ne voulais pas retirer la carte graphique pour ressortir le Samsung, je lui trouvai un emplacement temporaire: dans une baie 5" 1/4 vide! Il me restait un câble d'alimentation du power supply, mais il ne se rendait pas là, si bien que je dus débrancher mon lecteur DVD. Bien entendu, je remis en place ma carte graphique.

Le branchement fut un cauchemar, car les câbles plats étaient chiants à manipuler et s'entremêlaient facilement. Vive les nouveaux câbles SATA qui sont beaucoup plus minces! Mais ma carte mère n'était pas compatible SATA. Je branchai le Samsung sur le même câble que le Maxtor, voulant éviter de débrancher pour rien le câble du DVD. Enfin, il vint le temps d'allumer la machine. Le BIOS trouva le disque, mais se planta lors de la tentative de détecter le secondary slave, c'est-à-dire le lecteur DVD. Il me fallut débrancher le flat cable relié au DVD puis je pus continuer. Avec Partition Magic, je transférai ma partition NTFS Windows XP sur mon nouveau disque puis la redimensionnai à 20Go. Pendant la très longue opération, je pus me rafraîchir dans la piscine et j'en profitai pour consulter Upgrading and Repairing PCs au sujet du mode Cable Select. J'y découvris que ce mode permettait de sélectionner le maître et l'esclave au moyen d'une pin sur le câble IDE plutôt que des cavaliers. Le câble IDE a ainsi trois connecteurs, un pour le système, un dédié au maître et un affecté à l'esclave. Il s'adonnait justement que mon Samsung était encore master tandis que je le voulais slave. Il allait donc falloir brancher le Maxtor sur le connecteur affecté au Samsung pour que cela fonctionne après la phase finale. N'avoir pas obtenu cette information, je n'aurais que débranché le Samsung sans toucher à la connexion du Maxtor et la machine n'aurait peut-être pas allumé. Il m'aurait fallu, en désespoir de cause, ressortir le disque puis configurer le cavalier sur Master.

Partition Magic 8 parvint à copier XP et à redimensionner la partition à 20Go. Malheureusement, il m'afficha une erreur "Invalid handle" pendant la copie de Linux et stoppa là, environ à 50%. Je décidai d'adopter une stratégie différente. Je créai une partition ext3fs pour Linux, puis la partition étendue. Dans la partition étendue, j'allouai 512Mo de Linux Swap, 20Go pour mes données précédentes, 20Go pour des MP3 que j'avais autrefois sur CD et le reste, une partition de données vide.

Je démarrai, puisque mon Samsung était master, sous Linux et de là, reformatai les partitions créées avec détection des bad blocks. Pour ce faire, j'utilisai mkdosfs avec l'option -c. Le disque dur ne présentait aucun secteur défectueux, ce qui était bon signe autant pour son fonctionnement que pour son installation correcte. Pendant l'installation, j'aurais pu tordre le câble IDE suffisamment pour l'endommager et des erreurs de données auraient alors rendu le système instable, voire inutilisable! La recopie de ma partition de données de cette façon constitue la forme la plus élémentaire de défragmentation. Le système de fichiers a ainsi entièrement été reconstruit. Pour Linux, toutefois, cela ne pouvait fonctionner ainsi, car je ne pouvais copier / sans emporter avec moi /mnt/tst où je montais mes partitions temporaires pour le transfert. Je décidai donc de faire la copie en mode rescue, en bootant depuis le CD 1 de RedHat 9, là où je pus monter mon vieux Linux et mon nouveau dans deux répertoires différents. Ensuite vint la phase finale, celle de rendre la machine indépendante de mon vieux disque dur Samsung.

Je rebranchai mon lecteur DVD, isolant de ce fait mon vieux Samsung que je laissai à l'intérieur de ma tour pour mon premier test. Ensuite, je branchai mon Maxtor sur le connecteur du câble plat où s'était trouvé le Samsung pendant le transfert, ce qui le rendit master sur le port IDE primaire. Le démarrage se fit sans histoire, j'accédai au mode rescue avec le CD 1 de RedHat Linux 9 puis installai GRUB sur mon nouveau disque. Ensuite, je tentai mon premier amorçage depuis le nouveau disque dur et je pus ainsi accéder à Windows XP. Pour mes transferts et mes tests, j'avais laissé ma tour ouverte sur mon bureau et branché uniquement mon clavier, ma souris et mon écran.

Windows XP était parfaitement intact, contrairement à ce que je craignais. Linux, toutefois, avait subi de graves avaries qui empêchaient totalement son fonctionnement. Au premier démarrage, il demeurait en mode texte et lorsque je tentai de me brancher en tant qu'utilisateur, il m'afficha plusieurs messages d'erreur, car mon répertoire /home/eric était passé aux mains du Seigneur, c'est-à-dire l'usager root du système! Je découvris bientôt que tout le système de fichiers était bousillé. Tous les fichiers appartenaient à l'usager root et se trouvaient dans le groupe root, sans distinction! La copie en mode rescue avait effacé toutes les informations des usagers et des groupes dont plusieurs logiciels avaient besoin. Mon Linux était, on aurait dit, bien mort.

Scanner et imprimante

Le choix de mon scanner et de mon imprimante n'a pas été aisé, car je voulais quelque chose qui fonctionnerait bien sous Linux et remplirait mes besoins. Pour le cas de mon imprimante, je portai tout d'abord ma préférence sur les HP, car j'étais davantage certain qu'elles fonctionneraient sous Linux. Je pensais à une laser, mais je compris vite que pour le prix que j'étais prêt à payer, je risquais de me retrouver avec un modèle bas de gamme avec un langage bien à lui, ne fonctionnant peut-être que sous Windows et ne pouvant imprimer qu'en noir et blanc! Je portai donc mes investigations sur des imprimantes à jet d'encre. Je voulais un modèle à cartouches couleurs séparées, mais elles s'avéraient trop coûteuses pour mes besoins. Un bon compromis consistait en la HP DeskJet 5550 Photo. Celle-ci fonctionnerait sous Linux, avait un module en option pour le recto-verso, un bouton Annuler sur l'imprimante, ... La Epson Stylus C82 semblait toutefois supérieure question fonctionnalités. Elle avait les quatre couleurs séparées et employait une encre DuraBrite de bonne qualité. Elle imprimait plus de pages à la minute que la HP. Dans un supplément de Upgrading and Repairing PCs, 14th edition, portant sur les imprimantes, l'auteur Scott Mueller conseillait de visiter LinuxPrinting.org avant tout achat d'une imprimante destinée à un usage sous Linux. Ce que je fis, bien entendu, et découvris que la Stylus C82 pouvait elle aussi fonctionner sous Linux. Contrairement à la HP, qui fonctionnerait elle aussi très bien, le niveau d'encre pouvait être obtenu facilement. De plus, l'adaptateur recto-verso en option augmenterait le coût de l'imprimante HP et risquait de provoquer des paper jams plus que des bénéfices! Les deux imprimantes avaient des fonctionnalités si similaires que le dilemme fut difficile à résoudre. Quant au scanner, une visite sur la page de Sane me convaincut d'acheter du Epson plutôt que du HP, puisque le HP ne fonctionnait pas bien en modèle USB sous Linux. Le choix du scanner ne fut pas très pointilleux, car il était moins important que l'imprimante qui, elle, devait fonctionner parfaitement.

Dimanche, 6 juillet 2003, je décidai de ne pas me battre avec Linux; je voulais plutôt faire fonctionner mes nouveaux appareils: mon scanner et mon imprimante. L'installation du scanner ne causa aucun problème. Grâce au pilote fourni, le Epson Perfection 1260 Photo fonctionne très bien sous Windows XP. Sous Linux, le scanner fut détecté sans aucune difficulté. En utilisant XSane, je pus scanner, mais l'adaptateur pour transparents ne semblait pas supporté. Cet adaptateur se présente sous la forme d'un boîtier qui se raccorde au scanner par un connecteur DIN semblable au port PS/2 reliant le clavier à l'ordinateur. Il comporte une lampe intégrée qui doit se substituer à la lampe du scanner lorsque du matériel transparent est numérisé. Ainsi, si je voulais scanner des négatifs de photos, il allait me falloir aller sous Windows. Dimanche, le 10 août 2003, je lus que si l'adaptateur de transparents était raccordé au scanner, XSane devait présenter une option source me permettant de l'activer. Comme cette option n'était pas présente et que je n'avais jamais scanné de négatifs, je craignais que mon adaptateur soit défectueux. Heureusement, sous Windows, il était détecté par le logiciel d'Epson. Pour remédier au problème, il me fallut découvrir que le scanner était géré, à travers Sane, par le pilote (backend) Plustek et non pas Epson! Cette découverte a été faite en regardant la fenêtre de XSane et confirmée par le site de Sane. J'explorai le répertoire /etc/sane.d et y trouvai plusieurs fichiers de configuration, dont plustek.conf. Je le lus et y trouvai une ligne indiquant option enableTPA 0, je la modifiai pour remplacer 0 par 1. Je fixai également la ligne option lampOff 120 afin que la lampe du scanner s'éteigne après 120 secondes. Bien entendu, ces modifications devaient se faire en root.

Pour ce qui est de l'imprimante Epson Stylus C82, ce fut une autre affaire. Je dus m'assurer qu'aucun collant n'était resté sur l'appareil avant de passer aux autres étapes et je craignais réellement en laisser un pour ne pas l'avoir vu. Le chargement des cartouches posa lui aussi problème, car je les rentrais à l'envers. Sitôt ces problèmes mineurs résolus, je pus brancher l'imprimante à l'ordinateur par le port USB. La Stylus peut accepter une connexion parallèle ou USB, mais j'ai choisi USB puisque c'est plus moderne et un peu plus rapide. J'insérai ensuite le CD-ROM fourni par Epson, un pilote s'installa, mais un message d'erreur s'afficha et rien ne fut installé. Il me demanda ensuite d'enregistrer le produit, ce que je ne fis pas puisque le pilote ne fonctionnait pas! Je tentai d'exécuter epson.exe sur le disque et un autre menu s'offrit à moi. Je pus installer le bon pilote, cette fois, et en français. L'installation effectuée, le pilote se mit à chercher où était branchée l'imprimante et ne trouvait pas, il attendait en boucle. Bon, il allait me falloir tout laisser ça en plan et acheter un câble parallèle puisque cela ne fonctionnait pas par USB! Avant d'en venir là, j'accédai aux paramètres de l'imprimante et la réglai pour qu'elle utilise le nouveau port apparu, un port USB. Elle put alors imprimer la page de test de Windows admirablement, quoiqu'elle est plutôt bruyante quand elle charge le papier. Pourtant, sous Linux, comme je le découvrirais plus tard, elle était parfaitement silencieuse.

Résurrection de Linux

Après le constat initial du bogue, samedi le 5 juillet 2003, je me branchai en tant que root et tapai chown -R eric.eric /home/eric pour me redonner mon répertoire. Naturellement, cela ne suffit pas. Un appel à init 5 me révéla que GDM ne parvenait plus à démarrer, car le répertoire /var/gdm ne se trouvait plus dans le bon groupe. Je tapai donc chown -R gdm.gdm /var/gdm suivi de init 5. La machine se mit alors à osciller continuellement du mode graphique au mode texte sans me laisser faire quoi que ce soit, si bien qu'il me fallut rebooter, heureusement avec CTRL-ALT-DEL et non reset.

Dimanche soir, 6 juillet 2003, après avoir terminé d'installer mes nouveaux périphériques, je m'attaquai une nouvelle fois au cas de Linux. Pour booter sous mon Linux endommagé, je dus utiliser l'option A sous GRUB pour pouvoir passer 3 au noyau de Linux et ainsi lui interdire de démarrer X. Je voulais éviter d'avoir à rebrancher le vieux Samsung que j'avais sorti de la machine la veille, avant de fermer la tour, de la remettre sur sa tablette et me coucher. J'avais pensé obtenir les informations de groupes et d'usagers sur une machine jugée fonctionnelle, à savoir le serveur Phobos du DIRO de l'Université de Montréal. Pour ce faire, je me bâtis un script shell qui fit usage de find pour obtenir la liste de tous les fichiers dont le GID ou le UID différaient de root. Le script prenait chacun de ces fichiers et utilisait stat pour obtenir le nom de l'utilisateur et du groupe. Avec l'option -c, je pus obtenir un formatage correct. En somme, le script produisait une longue série de commandes chown, un véritable programme de réparation pour mon système! Malheureusement, lorsque je voulus l'appliquer sur Phobos, il émit des messages d'erreur et rien ne fonctionna, car stat ne possédait pas l'option -c sur le serveur! Je dus modifier mon script pour qu'il utilise une autre solution: Perl. Il me fallut rebooter sous Windows parce que perldoc ne fonctionnait pas et l'Internet aurait nécessité le mode graphique qui ne fonctionnait plus. Le script final se présente comme suit, en deux fichiers.

makerep:

#!/bin/bash

FILES=`find $1 \( -not -user root \) -or \( -not -group root \) -print`
for FI in $FILES; do
 perl mkchown.pl $FI
done

mkchown.pl:

#!/bin/perl

use File::stat;

$fname = $ARGV[0];
$uid = stat($fname)->uid;
$gid = stat($fname)->gid;

print "chown " . getpwuid ($uid) . ":" . getgrgid ($gid) . " " . $fname . "\n";

Sur Phobos, j'invoquai ensuite mkrep /var > repvar pour générer le programme de reconstruction de /var. Je le fis avec /dev, /usr, et même avec /etc lorsque je me rendis compte que cela pouvait peut-être sauver SSH. Il fallut beaucoup de temps pour construire les fichiers de réparation, après quoi je les téléchargeai et les exécutai un à un; je n'avais rien à perdre, au fond. Bien entendu, il y eut des erreurs, car les systèmes de fichiers ne matchaient pas parfaitement. Certains groupes n'existent pas sur ma machine, comme iroadmin et labs, certains fichiers ne s'y trouvent pas. Cette divergence fut suffisante pour que mes efforts soient vains: X ne démarrait toujours pas!

Lorsque j'utilisai startx pour mon test, il me disait qu'il ne pouvait pas accéder au socket dans le font path et terminait sa complainte en me déclarant ne pas pouvoir trouver la fonte Fixed! Je tentai de redémarrer XFS, l'évident responsable du bogue, rien à faire. La seule solution consista à modifier /etc/X11/XF86Config pour changer le FontPath et ôter unix/:7100. Je pouvais alors obtenir une session KDE en mode root. En mode utilisateur, c'était un message d'erreur instantané! Si je demandais à XFS de créer un socket TCP et pas juste UNIX, et je modifiais FontPath pour y mettre localhost:7100, cela fonctionnait. En consultant /var/log/messages, je constatai que XFS ne parvenait pas à créer son socket. Dans ses options (fichier /etc/init.d/xfs, je lui retirai alors -droppriv et il put de nouveau créer le socket. Mais où Diable étaient stockées ces sockets?

C'était apparemment un vrai désastre, rien n'allait plus, probablement même que le son non plus ne fonctionnerait plus. La réinstallation semblait la seule solution. Je tentai, pour sonder la gravité du bogue, de démarrer esd. Ce dernier se plaignit de ne pas pouvoir créer sa socket dans /tmp/.esd! Par extrapolation, XFS cherchait à la créer à cet endroit lui aussi. chmod a+w /tmp rendit /tmp accessible à tous et Esound Daemon fonctionna comme un charme. Je supprimai l'option -droppriv à XFS qui ne s'en porta pas plus mal. Ainsi, je pus récupérer l'usage de X.

Toutefois, lorsque je démarrai ma session KDE en mode usager, j'obtins un nouveau message d'erreur selon lequel aRts ne pouvait démarrer, car /tmp/mcop-eric n'appartenait pas à l'utilisateur eric, mais KDE démarra bouche cousue. En root, je supprimai le répertoire pour nettoyer tout ça et tout se remit à fonctionner, son y compris. Malheureusement, GAIM, que je tentai de démarrer, gardait le silence. Au moins, le lien Internet fonctionnait.

Je savais que GAIM utilisait ESD, je l'avais configuré ainsi. Je tentai donc d'effectuer un test unitaire sur ESD en invoquant esdplay. Le programme se planta, car le socket /tmp/.esd ne m'appartenait plus. Décidément, supprimer /tmp s'imposait. Cela ferait le ménage et supprimerait les fichiers fautifs. Malheureusement, rm -rf /tmp/* ne suffit pas, car il restait des fichiers utilisés. Je dus utiliser le mode rescue depuis le CD 1 de RedHat 9 et je supprimai /tmp/* et /tmp/.*. Au redémarrage, le son sous GAIM était revenu. Plume par plume, je retrouvais mon système!

Malheureusement, un problème majeur subsistait: impossible d'obtenir un terminal sous X! Konsole m'affichait un message selon lequel il ne pouvait pas obtenir un périphérique adapté tandis que XTerm et GNOME-Terminal se plantaient et attendaient le Messie. Il n'y avait apparemment rien à faire, il allait me falloir me taper toute la réinstallation de RedHat 9, avec ALSA et tout le reste. Je regrettai d'avoir acheté ce disque dur qui m'avait causé plus de problèmes que l'augmentation de vitesse!

Lundi soir, 7 juillet 2003, j'effectuai de nouvelles tentatives. Le matin même, à l'Université de Montréal, avant de commencer ma journée de stage, je vérifiai quelques petites choses. Je pensais que les consoles en mode X étaient gérées par les Pseudo-TTY (PTY) du kernel Linux, mais avec la commande last | grep buisteri | less, je me rendis compte qu'il en était peut-être autrement. Ma console Linux sous X correspondait à /dev/pts/0 et il se créait un fichier dans /dev/pts pour chaque console ouverte. Le fichier disparaissait à la fermeture de la console qui avait provoqué sa création. Ces fichiers se trouvaient dans le groupe tty et m'appartenaient. Dans /dev où le problème semblait être, il y avait des fichiers pty* à peu près tous dans le groupe tty. Malheureusement, tout correspondait chez moi, mais mon système ne fonctionnait pas. Mon désespoir s'accrut lorsque je constatai que Mozilla non plus ne fonctionnait pas. Pour obtenir un système fonctionnel, il me fallait dès lors me brancher sous l'usager root! Alors là, et seulement là, tout allait bien. En mode usager, même la commande SSH ne fonctionnait plus. J'avais réparé les UID et GID dans /etc la veille, mais cela n'avait rien donné. Rien n'allait plus.

En root, je tentai de configurer mon imprimante pour au moins savoir si elle fonctionnait vraiment sous Linux. J'avais consulté LinuxPrinting.org avant de l'acheter, mais qui sait... Il allait effectivement me falloir réinstaller Linux, mais je ne le ferais pas si mon imprimante ne fonctionnnait pas! Heureusement (ou malheureusement...), elle fonctionna merveilleusement bien!

Je tentai d'utiliser ldd pour savoir ce que Konsole utilisait et je ne trouvai rien parmi la longue liste de librairies. Avec XTerm, j'eus plus de succès; il utilisait utempter, un module donnant des accès root à des programmes utilisateurs dans des conditions contrôlées. Je tentai de mettre /usr/sbin/utempter dans le groupe utmp, tentai de supprimer /var/run/utmp, j'essayai de mettre utempter SGID, rien n'y faisait! Je tentai alors d'utiliser rpm -qf /dev/pts pour voir de quel package RedHat tirait cela. Il y avait un package dev! J'utilisai le CD 1 de RedHat, localisai le RPM et forçai, avec rpm -Uvh --force dev*.rpm, la réinstallation du package. Après, miracle des miracles, Linux fonctionna parfaitement!

Malheureusement, de nouveaux bogues apparaissaient toujours. Un jour, XDVI refusa de fonctionner, car le répertoire /var/lib/texmf/pk appartenait à root et non à eric; le changement d'utilisateur ne se produisait plus lorsque je me branchais. Je ne pus jamais découvrir pourquoi et la seule solution consista à donner tous les droits d'accès à ce répertoire et ce, pour tous les utilisateurs. Le logiciel MiniCOM ne fonctionnait pas lui non plus; il ne pouvait verrouiller le périphérique /dev/modem. Je découvris, au fil de recherches sur Internet, que pour verrouiller le périphérique, il devait créer un fichier dans /var/lock. Je dus mettre ce répertoire dans le groupe lock et m'assurer que ce groupe pouvait lire et écrire dans le répertoire. Il y eut un autre bogue étrange dans /tmp. Je découvris qu'un fichier nommé .created_by_emacs se trouvait dans mon répertoire ~/tmp et son contenu indiquait que ce répertoire avait été créé par Emacs parce que /tmp/eric n'était pas accessible en écriture. Ce répertoire existait, mais il appartenait à l'usager root, si bien que je dus le donner à l'usager eric. Ensuite, XEmacs démarra plus rapidement qu'il ne le faisait avant. Tous ces bogues me font croire que mon Linux souffrira encore longtemps de ce transfert de disque dur et qu'idéalement, il me faudrait le réinstaller. Je souhaite pouvoir attendre une nouvelle version de la distribution RedHat avant d'effectuer l'opération, mais l'avenir seul me dira si c'est possible.

Remplacement de mon écran

Cela faisait un certain temps que je songeais à changer mon écran pour un plus gros. Pendant un bout de temps, je pensais m'acheter un modèle plat puis j'appris qu'il y avait les écrans plats et les écrans vraiment plats! Les écrans plats consistent en des CRT (Cathode Ray Tube, écran à rayons cathodiques, le classique de nos jours) avec une surface non bombée mais plate. Pour avoir plus plat encore, il fallait changer de technologie pour migrer vers l'affichage à cristaux liquides, sans doute la technologie d'affichage du futur. Je fus vite dissuadé par les LCD lorsque je me fis dire que l'animation vidéo ne fonctionnait pas bien là-dessus et le moniteur peut souffrir du syndrome des pixels morts. Lorsqu'un pixel mort apparaît, un point éternellement noir ou blanc surgit à l'écran. Je pensais donc me doter d'un écran cathodique le plus gros possible, peut-être 21 pouces, et d'une bonne qualité. Je songeais à du Sony. Pendant des mois, je rêvai à mon Sony 21 pouces que j'aurais durant l'été 2003, jusqu'à ce que cet été vienne.

À l'Université de Montréal, au laboratoire d'optimisation où je fis un second stage en simulation en préparation à ma maîtrise, je vis un bon jour un écran LCD. Ces écrans, ainsi que les machines noires sur lesquelles ils étaient branchés, appartenaient bien au laboratoire; je pouvais les utiliser en tant que stagiaire! J'en fis donc l'essai et me rendis compte que le pointeur de la souris ne disparaissait pas comme avec mon portable et l'image était excellente. Je reconsidérai donc la question pour le LCD. L'écran examiné était un Samsung SyncMaster 191T. Dans Upgrading and Repairing PCs, 14th Edition, l'auteur indiquait que la technologie LCD s'était améliorée avec le temps et tout portait à croire que les pixels morts seraient moins courants.

J'examinai si Sony pouvait proposer encore mieux et je découvris que le Sony SDM-S91/B semblait parfait: 19 pouces, base amovible, temps de réaction de 15ms, mais pas d'entrée DVI. J'étais prêt à la sacrifier puisque ma carte graphique n'a pas de sortie DVI. Quant à la base amovible, cela pouvait s'avérer utile si la base ne me convenait pas et si je voulais monter l'écran sur un bras articulé ou autre support similaire. Toutefois, au fil de mes investigations, je découvris que le temps de réaction de ce Sony était lui aussi de 25ms (15ms pour allumer un pixel, 10 pour l'éteindre, et le temps de réaction est la combinaison des deux.). Je voulais un bon temps de réaction afin que mon TV Tuner demeure utilisable. Au prix que je paierais l'écran, je le voulais polyvalent!

Je lus toutes sortes de choses à propos des LCD, dont des mauvaises expériences avec les jeux pour le Samsung 191T. On disait aussi, à quelques endroits, que le Samsung ne semblait pas faire honneur au temps de réaction annoncé et présentait plutôt du 40ms. De plus, à l'université, certains écrans de veille se présentaient saccadés. Toutefois, le driver vesa était utilisé sous X parce que l'ATI Radeon 9000 n'est pas supportée par XFree86 4.3, l'interface graphique de Linux. Ce driver ne tire pas parti de toutes les capacités de la carte graphique et il est normal que les performances en matière d'animation ne soit pas optimales. Malheureusement, Sony ne semblait plus produire des CRT. À la Maison Sony, en tout cas, ainsi que sur SonyStyle, on n'en offrait que peu. Je pensai aller vers du ViewSonic Pro 19", la taille supérieure étant le 22" que je jugeais un peu trop gros.

Jeudi, 10 juillet 2003, ce fut le moment de vérité. J'appris, chez MicroBytes, que les écrans LCD ViewSonic bénéficient d'un meilleur service que les Sony, car ViewSonic possède un warehouse à Montréal. Les réparations peuvent s'effectuer en deux semaines tandis qu'il faudrait un mois pour envoyer le Sony à Toronto, le faire réparer et le ravoir. Puisque les ViewSonic régnaient en maîtres absolus dans les laboratoires étudiants au DIRO de l'Université de Montréal, je me dis que ce devait être pas pire. Ce choix de dernière minute a plus tard été remis en question: pourquoi pas le Samsung SyncMaster 191T?

Le ViewSonic VG191b a le support du DVI, la base amovible, le mode portrait (Qui ne fonctionne pas sous Linux, donc ne m'est pas très utile.), le grand angle de vision de 170 degrés sur tous les côtés, les contrôles à l'écran, ... Le Samsung, lui aussi, avait tout cela! Toutefois, l'angle de vision vertical, comme je le découvris plus tard, était plus petit dans le cas du Samsung. Tous ces écrans, comme je le voyais bien, se ressemblaient beaucoup et la concurrence était forte entre les fabricants. L'installation du ViewSonic a été assez simple et il fonctionnait très bien dès le début. Il y a toutefois quelques défauts.

La clé de couleurs avec le numéro de série de Colorific brille par son absence et je ne voulais pas retourner l'écran pour le faire échanger pour ce simple oubli! J'ai aussi eu quelques maux de tête les premiers temps, mais en configurant bien le moniteur (luminosité et contraste) et Linux (La résolution de 1280x1024 imposait de nouvelles fontes plus grosses par endroits!), je pus solutionner le problème. Toutefois, dans la console, il apparaît des pixels blancs de temps en temps. Sur le SyncMaster 191T à l'université, rien de tout cela! Toutefois, le Samsung était en mode B, ce qui correspond, d'après le manuel de Samsung heureusement accessible depuis Internet, au mode DVI. Si je voulais encore améliorer mon affichage, ce serait donc possible en passant au DVI. Mais pour cela, il me faudrait remplacer ma carte graphique, ce que je ne jugeais pas nécessaire pour le moment.

Pour le cas des pixels blancs, je pensai que le problème pourrait être résolu en configurant X de façon à ce qu'il utilise les paramètres optimaux de mon écran, à savoir le mode 1280x1024 à 60Hz. Malheureusement, avec l'ATI All-in-Wonder 128 Pro et les fréquences de mon ViewSonic VG191b, je ne pouvais obtenir que du 75Hz en 1280x1024. Je voulais contraindre X à adopter les paramètres optimaux. Dans la section Screen du fichier /etc/X11/XF86Config, je tentai d'indiquer d'utiliser 1280x1024@60Hz comme résolution, mais il sauta cette résolution et passa à la suivante: 1024x768. Il semblait ne pas y avoir de moyens de réduire la fréquence à 60Hz à moins de spécifier la modeline manuellement.

Dimanche, 20 juillet 2003, j'imprimai le HOWTO XFree86-Video-Timings, en commençai la lecture et appris l'existence du logiciel read-edid qui permet d'interroger un écran DDC sous Linux. Je pensais l'utiliser pour voir la liste des modes qu'il m'afficherait, mais lui me donna un modèle de section Monitor XFree86 4.x pour mon ViewSonic! J'ajoutai à ce patron les dimensions du moniteur en millimètres obtenues dans le manuel d'utilisateur puis copiai/collai le tout dans mon fichier /etc/X11/XF86Config. Au prochain redémarrage de X, je me trouvais en 1280x1024@60Hz. Voici la section Monitor qui a fonctionné pour mon ViewSonic VG191b.

Section "Monitor"
        Identifier   "Monitor0"
        VendorName   "ViewSonic"
        ModelName    "VG191b"
        HorizSync    30.0 - 82.0
        VertRefresh  50.0 - 75.0
        DisplaySize   376.32  301.05
        Option      "dpms"

        Mode    "1280x1024"
                DotClock 108.000000
                HTimings  1280  1328  1440  1688
                VTimings  1024  1025  1028  1066
                Flags   "+HSync" "+VSync"
        EndMode
EndSection

Toutefois, cela n'eut absolument aucun effet! Les pixels blancs réapparurent, devenant de plus en plus agaçants. Je commençais à me demander s'il n'allait pas me falloir remplacer ma carte gaphique pour en obtenir une avec une sortie DVI. Toutefois, à l'Université de Montréal, je finis par régler la fonte sur Lucidatypewriter, comme je l'avais fait sur la Konsole ici, et les pixels blancs apparurent là-bas aussi! En fixant la fonte à Monospace 19, j'obtins à la fois une fonte fixe de Konsole correcte et la disparition de ce bogue qui, en fait, n'était nullement dû à mon écran!

Recyclage de l'ancien disque dur Samsung

Au lieu de mettre mon 30Go dans un placard, j'avais choisi de le mettre dans l'ordinateur familial, pour remplacer le 10Go devenu trop petit. Samedi, 12 juillet 2003, ce fut le moment de vérité. Je faillis ne pas opérer, par contre, car ma machine bogua et cela pouvait être à la suite de mes manipulations. Dans ce cas, il m'aurait fallu éviter d'opérer la machine familiale de peur de la bousiller elle aussi. Ma carte son avait tout simplement disparu, comme l'avait fait le modem la semaine d'avant. Il me fallut la retirer puis la remettre en place, en souhaitant que le problème ne soit pas dans les fentes de la carte mère.

La partie matérielle du transfert de disque se passa très bien. Je n'eus même pas besoin de retirer la carte graphique, mais je dus changer deux cavaliers, cette fois. Je mis le Samsung de nouveau en master et le Fujitsu, en slave. Pour la fixation, j'adoptai une meilleure technique que dans le cas de ma machine. Après avoir bien aligné les trous de vis avec les trous dans la baie 3 1/2, j'installai les vis sans les resserrer complètement. Je pus ainsi parvenir à les avoir toutes droites, aucune en oblique comme dans le cas de mon disque. Ensuite, lorsque tout fut beau, je serrai les vis. Je programmai ensuite Partition Magic 8 pour effacer le 30Go, transférer XP du 10Go au 30Go, agrandir la partition à 20Go, copier les données, agrandir la partition à 10Go, puis me suis assuré que la partition XP serait active. Partition Magic, pour une nouvelle fois, produisit un message d'erreur: "Cannot lock a locked drive"! Je redémarrai, repris l'opération, cette fois une tâche à la fois. Je parvins à effacer le Samsung puis copier XP du Fujitsu vers le Samsung. Ensuite, je me créai une partiton NTFS pour remplir le reste du disque. Je redémarrai sous XP, depuis le Samsung qui était master, pour copier la partition de données vers la nouvelle partition NTFS, ce qui reconstruirait le système de fichiers.

Au démarrage: surprise! La machine se bloqua, tentant de démarrer GRUB. Je dus démarrer avec une disquette système de Windows 98 et utiliser fdisk /mbr pour supprimer ce vestige de Linux. Ensuite, j'obtins mon premier amorçage. La copie terminée, je débranchai le Fujitsu et rebranchai le DVD. En effet, cette machine n'avait plus de connecteurs d'alimentation de surplus, il était donc indispensable de débrancher le lecteur DVD, cette fois. Le connecteur du Fujitsu résista longtemps avant de laisser partir le connecteur d'alimentation!

La machine démarrait parfaitement, affichait le logo de XP, puis l'écran devenait bleu et Windows XP s'affichait au centre. La machine figeait là, attendant le Messie. Je tentai de redémarrer, même blocage. Une belle fin de semaine s'annonçait pour moi: réinstaller Windows XP, des drivers, des updates, des logiciels, ... En mode sans échec, il plantait aussi, et tout était beau au niveau matériel. Il n'y avait pas moyen de savoir si le disque dur fonctionnait ou pas, car il était trop silencieux pour trancher et la diode rouge du boîtier ne fonctionnait pas. En effet, les connecteurs du panneau avant semblent converger vers un seul connecteur et le fil de la diode du disque dur ne fitte pas avec les pins de la carte mère! Je sortis donc le CD de XP, j'allais tenter malgré moi de réinstaller. Avant, j'essayai d'accéder à la console de récupération et cela ne fonctionna pas, aucune commande pour sauver le système, pas moyen d'accéder à la base de registre. J'essayai avec la récupération automatique, mais il me fallait une disquette qu'on ne m'a jamais demandé de créer.

Je craignais un bogue hardware (peut-être le câble IDE) qui rendrait la machine instable, la réinstallation, impossible. Je me résolus finalement à tenter de réinstaller par-dessus l'installation actuelle. Cela provoquerait des mismatches de versions de fichiers, des conflits, mais au moins, cela fonctionnerait partiellement! Pour cette machine pas suffisamment performante pour XP, cela ne valait pas la peine de fine-tuner les choses à plus finir, au fond. Lors de l'installation, on me proposa de réparer l'installation actuelle, ce que je fis et le programme se mit à tout réinstaller.

Lorsque j'accédai à l'Explorateur, une surprise s'offrit à moi. La partition de données était nommée G: et le disque NTFS principal, F:! Pas étonnant que Windows se soit mêlé les pinceaux!

Probablement que l'installation XP avait un identifiant du disque dur et a ajusté son système en fonction de l'ancien disque qui lui était plus familier. Cette bizarrerie semblait d'ailleurs irréversible, à moins que... Je rebranchai l'ancien Fujitsu et recommençai le transfert de XP, puis je ne rebootai sur le disque qu'après avoir retiré le Fujitsu. Je passai au moins une minute à tenter de débrancher le connecteur d'alimentation du Fujitsu! Enfin, le système démarra et tout fonctionna parfaitement! C'est cela qu'il m'aurait fallu faire pour mon propre système afin d'éviter les bogues Linux. Peut-être qu'en copiant les fichiers passwd et groups dans le répertoire /etc du système rescue, la copie aurait transféré les informations d'usagers et de groupes. Mais j'eus cette idée après avoir effacé le Samsung...

Recyclage de l'ancien disque dur Fujitsu

Samedi, 19 juillet 2003, j'ai entrepris la dernière étape de cette mise à jour système. Mon père a trouvé, au marché aux Puces, une vieille picouille Dell OptiPlex, un Pentium 100 MHz sur lequel nous avons pu installer Windows 95. La machine avait hérité du disque dur Quantum de 1Go qui avait séjourné dans le 486 puis le Pentium 150. J'avais pensé mettre le 10Go dans la picouille, mais je soupçonnais qu'il allait falloir un Disk Manager et peut-être le transfert du système d'exploitation ne serait pas possible.

La première étape consistant à ouvrir le boîtier LPX a déjà causé des difficultés! Après avoir dévissé deux vis, il ne m'était toujours pas possible de faire coulisser le boîtier. Il semblait impossible d'ouvrir la machine. J'examinai et essayai pendant longtemps avant de découvrir une troisième vis. Mais j'étais loin, très loin, d'être au bout de mes peines! La machine étant plus petite, les câbles plats IDE étaient encore plus encombrants! Le disque dur, je ne parvenais pas à le trouver, puis je l'aperçus enfin. Il était fixé par un mécanisme de rétention qui m'était inconnu. J'examinai, tentai de retirer le disque, rien à faire. Pas moyen de voir comment c'était fait.

Je décidai de tenter de démonter le power supply, car le bloc était collé sur le disque. Il me fallut dévisser deux vis à l'arrière puis j'en trouvai dans le boîtier. La vis de gauche, si on se place au-dessus du boîtier, fut difficile d'accès en raison de la couette de fils émergeant du power supply. Lorsque tout fut dévissé, je pus retirer le power supply et examiner comment était fixé le disque. Je découvris une vis qui reliait deux plaques de métal, je l'enlevai, puis je tentai d'éloigner les plaques; en vain. Je ne sais plus comment, un moment donné, le support à disque dur se déclippa, je débranchai le fil d'alimentation (J'avais déjà écarté le flat cable IDE qui m'empêchait d'explorer.) puis sortis complètement le support. Je l'examinai et localisai quatre vis sous ce dernier. Avec le tournevis cruciforme, je tentai de les ôter, mais cela ne fonctionnait pas; ça tournait dans le beurre. Était-ce des vis Philips? Oui, il y avait bien une croix, pas une étoile Torx. La tête était, on aurait dit, plus petite puisque ça tournait dans le beurre, et on aurait dit qu'il y avait une pin au centre pour empêcher le dévissage avec un tournevis classique. Je m'arrêtai donc, ne souhaitant pas dévisser le couvercle du disque dur!

J'examinai encore l'assemblage, tentant de démarquer le disque et le support. Je tentai même de donner de petits coups avec mes ongles pour évaluer la différence de sons. Le métal du support résonnait tandis que le son était amorti quand je tapais sur le disque. Cette technique inhabituelle m'aida à bien cerner le support qui m'était inconnu. Je comparai avec le Fujitsu et localisai quatre trous de vis inférieurs en plus des trous latéraux. Finalement, je parvins à ôter les quatre vis puis je séparai le Quantum du support à disque. Les têtes étaient de la même taille et forme que celles rencontrées auparavant dans la machine, il s'agissait de bien s'aligner avec le tournevis. Je l'examinai de tous bords tous côtés à la recherche des cavaliers qui brillaient semble-t-il par leur absence! Mais il y avait deux câbles IDE, je pourrais mettre le Quantum comme maître secondaire. Nul besoin, donc, de toucher au cavalier. Pour le cas du Fujitsu, je dus le positionner sur maître puis je vissai le disque dans le support. Il y eut des problèmes lors de la remise en place du support dans le boîtier, car le trou de vis ne s'alignait pas correctement et le support ne voulait plus ressortir. J'éprouvai des difficultés avec la vis gauche du power supply que je n'arrivais pas à faire entrer dans le trou à cause des fils de la couette. Finalement, le disque fut branché et le power supply, vissé. C'est mon père qui m'aida à réaligner les deux trous pour le support à disque et qui me montra la clip de plastique qui l'empêchait de ressortir. J'installai le vieux Quantum dans une baie 5 1/4, utilisant le câble lié au lecteur CD et un fil d'alimentation qui traînait près de là. Il me fallut faire sortir le fil par la baie, brancher le disque, le rentrer dans la baie puis brancher le flat cable. Les manipulations étaient difficiles en raison de l'étroitesse du boîtier.

Partition Magic 8 ne voulut rien savoir du disque, car le BIOS ne le supportait pas; il était trop gros. Il me fallut installer le logiciel DiskGo, qui venait avec le Fujitsu, pour faire fonctionner le disque sur la vieille machine. Avec le Disk Manager, je pus utiliser Partition Magic pour tenter d'effectuer le transfert. La copie se passa très bien, mais le redimensionnement ne fonctionnait pas. Le logiciel, à l'étape Aligning Data, attendait le Messie ou progressait très lentement. Il aurait sans doute fallu des jours pour mener à bien la manipulation, avec probabilité d'erreurs pour mettre fin aux essais. La copie directe des fichiers ne fonctionnait pas non plus, car la version Dos 7 de xcopy ne pouvait plus copier les sous-répertoires et même si elle l'avait pu, les noms longs n'auraient pas passé!

Si je ne voulais pas réinstaller Windows, il me fallait opter pour un compromis. Je copiai la partition de 1Go contenant Windows 95 et créai une partition secondaire pour remplir le reste du disque. C'était cela ou tout réinstaller. Lorsque ce fut fait, je débranchai le disque dur puis rebranchai le lecteur CD. Mais le lecteur CD ne fonctionnait pas! Il me fallut donc rouvrir le boîtier, jouer avec le fil puis refermer. Je ne pouvais travailler à boîtier ouvert, car il n'y avait pas d'autre place pour l'écran, sur cette petite table, que sur le boîtier! Cette vieille machine a, en somme, été la plus difficile et la moins profitable à opérer. Cette picouille n'a plus tellement d'utilité et j'ai pourtant perdu pas mal de temps à tenter de lui greffer le disque dur de 10Go.

Conclusion

Cette mise à jour, malgré les problèmes engendrés, a été bénifique. Cela m'a tout de même coûté cher, en temps et en argent, mais cela valait la peine de bien m'équiper pour ma maîtrise qui commençait en septembre 2003. Je crains malheureusement que mon Linux garde des séquelles de son transfert et qu'un bon jour, je sois effectivement contraint de le réinstaller.