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Jeudi, 24 mai 2012, je me suis décidé à commander un disque dur de type SSD sur le site TigerDirect. Qu'est-ce qu'un SSD? L'acronyme signifie Solid State Drive, ce qui ne veut pas dire grand-chose pour la plupart des gens, il faut l'admettre. Un SSD, c'est un disque dur dont la technologie n'implique aucune pièce mobile. Les données sont stockées dans une mémoire de type flash du genre de celle utilisée sur les clés USB, mais la mémoire d'un SSD est plus grande et plus rapide que celle d'une simple clé USB. Sur une machine de bureau, le bénéficie principal d'un SSD est la performance. Dans le cas d'un laptop, le SSD apporte en plus une réduction substantielle du bruit de la machine et une économie d'énergie. Par contre, un SSD mal configuré est susceptible de devenir lent ou même défectueux!
Cette page relate les différents épisodes de cette histoire qu'a été l'installation du disque. Il m'a fallu user de beaucoup d'astuce pour le faire entrer dans mon boîtier d'ordinateur actuel et pour venir à bout de transférer mes logiciels dessus sans tout réinstaller. Mais le résultat est satisfaisant.
Le disque choisi était le Agility 3 de marque OCZ, d'une capacité de 120Go. Ça a l'air petit me direz-vous, mais gardez à l'esprit qu'on peut jumeler le SSD avec un disque dur conventionnel, du moins dans un ordinateur de bureau. Mon plan était d'installer le disque dans ma machine actuelle, expérimenter, m'assurer que la technologie actuelle est assez fiable pour mes besoins, puis transférer le disque dans un éventuel ordinateur neuf.
Première difficulté: les disques SSD sont de format 2.5" tandis que les boîtiers standard pour ordinateurs de table n'acceptent que les disques de 3.5". Il faut donc un adaptateur pour faire entrer le SSD là-dedans. J'en trouvai un sur TigerDirect: 40$!!! C'était complètement débile, à se tirer une balle: ça annulait complètement le rabais sur le SSD! J'ai cherché, et n'ai pas pu trouver d'autres choses. J'ai fini par envoyer un e-mail à TigerDirect et j'ai obtenu une réponse le lendemain: il y avait un adaptateur à 9.99$. Super!
Mais à regarder de plus près, je constatai qu'il y avait un véritable mur, de briques celui-là! Les disques durs d'ordinateurs sont pourvus de différents trous pour permettre leur fixation avec des vis. Il y a deux trous sur la face droite, deux autres sur la face gauche et quatre sur la face inférieure. Habituellement, on utilise les trous latéraux pour visser le disque, mais certains boîtiers, comme ma tour Lifestyle Sonata II de marque Antec, se servent des trous inférieurs pour fixer les disques à des plateaux amovibles! Eh bien la bracket ne fournissait que les trous latéraux, pas les trous inférieurs! J'étais donc pris au pied du mur, sans autre solution que laisser tomber le SSD ou changer mon boîtier pour l'avoir. Mais tant qu'à changer le boîtier, autant acheter toutes les autres pièces et monter une nouvelle machine dans le nouveau boîtier!!!
Comme on peut s'y attendre, je ne pouvais juste pas en rester là. Il me fallait vérifier si j'étais vraiment bloqué! J'ouvris donc ma tour, retirai un plateau vide et l'examinai. J'y trouvai alors un trou chaque côté! Il semblait donc possible de visser le disque SSD là-dedans, mais il se pouvait aussi que les vis interfèrent avec le glissement du plateau dans le boîtier ou que les trous ne soient juste pas faits pour accueillir les vis! Ça se pouvait que ce soient des trous d'aération ou dans lesquels un mécanisme de rétention du plateau s'insère.
C'est seulement mardi, 5 juin, que j'eus toutes les pièces
de mon casse-tête. Pour je ne sais quelle raison,
TigerDirect a expédié ça en trois colis différents! Le
premier contenait uniquement l'adaptateur, avec un cadre
numérique que j'ai commandé pour ma mère et un clavier
Bluetooth avec lequel je voulais expérimenter. Le deuxième
colis contenait uniquement les fils SATA, ce qui m'a bien
déçu et choqué un peu; quel gaspillage de ressources! Le
dernier colis, c'était enfin le SSD!
La figure ci-contre présente les trois composantes du
système à assembler. À gauche, on peut voir l'adaptateur
2.5" vers 3.5" dans sa boîte. Au centre se trouve le SSD
tel que je l'ai reçu. L'objet de droite, eh bien c'est
l'un des plateaux provenant de mon boîtier Antec. Il va
falloir combiner ces trois objets avec des vis pour
pouvoir insérer le SSD dans mon ordinateur!
Comme le montre la figure de gauche, l'adaptateur 2.5" vers 3.5" permet bel et bien de fixer le disque SSD, mais certaines des vis fournies sont trop grosses et inutilisables. Mais il y avait aussi des vis de la bonne taille en fin de compte. C'est ainsi que je pus placer mon SSD à l'intérieur de l'adaptateur et l'y fixer en utilisant les trous latéraux du disque. L'adaptateur permet de fixer un deuxième SSD, en plus.
Malheureusement, comme illustré sur la figure ci-haut, l'assemblage ne s'adapte bel et bien pas à mon boîtier d'ordinateur. Les trous latéraux que j'ai remarqués sur les plateaux à disques durs dans ma tour ne permettent pas de faire entrer des vis et le plateau est plus large que la largeur de 3.5" de l'adaptateur. Comme prévu, l'adaptateur ne comporte pas de trous de vis en-dessous.
J'ai planché là-dessus toute la soirée vendredi, 15 juin 2012, sans succès. J'ai tenté de trouver des solutions de substitution, mais il semblait falloir commander un nouveau plateau auprès d'Antec. Je faillis le faire, mais je constatai que la pièce était en rupture de stock; ça pouvait prendre un temps fou avant de l'obtenir!
Le lendemain matin, dans un élan d'inspiration digne d'un
génie obsessif, j'ai tenté d'installer l'assemblage dans
une baie pour lecteur de disquettes. Ça aurait pu
fonctionner, ne puis-je cesser de penser! La figure de
droite montre la cage dans laquelle j'ai tenté de visser
le SSD.
L'idée était de faire entrer l'assemblage de SSD,
d'ajuster le cache Antec à l'avant pour dissimuler le
disque et gosser ça pour que tout se visse en place. Je
m'attendais à ce que ça tienne à deux vis, mais c'était
bien suffisant.
Ça entrait parfaitement, mais les trous de vis ne s'alignent pas! J'ai essayé longtemps, puis je me suis bien rendu compte qu'il n'y avait rien à faire. La figure ci-bas en témoigne cruellement.
Ne pouvant m'arrêter là, je poursuivis mes recherches et
fis une nouvelle tentative. J'avais affaire au
centre-ville ce samedi-là, pour le Mondial de la Bière.
Avant d'aller rejoindre ma soeur là-bas, je fis un saut
chez MicroBytes et pus obtenir un nouveau support,
différent du premier, et susceptible de fonctionner
celui-là! Malheureusement, comme je le constatai à mon
retour du Mondial, à moitié mort et à moitié zombi, ce
support non plus ne faisait pas le travail.
La figure de droite montre une image de ce nouveau
support. Les trous de vis étaient encore sur le côté
seulement! Le SSD, lui, était fixé au support par des vis
en-dessous. À bout d'idées et d'énergie, je posai la chose
sur ma table de chevet et me laissai aller dans un sommeil
troublé par l'alcool. Je ne dormis pas très bien cette
nuit-là, mais le lendemain matin, j'avais une idée à
tenter! J'ai décidé de la baptiser la patch du docteur!
Ce n'est pas parfait, le disque peut bouger, mais au moins il ne peut pas tomber si je déplace la tour. L'idée de base était d'aligner au moins un trou de vis du plateau à disque de mon boîtier Antec avec un trou du support 2.5" vers 3.5" trouvé chez MicroBytes et permettant de fixer le SSD. La vis devait être assez longue pour passer à travers les caoutchoucs du plateau Antec (mais au pire j'ai trouvé comment enlever les caoutchoucs) et le support de MicroBytes pour ensuite aller se loger dans un trou du disque lui-même! Le passé, à savoir ce vieux plateau poussiéreux, devait ainsi rejoindre le futur, c'est-à-dire le SSD, en passant par le support symbolisant le présent! C'était donc toute une vis que ça prenait là!
La vis normalement utilisée pour la fixation de disques durs sur ces plateaux ne fonctionnait pas: trop grosse, n'entrait pas dans le SSD! Les vis venant avec l'adaptateur étaient de la bonne taille pour le SSD mais pas assez longues pour permettre d'appliquer ma stratégie. J'ai fouillé et trouvé par hasard une vis qui a fait le travail; je ne sais pas à quoi elle est destinée d'origine. Ainsi, j'ai fixé le SSD au nouveau support avec trois vis seulement, puis j'ai utilisé le quatrième trou, vacant, pour fixer le support au plateau Antec. Cette stratégie de mon crû n'a permis de fixer le disque que par une vis, si bien qu'il peut bouger.
L'image suivante montre le SSD fixé au nouveau support, en utilisant trois vis de longueur habituelle pour cette tâche et la vis trop longue destinée à appliquer la patch du docteur.
L'image suivante montre la vis en position finale, traversant effectivement les trois couches et permettant de réaliser un assemblage minimal!
Ensuite, j'ai inséré ce précieux assemblage dans mon boîtier et l'ai branché. J'ai eu un peu de misère à effectuer le raccordement SATA, j'ai bien cru que même le connecteur avait changé de format avec le temps, mais finalement, ça s'est enfiché! L'installation du disque fut donc un succès et le disque SSD fonctionna parfaitement!
C'est bien beau installer un SSD dans un ordinateur, et normalement c'est plus simple à effectuer que dans mon cas particulier, mais encore faut-il pouvoir y mettre son système d'exploitation pour pouvoir utiliser ce disque à son plein potentiel. C'est cela que j'ai fait vendredi, 15 juin 2012. La méthode la plus simple est de simplement brancher le disque de sorte que la machine amorce ce dernier, puis réinstaller complètement Windows et Linux dessus. Mais j'ai eu tellement de bidouilles à faire sous Windows 7 que je ne voulais pas tout recommencer ça! Un transfert de données s'imposait, et c'est parfaitement possible si on planifie bien les choses. Il me faudra un jour construire un tutoriel détaillé avec des vidéos pour illustrer ce processus qui m'a servi bien des fois par le passé.
La première étape est d'amorcer la machine avec un CD contenant un logiciel de partitionnement. Par le passé, on utilisait pour cela le vénérable Partition Magic, mais de nos jours, un live CD d'Ubuntu avec GParted fait parfaitement le boulot. Parfois, par contre, il faut utiliser un live CD de GParted, mais ça c'est une autre histoire. Le système d'exploitation amorcé depuis le CD, il faut ensuite démarrer GParted.
Le problème principal est de faire en sorte que le système ne voit qu'une seule copie de sa partition principale. S'il y a une copie sur deux disques différents, il y a un risque que le système se mêle et amorce depuis l'ancienne partition! Il faut donc supprimer la partition originale après le transfert, ce qui est risqué, ou encore débrancher le disque source. Mais le disque source devait demeurer dans la machine, étant mon disque de données!
Pour procéder à ce transfert plus délicat que prévu, je décidai de copier les partitions sur un disque dur externe, branché via USB. Je programmai donc GParted pour copier Windows et Linux, octet par octet, sur le disque externe, puis recommencer la copie, cette fois sur le SSD. Sous mes ordres, GParted devait ensuite faire passer la taille de la partition de Windows de 60Go à 100Go et laisser 20Go à Ubuntu. Pendant la longue opération de transfert, je finis ma vaisselle et jouai un peu avec ma tablette Android.
Mais à bien y penser, je trouvais ça très risqué de supprimer mes systèmes d'exploitation de mon disque source sans avoir testé le SSD au préalable. En cas de pépin, je voulais pouvoir tout simplement débrancher mon SSD et profiter de mon ordinateur malgré tout, puis tenter la réinstallation complète seulement quand je serais prêt. Pour réduire le risque, après le transfert fructueux (fiou!), j'éteignis la machine, débranchai le disque dur d'origine, puis rallumai sous Ubuntu Live CD. De là, je procédai à la réinstallation de GRUB sur le SSD. Je fis ensuite une révision de mon /etc/fstab sur ma partition Ubuntu, mais le UUID des nouvelles partitions sur le SSD correspondaient aux anciennes. Je n'eus donc pratiquement rien à changer, à part ajouter l'option discard à la partition Ext4 sur le SSD. Cette option indique au système de rapporter les blocs inutilisés au disque dur par le biais de commandes TRIM. C'est vital pour que la performance du disque demeure stable dans le temps.
Je démarrai ensuite la machine sous Windows, le système qui m'inquiétait le plus. Eh bien, cela échoua. Je dus donc chercher mon DVD de Windows, j'eus beaucoup de misère à le trouver, et quand je l'eus, je l'insérai dans la machine et redémarrai encore. Sous l'installateur de Windows 7, je cliquai sur Réparer. Comme la dernière fois, Windows ne parvenait pas à trouver mon installation et ne proposait comme solution que le chargement d'un pilote. Par contre, il y avait une deuxième option consistant à restaurer le système depuis une image. Je la tentai et je me vis offrir plusieurs choix, dont un pour réparer le démarrage. J'essayai ça et cela porta fruit! Je pus ainsi démarrer sous Windows 7, mais il effectua un scan de sa partition, redémarra encore, puis il se plaignit de l'absence du lecteur D, une partition de données se trouvant sur mon disque dur débranché. Mais j'ai atteint le Bureau; le système était fonctionnel!
J'éteignis donc tout, rebranchai le disque dur et redémarrai encore le live CD d'Ubuntu. C'est une étape cruciale: si Windows, par malheur, avait réussi à démarrer à ce moment-là, tout aurait été à recommencer! Sous Ubuntu Live CD, je supprimai la partition de Windows et de Linux sur le disque dur de données et la remplaçai par une partition Ext4 de 120Go. Je redémarrai ensuite la chose et laissai Windows s'activer... avec succès! Première moitié accomplie.
Ensuite, je fis un essai avec Linux qui eut des ratés. D'abord, GRUB foira et ne parvint pas à activer la pleine résolution. Il y eut ensuite le cafouillis qui me bloqua l'accès à la console et puis tout figea. Je dus redémarrer, et cette fois l'accès à la console fonctionna. Ceci est un problème différent, causé par ma carte graphique prise en charge partiellement par le noyau. C'est là que je pus lire le message affiché par Ubuntu: une partition était inaccessible. J'indiquai de la sauter avec la touche S puis modifiai /etc/fstab pour supprimer sa référence. C'était une des partitions que j'avais supprimées du disque dur. Le redémarrage suivant sous Linux réussit à la perfection!
Eh bien la machine est plus rapide à démarrer, tout simplement! Ça ne va pas vraiment plus loin que ça, mais c'est déjà un plus, non?
Que vais-je faire avec cet adapteur de trop qui ne fonctionnait pas? Eh bien, mon prochain ordinateur, déjà nommé le Drake, aura un boîtier plus conventionnel dans lequel l'adaptateur sera présent et il y aura deux nouveaux SSD branchés dessus: un avec Windows, l'autre avec Linux. Le SSD que j'ai là, sur son support OCZ, aura droit à une tentative d'installation de Mac OS X! Eh oui, je prévois que ma prochaine machine sera un authentique Hacintosh à triple amorçage! De quoi m'amuser et galérer des heures et des heures...