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Tentatives de (re)jouer à King's Quest

La saga King's Quest de Sierra constitue un classique dans le domaine des jeux d'aventure sur PC. Contrairement à de nombreux autres jeux, King's Quest n'exige pas de l'utilisateur de voir et de manipuler une énorme quantité d'éléments simultanément et rapidement. Il y a certes certaines parties du jeu qui demandent un peu de vitesse, surtout dans le VII, mais ce n'est rien à côté d'autres types de jeux tels que Far Cry qui, en plus, demandent une machine à la cadense démesurée.

La nostalgie

En 2004, j'ai voulu rejouer à King's Quest VI, un jeu que j'ai passé et repassé plusieurs fois aussi bien sur mon 486 DX33 que sur mon Pentium 150. Malheureusement, sous Windows XP, le jeu fonctionne, mais il n'y a aucun son! Les sons numériques sont totalement absents et c'est à force si la musique peut jouer! Jouer à King's Quest VI sans les sons donne toujours l'impression qu'il manque quelque chose.

Jusqu'en début 2005, je pensais que la seule façon d'assouvir mes tendances nostalgiques consistaient à installer le vieux jeu sur une vieille picouille dégotée par mon père au Marché aux Puces. Cette picouille a une souris à boule, l'écran est de moins bonne qualité que le mien et le son ne fonctionne pas très bien. Plutôt que me mettre à déplacer mon système de haut-parleurs 5.1 là où se trouvait la picouille ou déplacer la vieille machine dans ma chambre, je laissai tomber.

xMule, un début de solution

Le logiciel xMule constitue en quelque sorte un portage du logiciel eMule pour Linux. Je dis en quelque sorte, car à présent, les fichiers temporaires de xMule ne sont plus compatibles avec ceux de eMule! xMule/eMule implante une variante du protocole EDonkey, le seule protocole P2P qui semble survivre aux assauts incessants de la RIAA, du DMCA et autres organismes analogues. Un protocole P2P permet le partage de fichiers de tous types sans le recours à un serveur central. Il est possible d'y faire transiter des MP3 (légaux ou non...), des logiciels, des films, ... Un bon jour, je fis une recherche sur xMule et tombai sur le téléchargement de King's Quest VII. Actuellement, c'est sans doute la seule façon d'obtenir ces vieux jeux qui ne sont plus en vente. Je trouvai aussi un lien qui me permettait d'obtenir King's Quest Collection CD. Ce pack est accessible sur Amazon.com, mais il faut prendre une version usagée qui nécessite plusieurs mois d'attente et parfois plusieurs essais. J'ai essayé pour Ocarina et Ocarina II et ce fut ainsi que les choses se passèrent. Je pus obtenir le premier disque du premier coup, mais il fallut un second essai pour le second. Heureusement, j'obtins un remboursement suite au premier essai, lorsqu'on ne put m'obtenir le disque.

King's Quest VII: The Princeless Bride

Rosella, fille de Graham et Valanice de Daventry, plonge dans un lac et se trouve projetée dans un univers alternatif. Sa mère part à son secours, mais les deux femmes se trouvent séparées. Tandis que Valanice tente désespérément de retrouver sa pauvre fille, Rosella doit stopper la diabolique sorcière Malicia avant qu'elle ne mette en marche le volcan qui détruira tout le royaume.

Après plusieurs heures de téléchargement plutôt lent sous xMule, j'obtins un fichier RAR contenant une image ISO que je testai sous Linux. Je la gravai et obtins de cette façon le CD de King's Quest VII. Sous Windows, je tentai d'installer cela et obtins de multiples difficultés. Lorsque l'auto-démarrage du disque (autoplay) se mettait en route, le système bouclait à l'infini et le programme d'installation refusait tout bonnement de démarrer. Il me fallut redémarrer ma session Windows XP et faire en sorte que l'autoplay ne démarre pas. J'appelai le programme d'installation directement et obtins encore des bogues. Au moment de tester le système, le programme d'installation affichait un message d'erreur et se plantait! C'était juste après le test du lecteur CD, je pense au moment de tester la carte graphique. Une erreur relative à une instruction invalide survenait alors et le programme se fermait. Solution: sauter les tests! Il me recommanda d'utiliser la version DOS; je passai outre, puisque je voulais jouer avec son. Ce fut un choix judicieux, car sans son, le jeu aurait été impossible à jouer. Aucun texte ne s'affiche pendant le jeu, les personnages parlent (en Anglais).

Je finis par me retrouver dans le jeu. Ce fut assez difficile à jouer en raison de la petite taille de la fenêtre et de l'interface plutôt contraignante. Si j'agrandissais la fenêtre, la surface de jeu demeurait aussi petite qu'avant. L'interface ne permet pas d'obtenir des descriptions verbales des différents lieux du jeu. Il n'y a, contrairement à King's Quest V et VI, qu'une seule icône qui fait tout. Un clic sur une partie de la surface de jeu peut initier un dialogue, ramasser un objet, faire dire «Humm....» (totalement inutile, dépourvu de tout indice pour faire progresser l'action et devient frustrant à la longue) à Valanice ou Rosella, selon le modulo par 2 du numéro de chapitre. Dans les chapitres impairs (1, 3 et 5), Valanice est le personnage principal. Elle cherche sa fille Rosella qui a eu la merveilleuse idée de sauter dans un lac et s'est fait transporter dans un autre univers. Dans le chapitre 1, elle doit sortir d'un désert. Dans le chapitre 3, elle doit ramasser une statuette magique afin de l'échanger contre une potion qui va l'aider à distancer un espèce de loup-garou. Ceci est nécessaire pour aller à Ouga-Bouga où Rosella se trouve. Dans le chapitre 5, elle doit trouver le moyen de prévenir le roi et la reine d'Etheria, une ville dans les nuages. Ce sont les seuls qui peuvent faire quelque chose au sujet du volcan activé par la maudite sorcière. Dans les autres chapitres (2, 4 et 6), Rosella tente respectivement d'annuler le maléfice qui l'a transformée en troll, de trouver le vrai roi troll et de stopper un volcan démarré par une sorcière.

On voit déjà à quel point le jeu est décousu. Plusieurs des étapes du jeu n'ont aucun sens et ne se résolvent, sans walkthrough, que par le déchiffrement d'icônes. Quoi de plus insensé que des larmes, un épi de maïs et un bol d'eau salée pour permettre à une statue de pierre de créer de l'eau douce! C'est de la magie, telle est la seule explication. Dans le chapitre 2, il y là aussi un élément insensé: la potion de Mathilde pour faire reprendre forme humaine à Rosella. De l'eau, si verte soit-elle, même dans un bol d'or, ne peut pas dissoudre des coléoptères et une écaille de dragon, même si une sorcière brasse ce «mélange» avec une cuiller en argent! La seule explication pour garder la plausibilité, c'est de supposer que la sorcière lance un sort qui modifie les propriétés chimiques des constituants.

À partir du chapitre 4, le jeu est devenu frustrant, car il ne me laissait pas le temps d'observer les différents écrans. À tout bout de champ, un clone raté de Boogie-Man surgissait et bloquait la seule issue possible de l'écran! J'eus d'énormes difficultés avec le manteau noir créé par le roi troll et je dus, pour le trouver, utiliser une astuce. Si je cliquais à l'extérieur de la fenêtre de jeu, Windows mettait le Bureau comme tâche courante. Lorsque King's Quest VII se trouve en arrière-plan, le jeu stoppe! Je pus ainsi observer l'écran à souhait, finir par repérer quelque chose de noir et le prendre! Sans ce truc, je n'avais pas le temps d'observer avant que les morts-vivants ne viennent ramasser Rosella.

Les premiers chapitres contiennent déjà des éléments illogiques pour un esprit scientifique, mais le cinquième y ajoute le clou du clou! Afin d'ouvrir l'entrée d'une crypte, il faut utiliser un bâton de dynamite. Ce bâton a été mis par terre par des garnements afin de tourmenter un pauvre petit chat. Valanice doit se saisir du bâton et l'amener à la crypte. Toutefois, elle n'a pas le temps de parvenir à son objectif avant l'explosion. Je me crus bloqué et obligé de recommencer à ce moment-là. Le système de sauvegardes bogua et restaurait toujours au moment où Valanice avait l'explosif en main. En fait, lors de la restauration, le délai avant l'explosion est réinitialisé! Valanice se déplace un peu (sur les ordres du joueur) et meurt. Après plusieurs morts, elle arrive à la crypte! N'est-ce pas irréaliste?

Il n'y eut pas de bogues majeurs lors du jeu, uniquement des désagréments du genre cités ci-haut. J'ajoute à cela les animations cartoon qui donnent parfois un caractère enfantin au jeu. À certains endroits, la musique contribute aussi à cette ambiance. Comme prévu, je trouvai ce jeu bien moins bon que le VI.

King's Quest VI: Heir Today, Gone Tomorrow

Lorsqu'Alexander a été tiré des griffes de l'horrible sorcier Mordack, il a rencontré la princesse Cassima des Îles Vertes. Depuis ce temps, il ne cesse de penser à elle et finit par la voir dans un miroir magique. Il part en bateau pour atteindre les îles et y découvre les machinations d'un vil visir qui souhaite épouser la princesse pour devenir roi. Alexandre tente alors de l'arrêter afin de pouvoir sauver celle qu'il aime.

N'oublions pas que j'ai aussi tenté d'obtenir King's Quest Collecion CD! J'ai pu obtenir le CD 1 et il a fonctionné! Je me rendis compte qu'il contenait les six premiers jeux et le septième, que j'avais déjà. Malheureusement, il fallait absolument le CD 2 pour pouvoir jouer à King's Quest VI. Je réussis à l'avoir et l'installation se passa aussi mal que celle de King's Quest VII. Il me fallut sauter les tests systèmes pour réussir. Cette fois-ci, il n'y eut aucun moyen de démarrer la version Windows du jeu. King's Quest VII inclus avec Collection fonctionne, mais King's Quest VI ne réagit pas du tout, de même que King's Quest V! Je tentai de jouer avec le mode de compatibilité, la résolution, la profondeur des couleurs, mais il n'y eut rien à faire. Aucun message d'erreur, aucune réaction.

Je me mis à chercher sur Internet en quête d'une solution et je tombai sur ceci. Ce site m'indiquait qu'il était possible de faire tourner King's Quest VI sous Windows grâce à VDMSound. Ce logiciel constitue un émulateur de carte son pour Windows Comme NT/2000/XP. Peu importe la carte son disponible dans la machine, pourvu qu'elle soit prise en charge par un pilote Windows, elle apparaît comme une bonne vieille carte Sound Blaster pour le jeu DOS! Cette émulation ne dépend pas de pilotes propriétaires ne fonctionnant bien que sous Windows 98 et, en plus, est gratuite. Seul le rendu sonore souffre d'une réduction de performance, le reste tourne à pleine vitesse.

J'installai VDMSound 2.0.4, puis je tentai d'installer la version DOS de King's Quest VI. Je fis l'installation sous VDMSound afin qu'il puisse trouver la carte son au cas où il ferait un auto-detect. Comme carte son pour la musique, j'essayai General MIDI et pour les effets sonores, je choisis Sound Blaster. La vieille version disquettes en Français que j'avais aurait fonctionné avec VDMSound sous Windows XP, mais la version Collection me donnait les voix. Malheureusement, les voix grichaient. Les effets sonores, eux, étaient corrects. Ce qui m'a beaucoup surpris en raison des nombreux bogues que j'ai eus dans le passé avec cela. La musique était quant à elle super. En utilisant General MIDI, je permettais au jeu de disposer des possibilités de rendu MIDI de ma carte son Sound Blaster Live!. Malgré les grichements, j'aimais bien entendre une voix associée à chaque personnage.

Je pus passer le jeu presque sans problèmes. Ce jeu peut être traversé de deux manières que j'ai baptisées voie réaliste et voie magique. La voie réaliste, qui consiste à entrer dans le château déguisé en servante, ne causa aucun trouble. La voie magique, qui nécessite de jeter trois sorts et permet d'entrer dans le sous-sol du château par une porte magique, s'est aussi passée sans bogue dans le jeu. J'eus quelques difficultés avec la montagne sacrée, car Alexander, le personnage principal, perdait automatiquement l'équilibre lorsqu'il mettait le pied sur une nouvelle prise. Probablement que sur un vieux 486, le jeu aurait attendu quelques secondes avant de faire vasciller Alexander. Tant que je ne cliquais pas pour tenter de le faire monter, Alexander continuait de vasciller, perdant sans cesse l'équilibre. Lorsque je cliquais, il me disait «Wow! Wait a minute!», reprenait son équilibre puis l'ascension pouvait reprendre. Comme il fallait au moins cinq secondes pour chaque prise, l'ascension de la montagne sacrée prit deux à trois fois plus de temps que dans le passé! Un fichier PDF inclus dans le fichier RAR du premier CD de King's Quest Collection contenait le manuel des six jeux et dans la partie dédiée au VI, je pus trouver l'Alphabet des Anciens qui me permit de résoudre les énigmes de la montagne.

Je dus recommencer le jeu en entier, car j'avais oublié de ramasser la phrase flottant dans l'eau, sur l'île des Merveilles. Outre ces problèmes, je pus passer le jeu sans difficulté. King's Quest VI est sans doute l'apogée de la saga. Les graphiques sont excellents, quasiment photographiques. Grâce au support General MIDI, il est possible d'aller plus loin, en terme de musique, que le son synthétique des vieilles Sound Blaster, et ce sans disposer de la coûteuse carte Roland MT-32. Un jeu comme il ne s'en fait plus de nos jours. Actuellement, il faut qu'un jeu prenne plus d'un giga-octet d'espace disque et un processeur 1.5GHz ou qu'il soit un petit jeu de cartes anodin, répétitif et sans aucun son.

King's Quest V: Absence Makes the Hearth Go Younder

Au retour d'une promenade, le roi Graham de Daventry constate que son château et sa famille ont disparu! Le petit oiseau Cedric, qui a vu la scène, lui explique que c'est le sorcier Mordack qui est à l'origine de ce désastre. Graham entame alors un périlleux voyage dans le but de retrouver sa famille. Cedric est chargé par son maître Crispin de l'accompagner dans son long voyage.

Celui-là a été beaucoup plus problématique et c'est en fait lui qui m'a incité à écrire cette section. Comme expliqué ci-haut, la version Windows ne fonctionnait pas dans mon cas. Cette fois-ci, VDMSound fut inefficace pour la version DOS. J'obtins un message d'erreur Unable to initialize audio et le jeu se bloquait pendant l'affichage du logo de Sierra. Je tentai de désactiver la carte son, mais chaque modification nécessitait une réinstallation du jeu (Plus tard, j'apprendrais qu'il suffisait de modifier ressource.cfg manuellement...) et ne provoquait aucun autre résultat qu'un nouveau plantage. Le jeu EXIGEAIT la carte son pour ses satanées voix! Encore une fois, il faut le second CD pour les voix et je passais ainsi mon temps à changer de disque. Mettre un disque dans chacun de mes lecteurs n'a que plus ou moins bien fonctionné. VDMSound faisait en sorte que le système avait du mal à forcer la fermeture de King's Quest V et il arriva à quelques reprises que la seule solution soit de fermer ma session Windows et en rouvrir une nouvelle.

Ensuite, j'essayai avec DOSBox, un émulateur DOS open source qui peut tourner sous Windows comme sous Linux! Je voulus faire fonctionner la version 0.63 sous Linux, mais il nécessitait SDL_Sound que Mandrake n'inclut pas. Je ne voulais pas recompiler SDL pour y ajouter SDL_Sound, si bien que je cherchai sur Internet pour trouver des RPM, quelle que soit la distribution. J'étais si désespéré et furieux par ce manque de la part de Mandrake que j'étais prêt à risquer de briser mon installation Linux. Je prévoyais installer Fedora Core 3 en remplacement si cela était arrivé, quoique j'aurais toujours pu réinstaller Mandrake puisqu'aucune de mes manipulations ne brisera le DVD d'installation que j'ai gravé. Je pris le RPM Fedora sur le site de DOSBox et installai cela sans scrupules. Cela sembla fonctionner.

Je dus me créer un répertoire dosbox puis le monter dans DOSBox. Il fallait aussi que DOSBox ait accès à mon lecteur CD pour installer et faire tourner l'antique jeu. Après avoir tapé dosbox, je devais donc, dans la fenêtre DOS surgissant, taper

mount c /mnt/data3/dosbox
mount r /mnt/cdrom2 -t cdrom

Le jeu ne voulut jamais s'installer. Lorsque je démarrais install, plus aucune touche ne réagissait. Je tentai d'examiner le fichier install.bat puis compris que le problème venait d'un utilitaire d'interaction avec le clavier. En me basant sur le fichier install.bat, je finis par réussir une installation manuellement, mais ce fut fastidieux et jamais cela ne fonctionna. Cette fois-ci, j'aboutis dans le jeu, mais je n'avais pas le son. L'introduction se passait en un éclair, car toutes les parties où il y avait du son étaient sautées. Impossible de jouer, pas d'indices textuels ou sonores! Rien!

Je crus que c'était SDL_Sound qui causait le trouble et voulus recompiler DOSBox depuis le code source plutôt qu'utiliser un RPM Fedora. Je repartis en quête et je tombai sur quelque chose, l'installai puis cela fonctionna. Je pus ainsi recompiler DOSBox et le RPM SDL_Sound est bien pour Mandrake!

En vain, toujours en vain. Souvent, avec ces vieux jeux, la seule solution est de laisser faire ou jouer sur une vieille machine. Cela semblait effectivement le cas pour moi avec King's Quest V. Je supposai que le problème venait de Windows XP et pensai même le supprimer pour remettre Windows 98. DOSBox n'est qu'une solution partielle qui fonctionne parfois, parfois pas. Peut-être le jeu tournerait-il mieux sous ce vieux système qu'est Windows 98? Non, pas la peine de me taper une fin de semaine de réinstallation pour un stupide jeu! Il m'en faudra plus pour me faire reculer à Windows 98! Je tentai de remplacer le pilote audblast.drv de King's Quest V par celui de King's Quest VI: aucun effet.

Je tentai avec DOSBox sous Windows et obtins plus d'effet. Je pus cette fois utiliser l'installation effectuée sous l'Invite MS-DOS. Toutefois, il me fallait installer avec VDMSound, sinon install.bat m'affichait de bizarres messages relatifs à des jeux Apple et se bloquait! Avec VDMSound sous Windows, j'obtenais une erreur d'initialisation audio avec le audblast.drv original. Avec audblast.drv de King's Quest VI, j'aboutissais dans le jeu, comme sous DOSBox Linux.

Sous DOSBox Windows, le jeu tourna enfin avec sons! Malheureusement, j'avais le choix entre une très petite fenêtre ou un affichage plein écran dont la partie supérieure restait invisible. Le premier choix rendait le jeu difficile, car j'avais plus de mal à voir tandis que le second rendait l'accès à l'inventaire et au menu du jeu difficile. Cet accès était déjà compliqué par les icônes peu évocatrices, pas nécessaire d'ajouter cela. S'ajoutérent ensuite les voix difficilement compréhensibles à l'intérieur des bâtiments en raison de la musique qui jouait trop fort. Le jeu n'offre pas un paramétrage séparé pour les voix, les effets sonores et la musique. King's Quest VI et VII n'ont toujours pas ce réglage, mais le son, la musique et les voix sont mieux équilibrés.

Je finis par tenter de trouver une version de ce jeu en français, avec du texte. Je la trouvai sur un site Abandonware dont l'adresse n'est pas importante puisqu'il aura sans doute cessé de fonctionner au moment où quelqu'un lira ces lignes. Une recherche de «King's Quest V fr abandonware» sur Google devrait permettre de tomber sur quelque chose. Cette fois-ci, je retournai dans mon environnement de prédilection, Linux, et jouai en plein écran.

Avec DOSBox, j'avais le son (Cela fonctionne aussi pour King's Quest VI.), mais tout ou presque était généré par la puce OPL qui produit des sons synthétiques uniquement. Ce n'est pas dû à DOSBox mais au jeu. DOSBox permet d'émuler la vieille puce qui n'est probablement plus disponible sur les nouvelles Sound Blaster. Le rendu de sons d'oiseau dans les alentours du village et des grenouilles dans la forêt de la sorcière laissaient particulièrement à désirer tandis que le son de la rivière était presque convainquant. Les graphismes ressemblent à ceux de King's Quest VI, quoiqu'un peu moins bons. Les animations, elles, sont présentes, mais parfois, elles m'ont été difficilement perceptibles et semblaient davantage ralentir le jeu qu'autre chose. Bien que le jeu soit fortement ralenti par DOSBox qui devait tout émuler, je manquai de temps à plusieurs reprises pour lire les répliques dans les dialogues. Lorsque je réussirais à avoir la version avec voix, je me rendrais compte que plusieurs éléments m'avaient échappé en raison de la concentration qui fut nécessaire pour moi afin de survoler les dialogues. Parfois, j'avais le temps de lire, parfois pas. Dans ce cas, je ne parvenais qu'à attraper quelques mots, mais je parvenais à faire de quoi avec cela.

Je ne pus passer ce jeu sans aide d'un walkthrough, car certains éléments m'échappérent totalement, comme la pièce d'or dans le temple et le médaillon de Cassima dans le nid de l'oiseau de roc.

Puis il y eut le bogue du bateau. Le jeu me demanda un code que je pus trouver en ressortant le livre imprimé à partir du PDF de King's Quest Collection. Le code fonctionna, je me retrouvai en mer et crevai plusieurs fois, mangé par un monstre. Je finis par aboutir sur l'île des harpies, je revins avec mon compagnon blessé et allai voir l'ermite dans sa petite cabane. Mon petit bateau avait accosté sur la plage juste un écran au nord de la cabane de l'ermite.

L'ermite put me comprendre grâce au coquillage, il me dit qu'il allait aider Cedric (le petit oiseau), puis repartit dans sa cabane sans m'y inviter. J'attendis qu'il soigne Cedric et revienne avec, mais rien ne se passait. J'attendis plusieurs minutes, puis je compris: il y avait un bogue.

Je compris que ce jeu suivait une séquence trop linéaire et qu'il pouvait me manquer un petit élément produisant ce bogue. La logique du jeu avait atteint une branche imprévue et rien ne pouvait plus se passer. Encore heureux que cela ne m'ait pas planté à la figure. J'estime que cela aurait dû le faire, si bogue il y avait vraiment! C'est là que je me mis à chercher un walkthrough. Au début, je n'avais qu'un site me donnant des indices pour les items que je ne parvenais pas à trouver. Le walkthrough me parla du cristal et du médaillon. Je n'eus pas de mal avec le cristal, mais le médaillon, ce fut une autre affaire.

Le médaillon fut en fait l'un de plus gros problèmes non techniques auxquels j'eus à faire face. Je ne parvenais pas à le trouver et je n'avais pas le temps d'observer le nid de l'oiseau-roc à fond. Je dus encore une fois utiliser une astuce d'informaticien. Après avoir restauré une sauvegarde qui me ramena dans le nid, je basculai en mode fenêtre et appuyai sur Print-Screen! Tandis que l'aigle venait me secourir pour au moins la dixième fois, je sauvegardais ma capture d'écran dans un fichier et l'affichais. Je pus ainsi zoomer et finalement repérer le roi Graham dans le nid. Le médaillon brillait près de lui!

Même avec ces babioles, le jeu bloquait toujours! Je finis par avoir l'idée de tenter de faire accoster mon fichu bateau un écran au sud, il aboutit droit en face de la maison de l'ermite et le jeu se passa comme prévu. L'ermite me proposa son aide, Graham alla chercher l'oiseau blessé dans le bateau et tous entrérent dans la cabane. L'oiseau fut soigné et l'ermite trouva un guide pour aider Graham à atteindre l'île de Mordack.

J'eus d'énormes difficultés avec le labyrinthe sous le chêteau. Impossible de m'y retrouver! Il fallut beaucoup de chance pour que je finisse par tomber sur la porte! Le jeu bogua plusieurs fois rendu là! Une espèce de bête bleue était supposée me capturer et me jeter dans un dongeon dont elle faisait apparaître et disparaître la porte! Au lieu de cela, c'était Mordack qui surgissait et me tuait ou c'était son chat qui me parlait puis allait le prévenir. Cela boguait ainsi, car je n'avais pas reparlé à Cassima après avoir discuté au moment de lui donner le médaillon.

La bête bleue finit par me mettre au dongeon, je me fis libérer par la princesse puis je dus retraverser le labyrinthe. Ensuite, les choses se gâtèrent vraiment. La bête bleue devait me recapturer et il fallait la stopper en lui lançant un sac de petits pois. Toutefois, aussitôt qu'elle surgissait, elle était sur moi et je n'avais pas le temps de faire quoique ce soit. Il me fallut plus de dix tentatives, peut-être même plus de vingt, pour trouver ne serait-ce que l'endroit le plus stratégique pour attendre mon ennemi.

Il me sembla bien que la machine était trop rapide pour le jeu. J'avais beau cliquer sur la bête avec mon sac de petit pois, elle me remettait toujours au dongeon. Je finis par l'avoir en ralentissant la vitesse du jeu au moment d'arriver à mon point stratégique, mais malgré ce subterfuge, il me fallut deux ou trois essais avant de l'avoir.

Le plus gros problème survint lors du combat contre Mordack. Après que Graham se soit changé en lapin pour déjouer Mordack devenu un dragon, le jeu se bloquait. Je pouvais apercevoir le petit lapin trembler, mais rien ne se passait. Mordack devait se retransformer et je devais réutiliser la baguette de Crispin rechargée pour me transformer en autre chose, mais rien ne se passait. Toute tentative fut vaine: le jeu était bogué!

Tenter de mettre Adlib plutôt que Sound Blaster, essayer avec Windows plutôt que Linux, tenter de ne pas sauvegarder entre les deux attaques de Mordack, essayer avec VDMSound (Cela fonctionnait avec la version texte) ne furent que de vaines tentatives. Sous Linux, je tentai de nouveau de faire tourner la version avec voix du jeu. Cette fois-ci, j'utilisai la version déjà installée sur ma partition Windows. Comme elle est en NTFS, il me fallut changer le répertoire de mes sauvegardes pour pouvoir réussir. Le jeu fonctionna sous DOSBox Linux, cela aurait pu marcher depuis le début! Il fallait une version ayant été installée!

Je dus ainsi refaire le jeu au complet, cette fois avec les voix. Plusieurs effets sonores furent bien meilleurs dans cette version Collection du jeu. Le jeu ne bogua pas avant la bataille finale contre Mordack. Je réussis du premier coup avec la bête bleue! Toutefois, rendu à Mordack, la baguette magique ne fonctionnait pas! Graham l'agitait, mais rien ne se passait, bien qu'elle soit rechargée par la bizarre machine du sorcier.

J'essayai de recommencer au moment où j'avais volé la baguette du sorcier pendant son sommeil, je tentai d'agiter la baguette de Crispin pour l'apprivoiser comme il a conseillé de le faire au début. Les baguettes magiques sont un peu comme des animaux domestiques qui n'obéissent qu'à leur maître. Voilà pourquoi il faut que Grahm transfère le pouvoir de la baguette de Mordack dans celle de Crispin, il ne peut pas directement utiliser la baguette de l'ennemi. Ce bogue n'était pas technique: j'avais simplement oublié, après restauration d'une sauvegarde, de regarder le livre dans la bibliothèque. Ce livre contient quatre symboles qui donneront quatre pouvoirs à Grahm lors du combat.

Je pus enfin voir la finale, mais il y eut un ultime bogue qui me força à tuer DOSBox. Le jeu se bloqua rendu à l'affichage du générique de la fin.

King's Quest V est bien fait, mais il est plutôt difficile à jouer sur les machines modernes. Il ne semble fonctionne que sous DOSBox et la version Windows de cet émulateur a de la difficulté avec le mode plein écran. Hypothèse: peut-être mon pilote de carte graphique. Impossible à vérifier à moins de remplacer la carte, car ce pilote ne semble plus mis à jour. Quelque soit l'environnement dans lequel DOSBox tourne, il ralentit fortement le jeu. À plusieurs reprises, je dus attendre plusieurs secondes pour passer d'un écran à l'autre et parfois, surtout dans le labyrinthe de Mordack, il me fallut cliquer plusieurs fois au même endroit pour qu'il se décide à changer d'écran!

King's Quest VIII: The Mask of Eternity

Peut-on réellement considérer ce jeu comme un membre à part entière de la famille King's Quest? J'en doute. Il y a plusieurs incohérences entre ce jeu et les jeux précédents et surtout, il y a des combats qui en font un mélange de jeu de rôle et de first-person shooter! Par curiosité, j'ai voulu l'essayer, même si je me doutais qu'il serait différent, qu'il pourrait être décevant. Et il fut décevant, pour bon nombre de raisons.

Vendredi, 1 avril 2005, je pus enfin obtenir le jeu grâce à xMule. Bien entendu, Sierra ne le commercialise plus et la seule façon de l'obtenir, outre xMule, serait de le commander de seconde main sur Amazon.com ou peut-être eBay. Bien que j'aie choisi une version française du jeu, xMule m'avait en fait craché une version en Espagnol, en Italien ou en Portugais, je ne sais pas exactement! Bien entendu, je ne pus que faire une chose après avoir installé le jeu: le désinstaller! Encore un logiciel jetable à ajouter sur la liste de plus en plus longue des logiciels qui ne fonctionnent pas!

Mais je n'en restai pas là, oh ça non. Je repartis xMule, à moins que ce ne soit aMule, et tentai d'obtenir une nouvelle image CD, cette fois-ci il serait en Anglais. Pour une raison inconnue, télécharger ce jeu fut très long. C'est seulement mercredi, le 22 juin 2005, que j'obtins une nouvelle image CD à tester. Je la gravai et installai le jeu le lendemain et cette fois-ci, la chance me sourit.

Le jeu est, contrairement à ses prédecesseurs, en trois dimensions. Il est possible de jouer à la première personne, c'est-à-dire que le joueur est dans la peau du personnage principal nommé Connor. Il est aussi possible de jouer en troisième personne, mode dans lequel on voit Connor en action. Il est parfois nécessaire de passer d'un mode à l'autre pour différentes étapes du jeu. Le mode première personne est plus adapté pour les déplacements, surtout dans des labyrinthes, tandis que le monde troisième personne sert pour certains combats difficiles et pour passer des obstacles nécessitant des sauts de précision. Il y a trois modes de gestion du 3D: DirectDraw, Direct3D et 3DFX. En mode DirectDraw, c'est le jeu (et le processeur) qui se chargent de tout le travail de rendu 3D. Ce mode est avantageux, car il ne dépend pas de la carte graphique utilisée et de son (parfois capricieux) pilote. Toutefois, comme on peut s'y attendre, même avec un processeur 1GHz, beaucoup de détails manquent. Bien que le jeu soit conçu pour un processeur cadencé à 166MHz, il ne tentera pas d'émuler tout le 3D même avec un processeur plus puissant. En mode Direct3D, King's Quest VIII utilisera la carte graphique pour effectuer le rendu 3D, si bien entendu cette carte dispose d'un processeur graphique capable de le faire. C'est le cas pour ma ATI All-In-Wonder 128 Pro, du moins c'est ce que je croyais. Cela améliore beaucoup la qualité gaphique, permettant des effets d'ombre, mais malheureusement, cela ne fonctionne pas avec toutes les cartes 3D. Il m'apparaît désormais clairement que les cartes 3D sont une importante source de discrimination dans le monde PC et que bien des jeux ne fonctionnent qu'avec certaines cartes, malgré l'existence d'interfaces unifiées telles que Direct3D et OpenGL. Le 3DFX, qui est supporté par le jeu, aurait pu apporter une solution à ce fichu problème (et aurait solutionné le problème de compatibilité sous Linux, un autre problème à mon avis grave), mais il a été abandonné plutôt qu'adopté par les grands fabricants de cartes graphiques du moment: ATI et NVIDIA. Il est possible que le 3DFX, qui ne fonctionne qu'avec les anciennes cartes graphiques Vodoo, procure la meilleure qualité graphique avec ce jeu.

Le but du jeu est de rassembler les cinq fragments du Masque de l'Éternité qui a été brisé par l'un de ses gardiens devenu traître. Tant que le Masque ne se trouve pas dans son temple sacré, au Royaume du Soleil, le ciel de Daventry, où vivent Connor, le roi Graham et la reine Valanice, est sombre et tous les habitants de ce royaume sont transformés en statues de pierre. La cassure du Masque amène le chaos et la corruption dans tous les royaumes mis en scène par le jeu. Connor est l'élu qui a été choisi par le Masque. Il doit parcourir différents royaumes afin de récupérer les fragments et atteindre le Royaume du Soleil pour les remettre à leur place. Pendant cette quête, Connor sera appelé à restaurer les divers royaumes qu'il visitera.

À maintes reprises, le joueur doit combattre des ennemis divers: zombis, squelettes, plantes carnivores, golems de pierre, araignées vivant dans la lave, orcs des glaces, démons des ombres, etc. Chaque fois qu'un monstre est tué, il peut tomber des pièces d'or, des potions, une nouvelle arme ou rien du tout. Chaque meurtre ou chaque action faisant avancer le jeu donne de l'expérience à Connor et, après un certain seuil, Connor monte d'un niveau. Plus le niveau de Connor est élevé, plus sa force de frappe et sa protection sont élevées. Les statistiques de Connor changent également lorsqu'il découvre de nouvelles armes ou une nouvelle armure. Il y a différentes sortes de potions: quatre types de potions d'énergie, des potions de protection, de force, d'invisibilité et de révélation. King's Quest VIII est un jeu de rôle extrêmement simplifié: les armes ne se distinguent que par les dommages qu'elles infligent, elles ne se brisent jamais, les ennemis ne résistent pas davantage à une arme plutôt qu'à une autre, l'armure de Connor n'est pas plus résistante à un type d'attaque plutôt qu'à un autre, etc. Seule exception: certains ennemis sont insensibles à une arme de longue portée (arc, arbalète, etc.) tandis qu'une arme de courte portée (dague, épée, hache, etc.) peuvent les toucher. D'un autre côté, un vrai jeu de rôle, par exemple Diablo, devient (du moins pour moi) très complexe à jouer, car il y a beaucoup de paramètres à gérer et souvent aucune touche de raccourci pour prendre des potions; tout doit se faire à la souris et le pointeur, très petit, est impossible à grossir. Sans ces touches de raccourci, probablement que King's Quest n'aurait pas été faisable pour moi. Je me serais fait tuer maintes et maintes fois, par manque de temps, ne réussissant pas à prendre une potion à temps.

Grâce à la carte magique, il est possible de s'orienter dans le royaume où se trouve Connor. Cette carte indique où est le joueur et surtout, se met à jour au fil de ses explorations. Elle fut pour moi indispensable pour m'orienter dans des labyrinthes parfois très sombres en raison de problèmes techniques sur lesquels je vais élaborer plus longuement plus loin. Outre la carte, Connor peut posséder un nombre infini d'items. Il possède également, quelques temps après le début du jeu, une corde lui permettant d'escalader certains murs. Cette corde fut pour moi très difficile à trouver à l'intérieur du moulin à eau. Connor peut également amasser de lourdes roches qu'il a du mal à déposer à un endroit précis mais qui ne l'incommodent aucunement pour se déplacer, sauter et se battre.

Vendredi, 24 juin 2005, peu de temps après son installation, je fus confronté à mon premier bogue dans ce jeu. Après m'être emparé de la hache qui allait me permettre de couper un arbre afin d'obstruer la rivière faisant tourner le moulin à eau, j'assistais à une scène dans laquelle un serviteur de mon ennemi venait me réclamer la pièce du Masque de l'Éternité donnée par le sorcier. Bien entendu, Connor refusait de la lui donner et s'apprêtait à combattre. Malheureusement, plutôt que me laisser mener le combat, le jeu gelait là et attendait indéfiniment, continuant de jouer la musique de fond jusqu'à ce que je le ferme de force avec Ctrl-Alt-Del. Il n'y eut rien à faire: toute tentative ramenait à ce plantage. J'ai essayé d'appliquer une mise à jour que j'ai trouvée sur Internet. La patch n'a rien réglé, mais elle m'a probablement évité d'autres bogues qui m'auraient empêché de compléter le jeu. J'ai fini par rechercher un walkthrough pour savoir s'il fallait que je fasse autre chose avant de prendre la hache. Peut-être cette fameuse chose, par exemple ramasser un objet pratiquement invisible pour moi mais évident pour toute personne dotée d'une vision parfaite, était si évidente que les concepteurs du jeu n'avaient jamais envisagé qu'elle pouvait être omise avant d'aboutir à la hache! Il n'en fut rien! Je crois actuellement que le problème disparaît si le niveau de Connor est suffisamment élevé au moment de prendre la hache! Au niveau 5, le jeu plantait, mais si je revenais après être monté au niveau 6, il fonctionnait!

Il y eut d'autres plantages du genre dans le Royaume des Gnomes, quand j'entrais dans les «commerces.» Parfois, inverser l'ordre des commerces explorés réglait le problème, peut-être parce que j'arrivais à l'endroit bogué avec un niveau supérieur, peut-être parce que le plantage était aléatoire. L'endroit le plus difficile à atteindre sans faire planter le jeu était le magasin de potions! C'est justement là qu'il fallait acheter de l'essence de Sung Tsu capable d'augmenter la force de Connor. Le jeu bogua plusieurs fois à cet endroit-là. L'apoticaire exige certains objets avant de vendre l'essence de Sung Tsu et si je donnais la racine d'arbre en premier, c'était comme si je n'avais jamais regardé la potion de force: l'apoticaire me disait qu'elle n'avait pas besoin de cet objet! À un autre moment, j'eus le malheur de cliquer deux fois sur l'apoticaire avec mes pièces d'or. Le jeu débita une fois 250 pièces puis oublia ce paiement. L'apoticaire me dit alors que je n'avais pas suffisamment d'argent pour acheter la potion!

À maintes reprises, le jeu planta pour aucune raison, quittant inopinément sans me laisser sauvegarder. Je sauvegardais bien entendu souvent, si bien que ce n'était pas un gros problème, mais ça n'en demeurait pas moins enrageant. Il semble que ces bogues soient dûs à Windows XP et cela me frustrait que seul Windows 98 puisse faire tourner des jeux. Si Windows XP ne peut que faire tourner des jeux modernes nécessitant une carte graphique 3D à tout casser et une dextérité manuelle hors pair, voire même une manette spéciale, à quoi bon conserver ce foutu système d'exploitation? Régulièrement, il lambine et parfois, un logiciel ne fonctionne pas. Il me sembla, lors de ce périple King's Quest, que Windows XP n'était destiné à servir qu'à faire tourner Microsoft Office! Ce serait un adon, voire un miracle, que d'autres logiciels puissent y tourner sans problème! Il est possible que ces difficultés soient dûes à l'accroissement de la complexité de la programmation Windows et peut-être de la faible disponibilité des compilateurs abordables. Si le seul environnement complet pour programmer sous Windows est Visual Studio de Microsoft, seules les grandes entreprises y ont accès, car il coûte plus de 2000$! D'autres compilateurs sont disponibles et gratuits, par exemple GCC, mais ils ne couvrent pas toute l'API Windows. Je songeai réinstaller Windows 98, mais je ne pus m'y résoudre avant dimanche, 21 août 2005. J'installai Windows 98 en double amorçage avec Windows XP et Fedora Core 4, de façon à tester King's Quest. Le jeu fonctionna presque parfaitement sous Windows 98, il ne planta du moins jamais.

À maintes reprises pendant ma quête du Masque de l'Éternité, je dus consulter le walkthrough, car je ne parvenais pas à trouver la clé de diverses énigmes, qui reposaient pour la plupart sur la découverte d'objets cachés quelque part. Outre la corde, il y eut la plume de la vérité qui fut pour moi très difficile à repérer. Toutefois, en mode Direct3D, lors de mon deuxième passage, je la vis tout de suite! Je découvris vite des incohérences, comme par exemple la Dimension de la Mort dans laquelle vont les âmes des gens morts à Daventry. Cette Dimension de la Mort diffère fortement du Royaume de la Mort de King's Quest VI dans lequel vont les âmes de défunts. Il est étrange qu'il y ait un royaume des morts pour Daventry et un autre royaume pour les Îles Vertes tandis que ces deux régions se trouvent sur le même globe, étant accessibles par bateau! Alexander, au début de King's Quest VI, a après tout navigué en suivant les étoiles pour atteindre l'Île de la Couronne faisant partie des Îles Vertes, afin de retrouver sa chère princesse Cassima.

D'autres parties du jeu reposaient sur la dextérité manuelle. Par exemple, il fallait traverser une rivière en sautant sur différents blocs ou en franchissant un pont troué. Les sauvegardes sont essentielles pour pouvoir réussir et pourtant, le jeu limite leur nombre de façon totalement arbitraire. Puisque chaque sauvegarde réside dans un fichier sur disque dur, aucune structure de données n'impose une telle limitation! Et lorsque des sauvegardes sont supprimées, le jeu ne réordonne pas les numéros des fichiers et place les nouvelles sauvegardes à l'endroit de la suppression. Il en résulte un méli-mélo absolument épouvantable rendant difficile la localisation de certaines sauvegardes.

Rendu au Marais, le jeu devint totalement impossible à jouer pour moi, car je ne parvenais pas à voir les ennemis à temps. Chaque ennemi, trop petit, avait le temps de me cracher au moins dix jets de poison avant que je ne puisse le frapper avec mon arc. Ainsi, à chaque ennemi tué, je devais utiliser une potion d'énergie et je vins vite à en manquer. Je me choquai et utilisai un cheat pour me créer des centaines de fioles de potions! Je me rendis compte par la suite que seul le Marais causait ce problème et que j'avais beaucoup trop de potions pour le reste du jeu. Trouver une potion ne me servait plus à rien puisque j'en possédais déjà une quantité considérable. La solution, que j'ai appliquée lors de mon deuxième passage, a été d'économiser mes potions pour ce Marais et de restaurer une sauvegarde plutôt que prendre une potion si tuer un ennemi avait exigé trop d'énergie. Les ennemis apparaissent toujours au même endroit, si bien que le tuer une seconde fois est plus facile que la première.

Dans la Région Stérile, un royaume constellé de rivières de lave, j'eus d'énormes difficultés avec un pont formé de blocs de pierre instables. Il fallait que Connor saute sur les blocs et s'il restait sur un bloc trop longtemps, le bloc s'enfonçait et c'était la mort. D'autres fois, le bloc devenait stable et un certain nombre de lignes apparaissait à sa surface. Il fallait sauter sur ces blocs stables dans un certain ordre, commençant par celui avec 3 lignes, puis celui avec 5, puis 7, etc. Souvent, le jeu ne me laissait pas le temps de pivoter pour pouvoir atteindre l'autre bloc et je tombais dans la lave. Parfois, il arrivait même que je n'avais même pas le temps de sauter d'un bloc à l'autre. Ce problème semble une affaire de timing qui n'apparaît que lorsque le jeu tourne sur des processeurs trop «puissants.» Dire qu'un 1GHz suffit à peine, de nos jours, pour faire tourner un jeu! Dans quelques temps, voire au moment où j'écris cette phrase, il ne sera plus suffisant du tout! Dans ce monde, il y eut un autre problème de sauts de blocs en blocs et je ne parvenais pas à le résoudre. Je finis par utiliser un cheat de téléportation pour bypasser le bout. Toutefois, plus tard, je refis le bout dans cheat et réussis. Il fallait effectuer des sauts courts plutôt que des sauts longs.

Le jeu était assez bien fait, de bons graphiques, de bons sons et de la bonne musique, mais l'intrigue était loin d'être aussi bonne que le classique King's Quest VI. Les combats occupent une trop grande importance si bien que Sierra aurait dû, tant qu'à faire, concevoir un véritable jeu de rôle plutôt qu'un hybride de ce genre. Une option permettant de sauter les scènes vidéo aurait été un atout précieux, car ces scènes se répètent souvent en cas de mort de Connor. La possibilité de désactiver ces animations aurait pu éviter des plantages sous Windows XP! Et un problème majeur survint: l'affichage était beaucoup trop sombre! J'avais parfois du mal à me repérer puisque tout était noir. Même en élevant la luminosité de mon écran LCD au maximum, je ne voyais toujours rien! Il y avait heureusement un réglage de luminosité dans les options graphiques du jeu. Je le poussai au maximum et encore là, le jeu était parfois trop sombre! Le dongeon de Daventry, par exemple, fut particulièrement problématique. La seule façon de l'éclarcir fut de passer de Direct3D à DirectDraw. Autre anomalie plutôt curieuse: même avec Direct3D, la résolution 800x600 et l'illumination dynamique n'étaient pas disponibles! Pourtant, ma carte graphique devrait être de beaucoup supérieure aux spécifications minimales requises par ce jeu datant de 1999 ou 2000! Dire qu'avoir choisi la ATI Radeon au lieu de la Rage128, j'aurais peut-être eu la paix. Mais il se peut que ce soit un bogue dans le jeu et non pas un problème de carte graphique.

Je finis par me rendre au bout du jeu et peu de temps après, je le recommençai pour voir Connor évoluer à la troisième personne plus souvent et surtout tenter de nouveau le 3D. Je voulais aussi savoir si le jeu était faisable sans me créer des potions avec un cheat. Et il le fut, avec un peu d'astuce. On aurait dit que la réinstallation de Windows XP, faite vendredi, 12 août 2005 à cause des dommages infligés par McAfee VirusScan, avait arrangé les choses pour le 3D! Le soir où je décidai de jouer, ça fonctionnait très bien, mais le lendemain, c'était de nouveau sombre à plusieurs endroits. Le bogue en est vraiment un, car dans le Marais, je ne pus jamais voir la sorcière pour pouvoir la tuer. Le jeu n'utilise pas bien l'espace colorimétrique de l'écran, gardant toujours l'image trop sombre. Par analogie, c'est comme si la musique d'un jeu jouait si faiblement qu'il faudrait monter le volume des haut-parleurs au maximum pour entendre quelque chose! Pourtant, un écran LCD a une meilleure luminosité qu'un équivalent cathodique! Il me fallut désactiver le 3D pour obtenir une image suffisamment claire. À maintes reprises, je dus le faire pour passer des bouts trop sombres, notamment le royaume souterrain des Gnomes et malheureusement le Royaume du Soleil, le monde final. En général, mettre l'intensité lumineuse au maximum fonctionnait, sauf pour le monde de glace. Avec la luminosité maximale dans ce dernier monde, je ne pouvais pas voir les sentiers et l'épée de feu dans la gangue de glace. Si l'image était trop claire, il devenait plus difficile de repérer les montagnes et avant de le découvrir, c'est pratiquement à l'aveuglette que je passai certains sentiers!

Un autre problème surgit avec la vision à distance. Normalement, il devrait être possible de voir le mur opposé d'une pièce s'il se trouve à quelques mètres du mur près duquel le joueur évolue. Toutefois, à maintes reprises, les murs étaient invisibles. Le problème se faisait sentir davantage en mode DirectDraw qu'en mode Direct3D.

On dirait que seules les lumières directionnelles fonctionnent dans ce jeu, avec le mode Direct3D. Si je suis près d'une torche ou d'une chandelle, une lumière radiale éclaire l'espace. Si je me trouve à l'extérieur d'un espace fermé, une lumière directionnelle très éloignée (la modélisation du Soleil) m'éclaire. Si une telle lumière n'est pas à proximité, il fait noir, totalement noir. Toutefois, dans la réalité, la lumière des torches, dans une caverne, devrait être diffusée par les parois, s'il y a assez de torches pour qu'on puisse voir quelque chose. Cette diffusion, beaucoup trop complexe pour être simulée par les ordinateurs actuels, du moins par le mien en 2005, est modélisée approximativement par une lumière ambiante uniforme qui éclaire tous les objets du monde en trois dimensions. Cette lumière ambiante semblait manquer ou être trop faible dans ce jeu. Toutefois, elle ne manque pas, car si je règle la luminosité au minimum, c'est totalement noir. Donc, le réglage de luminosité a un effet, mais cet effet, si Direct3D est utilisé, n'est pas suffisant. Le phénomène apparaît sous Windows XP comme sous Windows 98, si bien que le problème ne réside pas dans la version de Windows. Il est possible que ce soit un bogue de carte graphique, mais rien ne le prouve.

Ce jeu m'a donné le goût de changer ma carte graphique pour une NVIDIA GeForce, afin de pouvoir expérimenter et voir si ça pourrait mieux fonctionner que ça. Ce changement me donnerait également une connexion numérique DVI entre la nouvelle carte et mon écran, les plantages Xorg disparaîtraient complètement et je pourrais essayer The Sims 2 qui jamais n'a voulu fonctionner avec mon ATI All-In-Wonder 128 Pro.

Qu'en est-il des autres King's Quest?

Les quatre premiers King's Quest ne m'apporteront sans doute qu'agacement et frustration, car ils ne tournent que sous DOS et uniquement avec le PC Speaker comme son! En plus des sons à rendre fou qu'il n'est pas possible d'inhiber ou même de baisser, le jeu fonctionne avec une interface fondée sur un analyseur syntaxique primitif. Si Sierra a décidé que ce petit objet en forme de cruche n'est pas une cruche, écrire «Prends la cruche» n'aura aucun effet. Il faudra trouver le mot exact, ce qui finira par exiger la consultation de walkthrough. Finalement, le jeu n'en sera réduit qu'à recopier des lignes de commandes et regarder des animations de qualité médiocre. Probablement que j'en viendrai à sortir le tournevis pour ouvrir le boîtier de ma machine afin d'y débrancher ce satané PC Speaker qui finira par me faire crinquer! Non, cela ne me semble pas constructif comme expérience, aussi bien consacrer mon temps à autre chose.