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La sélection des pièces | L'achat des pièces >> |
La construction de mon système a débuté par de longues recherches pour la sélection des pièces. Cette sélection est importante, car elle affectera le prix de la machine, ses caractéristiques pendant tout son cycle de vie et bien évidemment la compatibilité avec Linux. J'ai fait ma première sélection de pièces en mai 2005, pour aider mon frère lors de l'achat de sa machine. J'ai commis quelques erreurs qui ont réduit l'évolutivité du système et ses fonctionnalités, mais cela m'a permis d'apprendre et d'améliorer ma propre future machine. Malgré tout, le système de mon frère fonctionne assez bien (après remplacement du câble IDE Asus défectueux par un vieux câble que j'avais) et convient à ses besoins, exception faite de la carte réseau intégrée qui lui fera sans doute des misères pour toute la durée de vie de la carte mère.
Sélectionner les composantes d'un système peut vite se transformer en un complexe problème d'optimisation dont la solution ne peut être trouvée à moins de consacrer un temps interminable à explorer toutes les possibilités de façon exhaustive. Sur cette page, je vais donc commencer par fixer diverses variables afin de réduire l'espace des solutions après quoi j'exposerai la méthode que j'ai utilisée pour choisir les autres pièces.
Fixons d'abord les variables les plus simples qui s'adonneront être les périphériques internes de la machine. J'entends par périphériques internes des composantes qui sont greffées sur le coeur du système et qui peuvent être remplacées relativement facilement. Les périphériques externes, comme le clavier, la souris, l'écran, l'imprimante et le numériseur ne sont pas concernés ici, car je ne les remplaçais pas.
Le lecteur de disquettes est la première pièce à déterminer. En raison de la faible performance de ces lecteurs, de la faible diversité de l'offre et de son utilisation de plus en plus occasionnelle, le choix du lecteur se réduit à une variable binaire: un lecteur de disquettes ou pas de lecteur. J'ai choisi de mettre un lecteur en raison de son faible coût et pour garantir la polyvalence de mon système. Je ne sais jamais quand j'aurai besoin de relire une de mes vieilles disquettes! Une disquette s'avéra aussi très utile pour l'installation de Windows XP avec les pilotes Serial ATA.
Ensuite, venons-en au graveur. Il y a davantage de choix de ce côté, mais dans les graveurs pas trop chers, il y a beaucoup de similitude. J'appliquai ici un raisonnement à base de cas: puisque mon lecteur DVD LG avait si bien fonctionné sur ma précédente machine, j'adoptai un graveur LG. Ce même raisonnement me mena à choisir LG comme marque de lecteur DVD secondaire. Pourquoi un graveur et un lecteur? Cela facilite la copie de disques et permet de ménager le graveur qui sert davantage à écrire qu'à lire. Comme graveur, j'aurais aussi pu essayer un autre Pioneer, un Plextor (marque reconnue) ou peut-être un Sony. Comme lecteur, j'aurais pu opter pour un Sony ou, à la limite, un Lite-on.
Un autre raisonnement à base de cas me mena à choisir une carte son Creative Audigy 2 ZS qui a été un choix judicieux pour la machine de mon frère. Plus tard, je remis ce choix en question et décidai d'essayer la carte son intégrée à la carte mère. Comme je ne fais pas de la composition musicale, cette carte pouvait fort bien suffire et en plus, elle me donnerait la possibilité d'avoir des ports audio avant, sur mon boîtier d'ordinateur.
Pour ce qui est du boîtier, je choisis la marque Antec, car souvent, le bloc d'alimentation est inclus avec le boîtier et je souhaitais avoir un bloc de marque Antec. Je ne sais plus où j'ai appris que c'était une excellente marque, mais le vendeur a proposé un tel bloc pour la machine de mon frère. De plus, les machines du département d'informatique à l'Université de Montréal sont dans des boîtiers Antec. Je choisis le LifeStyle Sonata II pour sa couleur noire, ses ports USB et Firewire avant (mais la carte mère n'aurait pas de port Firewire...) et sa conception minimisant le bruit. Toutefois, je craignais avec raison que le guide à air, les rails et les plateaux me posent des difficultés pour le montage du système. Ces difficultés ont été surmontables, mais il me fallut du temps pour bien comprendre les mécanismes de rétention afin de monter la machine correctement. À défaut de pouvoir voir tous les détails, un modèle mental précis du système est nécessaire pour pouvoir installer une seule pièce dans une machine avec une chance de succès acceptable. Pour monter un système complet, j'estime que, dans mon cas, ce modèle mental est indispensable. Sans lui, il y aura une accumulation d'erreurs qui rendront la machine instable, d'une façon ou d'une autre.
Il reste à présent le modem. Ce dernier, bien que secondaire, permet d'envoyer des télécopies et devrait idéalement pouvoir fonctionner sous Linux. Cela limite grandement, en 2005, l'offre, car la plupart des Winmodems ne fonctionnent pas sous Linux tandis que certains fonctionnent quelques temps puis cessent de fonctionner en raison de l'interruption du développement du pilote. C'est pourquoi je décidai, après de courtes mais frustrantes recherches sur Internet, d'investir dans un modem hardware qui allait se balader de machine en machine pendant quelques années. J'espérais que ce modem passerait dans deux ou trois machines, voire davantage.
Quant au synthoniseur TV, comme prévu, je comptais récupérer ma carte PCI Hauppage WinTV PVR-150. Malheureusement, dans les prochaines étapes de l'achat de la machine, la possibilité de transfert serait remise en question et il se pouvait que la seule alternative abordable consiste à acheter un nouveau synthoniseur, modèle USB, s'installant sans ouvrir le boîtier et ce modèle USB ne serait pas supporté sous Linux. Fort heureusement, je parvins à trouver un système me permettant le transfert.
Quant à la carte graphique, j'optai pour une NVIDIA en raison de la disponibilité d'un pilote pour Linux fonctionnant très bien. J'aurais pu tenter ma chance avec une carte de marque ATI, puisque la firme fournit aussi un pilote pour Linux. Toutefois, par le passé, je n'ai rencontré que des difficultés avec ce pilote. Le pilote ATI à code source fermé comme celui de NVIDIA, lors de son installation, démarrait un utilitaire qui recréait un tout nouveau fichier de configuration pour XFree86, l'environnement graphique de Linux. Or, ce fichier contient des informations non pas seulement au sujet de la carte graphique mais également sur le clavier et la souris. Si le pilote d'ATI n'a pas été suffisamment amélioré depuis cet essai, les ajustements que je pourrais avoir faits pour par exemple rendre fonctionnels les boutons latéraux de ma souris IntelliMouse risquaient d'être perdus, non pas seulement une fois mais à chaque réinstallation du pilote ATI! Il faut prendre en compte le fait que ce pilote devra être réinstallé non pas à chaque mise à jour de ce dernier mais à chaque mise à jour du noyau en raison d'un module de noyau propre à ATI. Pire encore, j'ai déjà conseillé à un ami détenteur d'une ATI All-In-Wonder Radeon 8500 DV d'utiliser ce pilote et cela n'a pas fonctionné du tout sous Mandrake 9. Il a dû revenir au pilote ATI standard de XFree86 et se passer de la 3D jusqu'à la sortie d'une version ultérieure de Mandrake, la 9.2 si je me souviens bien. Les pilotes actuels de XFree86 et de Xorg ne supportent pas la 3D des nouvelles cartes ATI si bien que je pourrais ne plus avoir d'accélération 3D du tout. Il est possible qu'une carte ATI fonctionne très bien, mais je n'avais pas du tout envie d'essayer en raison de la faible différence de prix et de performance entre ATI et NVIDIA. L'avantage d'un TV Out à composantes présent sur les ATI mais absent sur les NVIDIA était compensé par le fait que je n'utiliserais jamais ce connecteur et par la possibilité de brancher un adaptateur dans le port DVI-I de la NVIDIA pour avoir une sortie par composantes au besoin. Bien évidemment, je choisis une carte PCI Express, car tant qu'à opter pour AGP, autant récupérer ma carte GeForce FX 5200 achetée en septembre 2005. Je sélectionnai une carte d'environ 150$, de marque Asus pour correspondre avec ma carte mère, ce qui me mena à prendre une GeForce 6600 avec 256Mo de mémoire vidéo. Je choisis le modèle Silent, car il est dépourvu de tout ventilateur susceptible de s'encrasser et d'être difficile à remplacer en cas de problème.
Au cas où je serais contraint de prendre une ATI par la disponibilité des produits en magasin, je choisis une candidate de cette marque comme deuxième choix de carte graphique. Je constatai alors avec surprise que les modèles PCI Express offerts par ATI étaient très coûteux, plus de 250$! Je parvins à réduire ce coût en prenant une carte graphique de marque Asus avec une puce Radeon, elle aussi dotée de 256Mo de mémoire vidéo. Comme prix de consolation si je devais prendre ce choix, la carte coûterait moins cher que la NVIDIA.
Venons-en maintenant au coeur du système qui inclut la carte mère, le processeur et la mémoire. Le choix du coeur est très délicat, car tout dépend de la carte mère choisie. Remplacer la pièce fondamentale qu'est la carte mère nécessite le réassemblage de toute la machine et la réinstallation des systèmes d'exploitation.
Initialement, je souhaitais un processeur AMD. Je découvris pendant la sélection du système de mon frère que deux types de liaison à la carte mère étaient possibles: Socket 754 ou Socket 939. Je n'explorai pas suffisamment le cas du Socket 939 dans le cadre de la sélection de la machine de mon frère, car le site du magasin où il acheta le système était plutôt mal fait et extraire l'information était difficile. Avec le temps, par contre, je compris que l'idéal était bel et bien de choisir un Socket 939, plus cher que le Socket 754 mais plus performant et surtout plus évolutif. Les processeurs AMD ont comme propriété intéressante d'intégrer le contrôleur mémoire à même la puce. Cela nécessite une liaison plus rapide entre le processeur et la carte mère, liaison qui est fournie par le HyperTransport. C'est peut-être en raison de cette intégration du contrôleur mémoire et de l'HyperTransport que le cache des AMD est significativement plus petit que le cache des Intel. Craintif à l'idée d'avoir un cache de seulement 512k, j'ai tenté de crinquer ça à 1Mo, mais cela augmentait significativement le coût de la puce. J'estime toutefois qu'il vaut mieux prendre un processeur avec une cadence plus petite mais un cache plus grand. Avec le bon système de refroidissement, il est toujours possible d'augmenter la cadence (overclocking) tandis qu'on ne peut pas booster le cache.
AMD est aussi le pionnier de la technologie x86_64 qui permet d'exécuter du code 32 bits sans réduction de performance. Avec le x86_64, le processeur peut exécuter un système d'exploitation 32 bits tout à fait ordinaire. En fait, en 2005, beaucoup de AMD64 étaient condamnés à ce mode 32 bits, car Windows XP Professionnel Édition x64 n'était pas largement diffusé et beaucoup de périphériques ne sont pas compatibles avec ce système. Dans mon cas, utiliser la version 64 bits de Windows XP me contraignait à remplacer mon numériseur et mon synthoniseur TV. Seul Linux, à ce moment-là, permettait de pleinement utiliser un AMD64 d'une façon abordable.
Pour compliquer le problème, j'ajoutai une contrainte: je veux un double coeur! Un processeur double coeur (dual core) comporte deux unités de traitement distinctes sur la même puce. Ces unités peuvent travailler en parallèle si bien qu'un processeur à deux coeurs se présente aux yeux du système d'exploitation comme deux processeurs. Cela accroît les capacités multitâches de la machine. Enfin, Windows allait cesser de rusher sitôt que deux applications ou plus étaient en marche! Parmi les candidats possibles de processeurs AMD figurèrent le 3700+ cadencé à 2.2GHz, avec 1Mo de mémoire cache. Pour les x2 (double coeur), le 4400+ cadencé à 2.2GHz avec 1Mo de mémoire cache m'intéressait, mais son prix me faisait beaucoup hésiter.
Pour ce qui est de la mémoire, il suffit encore une fois d'ajuster la quantité selon le prix et de prendre de la non ECC, à moins de choisir la carte mère pour qu'elle soit compatible avec la ECC. Pour des performances maximales, il vaut mieux opter pour de la DDR 400MHz. Il faut également choisir la marque, les plus connues étant Kingston et Corsair. Je choisis un kit de 1Go de Kingston comprenant deux barrettes de 512Mo destinées à être utilisées en mode double canaux. Dans ce mode, la carte mère utilise les deux barrettes en parallèle de façon à maximiser la performance.
Jusque-là, tout va bien. Il suffit de choisir un processeur convenant à son budget. C'est un simple problème linéaire: augmenter cadence et cache jusqu'à atteindre un prix-seuil. Ajoutons quelques variables pour pimenter un peu les choses. Après tout, un problème ne doit jamais être simple à résoudre, sinon on ne pourrait pas le qualifier de problème.
Alors donc, vient le moment de sélectionner la carte mère. Je me rendis compte que c'était l'opération la plus complexe et la plus frustrante de la planification du système, surtout si j'incluais la compatibilité avec Linux comme contrainte de sélection et que je souhaitais garantir la compatibilité. Je ne connaissais aucun magasin qui offrait une telle garantie si bien que je devais effectuer beaucoup de recherches pour maximiser mes chances de succès. D'abord, l'espace des cartes mères était trop vaste pour que je puisse l'explorer si bien que je le réduisis encore une fois en fixant des variables, par raisonnement à base de cas. À quelques reprises, j'ai entendu dire que Asus était une bonne marque de carte mère et il y a de telles cartes mère dans le département d'informatique, à l'Université de Montréal. J'allais donc opter pour une carte Asus, mais j'admis aussi comme candidate la marque Gigabyte puisque j'ai une carte de cette marque et elle fonctionne très bien.
Il faut maintenant classer les cartes Socket 939 et choisir celle ayant le plus haut rang. Comme premier critère de classification, je choisis le jeu de puces, car il influence grandement les fonctions de la carte et surtout la compatibilité avec Linux. Asus proposait, en 2005, des cartes mère avec quatre jeux de puces: VIA, NVIDIA, ATI et SiS. J'éliminai ATI après avoir vécu tant de problèmes de compatibilité Linux avec ma carte graphique et j'éliminai SiS, car l'offre semblait trop marginale; il n'y avait qu'une carte mère SiS. Restait à choisir entre VIA et NVIDIA.
Initialement, j'éliminai NVIDIA pour deux raisons principales. D'abord, le contrôleur Serial ATA intégré, permettant la gestion du disque dur, était mal supporté par Linux en raison de la faible coopération de NVIDIA à la rédaction d'un pilote approprié. Le pilote disponible en 2005 était jugé beta et je me rendis vite compte, après de longues recherches, qu'aucune information n'était disponible pour savoir si quelqu'un sur la planète avait réussi à faire fonctionner son disque dur Serial ATA correctement sous Linux avec le jeu de puces nForce4. Ce n'est qu'en mai 2006 que je découvris un premier cas de machine NVIDIA avec disques durs Serial ATA fonctionnant sous Linux. En examinant le nouveau serveur de fichiers sur lequel mon compte au département d'informatique à l'Université de Montréal fut déplacé, je constatai avec joie, en utilisant cat /proc/cpuinfo que la machine était équipée d'un puissant Athlon 64 x2 4800+ avec plusieurs disques durs SATA (df -H affichait l'espace libre sur des périphériques SCSI du genre /dev/sda1). Un cat /etc/modprobe.conf me confirma que le contrôleur SATA était géré par sata_nv et /sbin/lspci m'afficha des ponts PCI Express. Puisque seuls les jeux de puces nForce 4 ont le PCI Express, cela montre que le pilote sata_nv, du moins celui du noyau 2.6.16, permet d'utiliser le contrôleur SATA des cartes nForce 4!
Cette première raison de ne pas utiliser une carte mère à base de nForce n'est donc pas tout à fait valable. Il y a par contre une seconde raison: la plate-forme nForce de NVIDIA propose une carte réseau avec un pare-feu matériel. Cela peut sembler attrayant à prime abord, car cela diminue la consommation de temps de processeur, mais à quoi bon puisque le pare-feu est parfois défectueux et bloque tout, même lorsqu'il est désactivé. Mon frère a un tel pare-feu matériel et jamais il n'a pu accéder aux ordinateurs de notre réseau chez moi, même après désactivation et désinstallation du pare-feu. Aucune manipulation ne put y changer quoi que ce soit et des recherches sur Internet m'apprirent que certains avaient aussi vécu ce problème et n'avaient rien pu faire d'autre qu'utiliser une autre carte réseau. J'ai même lu un cas où un utilisateur avait retourné sa carte mère dont le pare-feu bloquait des accès réseau au manufacturier, avait obtenu une carte de remplacement et la nouvelle carte fonctionnait!
Pour éviter d'avoir à installer ma carte mère plusieurs fois et attendre de longues semaines pour une carte de remplacement, du moins pour diminuer la probabilité de ces désagréments puisqu'on ne peut les éviter dans l'absolu, j'optai donc pour un jeu de puces VIA. C'est alors que je me vis confronté à un choix déchirant et frustrant. Avec la carte mère Asus A8V ou même A8V Deluxe, je disposais d'un contrôleur Serial ATA complètement compatible avec Linux mais au prix d'un lourd sacrifice du nouveau bus PCI Express! Avec la A8V-E SE ou même la A8V-E Deluxe d'Asus, j'obtenais certes le PCI Express, mais je perdais la possibilité, dans le présent et peut-être même dans le futur, d'incorporer un processeur AMD à double coeur. Pire encore, le contrôleur Serial ATA du southbridge VT8237R de la A8V-E n'est pas totalement compatible avec Serial ATA II et l'interface d'accès diffère du contrôleur intégré au VT8237 de la A8V, la carte qui ne supportait pas PCI Express! J'ai lu quelque part qu'avec le VT8237R, il est possible d'installer Windows XP sans disquette Serial ATA. Puisque Windows n'intègre aucun pilote SATA, ceci ne peut s'expliquer que par la présence d'une émulation PATA sur le VT8237R qui est absente sur le VT8237. Ainsi, Linux pourrait peut-être fonctionner en mode d'émulation PATA. Mais l'incompatibilité avec SATA II ne demeure pas moins une limitation importante. L'incompatibilité avec SATA II pourrait réduire considérablement mes possibilités en cas de panne de disque dur dans quelques années; il est possible que l'offre en disques SATA soit réduite par comparaison avec les disques SATA II. Le changement d'interface, quant à lui, pourrait suffire à me priver de Linux pour quelques mois, voire quelques années! En effet, si le contrôleur Serial ATA n'est pas supporté, mon disque dur ne sera pas détecté et utilisable par Linux. J'ai regardé du côté de Gigabyte et l'offre n'était guère mieux.
Il restait un dernier espoir avec la carte mère Asus A8V-MX qui a un southbridge VIA VT8251 enfin compatible AHCI: plus de problèmes avec Serial ATA sous Linux! Malheureusement, cette carte n'avait que deux fentes à mémoire DDR comparativement à quatre pour les autres candidates et l'extensibilité et la performance se trouvaient réduites par la présente d'une fente AGP que je n'utiliserais pas, prévoyant remplacer ma carte graphique pour une PCI Express.
En contrepartie, l'offre des cartes mère avec jeu de puces NVIDIA nForce est beaucoup plus complète et diversifiée. Pas mal toutes ces cartes peuvent accueillir un processeur à double coeur, disposent d'un contrôleur Serial ATA II, la série nForce 4 est prête pour le PCI Express et plusieurs benchmarks sur Internet classent les cartes NVIDIA au-dessus des cartes VIA. Conclusion: si je voulais un système AMD de performance maximale, je devais opter pour une carte à jeu de puces NVIDIA. La Asus A8N32-SLI Deluxe était le meilleur choix, quoiqu'un peu coûteuse. Je songeai également à la Asus A8N-SLI Prenium. Je ne retins que les cartes avec deux cartes réseau afin de pouvoir me départir du fichu pare-feu en cas de défaut de fonctionnement sans ajouter une carte PCI. Comme je prévoyais à ce moment-là utiliser une carte son Audigy 2 ZS, un fax/modem ainsi que mon ancien synthoniseur TV, mes trois fentes PCI étaient déjà occupées, donc pas question d'intégrer une carte réseau PCI pour remplacer la carte intégrée défectueuse. Pour la même raison, je ne voulais pas intégrer un contrôleur Serial ATA PCI afin de remplacer le contrôleur intégré en cas d'incompatibilité avec Linux. Outre les problèmes avec Serial ATA et le pare-feu, je lus quelques histoires peu rassurantes à propos d'instabilités sous Linux lorsqu'un noyau multi-processeurs (SMP) était mis en oeuvre. Sans noyau SMP, le processeur a double coeur ne servirait à rien! Il fonctionnerait alors comme un processeur à simple coeur. Ces problèmes apparaissaient avec l'utilisation du pilote closed source de carte graphique NVIDIA et il y a actuellement au moins deux versions de ces pilotes devant eux; il se peut donc qu'ils soient éradiqués.
Je lus aussi quelques mauvaises choses au sujet de la carte son: le pilote audio libre n'exploite pas toutes les fonctionnalités de la puce sonore. En particulier, il ne permet pas le mixage audio en matériel, se rabattant plutôt sur le mixage logiciel effectué par le module dmix de ALSA. Par contre, cela n'aurait été qu'un problème mineur pour moi, car je prévoyais supplanter cette puce sonore avec une carte son Sound Blaster Audigy 2 ZS.
Je regardai aussi du côté de Gigabyte et ne trouvai rien de mieux. Le fabricant offrait les mêmes jeux de puces qu'Asus.
Je finis par me résigner à choisir un système Intel plutôt qu'attendre indéfiniment un hypothétique jeu de puces VIA avec southbridge VT8251 et compatible AMD64, ou l'adoption encore plus hypothétique de AHCI par NVIDIA. Je souhaitais profiter du temps des fêtes de 2005 à 2006 pour monter la machine et résoudre les (nombreux) problèmes matériels et logiciels avant le début d'une nouvelle session. Quelques mois plus tard, je regrettai un peu ce choix conservateur; peut-être aurait-il été judicieux de prendre le risque d'acheter une carte mère nForce...
Alors, comme mode de liaison, il y avait deux choix en 2005: Socket 478 et LGA775. Il y a aussi la possibilité d'utiliser un adaptateur spécial pour intégrer des processeurs Pentium M normalement utilisés dans les portables. J'écartai cette option, car je considérais un adaptateur comme un hack, une patch qui n'a pas lieu d'être pour un système neuf. Utiliser un Pentium M (Socket 479) pour recycler une vieille carte Socket 478 est, par contre, une idée envisageable. Je me rendrais également compte qu'avec un LGA775, l'installation du dissipateur de chaleur serait nettement facilitée. La simplicité d'installation est un critère à considérer dans le cas de l'assemblage de sa première machine.
Étant donné que le contrôleur de mémoire n'est pas sur le processeur, Intel a compensé la parte de vitesse en accroissant la vitesse de la mémoire, ce qui a donné naissance à la DDR2. Intel a aussi fait un clone de la technologie AMD64 qui est baptisée EMT64.
Encore une fois, je considérai le cas du double coeur. Contrairement aux AMD Athlon64 x2, les Pentium D à double coeur étaient abordables en 2005 et comportaient un cache de 2Mo, 1Mo par coeur. Je dus sacrifier 0.2GHz (2.8GHz plutôt que 3GHz) afin d'obtenir un prix raisonnable.
Quant à la mémoire, il me fallut prendre de la DDR2 qui n'est pas tellement plus chère que la DDR, à moins de prendre de la 667MHz. Je pris de la 533MHz plutôt que de la 400MHz, car la différence de prix était minime et certaines cartes mère candidates ne supportaient pas la DDR2 400MHz. Comme dans le cas d'AMD, je choisis un kit Kingston de 1Go de mémoire destiné à être installé en double canaux.
Pour la carte mère, il existe de nombreux jeux de puces et pour une stabilité maximale, il vaut mieux en choisir un de marque Intel. Ainsi, le processeur et le jeu de puces sont fabriqués par la même entreprise. Alors, un lecteur initié pourrait me poser la question suivante: pourquoi ne pas prendre une carte mère de marque Intel plutôt que de marque Asus? Par exemple, j'aurais pu prendre la Intel D945PVSLKR ou la Intel D955XBKLKR. C'est en effet une bonne question et, s'il n'y avait pas cette satanée carte réseau Gigabit et ce bon vieux fauteur de trouble de Linux, une carte mère Intel serait un choix très judicieux. De toute façon, si je retire la compatibilité avec Linux de ma liste de critères de sélection, j'en reviens à choisir un processeur AMD avec une carte mère dont le jeu de puces est fabriqué par NVIDIA. Les cartes réseau Gigabit Intel ont posé des difficultés, au département d'informatique de l'Université de Montréal, lors du passage à Fedora Core 4. Le problème de compatibilité avec cette distribution de Linux, dont j'ignore la nature exacte, s'avéra insoluble, car les techniciens du département furent contraints d'ajouter des cartes réseau PCI dans les machines touchées. Comme il se pouvait que mes trois fentes PCI soient occupées (TV tuner, modem 56k et carte son), ajouter une carte réseau pour remplacer l'interface réseau de la carte mère qui devrait normalement bien fonctionner n'est pas une solution très intéressante.
Il y a beaucoup de jeux de puces Intel et le choix est difficile. J'ai sélectionné les cartes P5LD2 (Deluxe) et P5WD2 (Deluxe) d'Asus en fonction de la liste des cartes populaires sur le site de MicroBytes. J'écartai la P5WD2, car elle était trop coûteuse inutilement. Je dus prendre la P5LD2, car la P5LD2 Deluxe était en rupture de stock, à moins de prendre le modèle haut de gamme avec Wifi et TV. Il est important d'établir un compromis, car trop de fonctionnalités sur la carte mère accroissent la consommation énergétique. Si mon bloc d'alimentation de 450W, inclus avec mon boîtier Antec, ne suffisait pas, il me faudrait en acheter un autre et je serais coincé avec un bloc d'alimentation inutile. Du côté Gigabyte, j'aurais pu opter pour la GA-81945P Pro qui ressemble à la P5LD2 d'Asus ou la GA-81955X Royal qui est semblable à la Asus P5WD2. Les cartes Gigabyte ont une carte réseau Broadcom plutôt que Marvell ou Intel. Il se peut que cela fonctionne sous Linux, mais je suis moins certain qu'avec la Marvell. Il se peut aussi que les cartes Intel Gigabit fonctionnent désormais très bien, que ce ne soit qu'un bogue sous Fedora Core 4 qui ait empêché le fonctionnement dans le passé. En bref, j'ai presque le même degré d'incertitude de fonctionnement avec la Gigabyte que la Intel pour ce qui est de la carte réseau. Une Gigabyte pourrait par contre être plus avantageuse qu'une Intel au niveau du prix.
Il se pouvait malheureusement que je ne puisse pas obtenir autre chose que des cartes mères Intel, avec une carte réseau Intel Gigabit susceptible de ne pas bien fonctionner sous Fedora Core 4. Cela me mena à la possibilité de prendre une carte AGP plutôt que PCI Express. Avoir cinq fentes PCI me permettrait alors de désactiver toutes ces maudites composantes intégrées (contrôleur Serial ATA, carte son, carte réseau, etc.) et de les remplacer par des cartes PCI davantage susceptibles de fonctionner parfaitement sous Linux. Par contre, cette alternative me priverait du PCI Express en plus d'accroître le prix de ma machine. Il était envisageable que l'argent sauvé en récupérant ma vieille carte graphique ne compense pas toutes les cartes PCI à acheter.
Au dilemme Intel/AMD vint s'ajouter un second choix crucial à effectuer pour la construction de ma configuration: ajouter une carte son PCI Creative Audigy 2 ZS (ou peut-être un modèle Platinum de haute gamme) ou utiliser le codec audio Realtek intégré à la carte mère? Mon esprit fut d'abord fermé à l'idée d'utiliser autre chose, comme carte son, qu'une Creative. Toutefois, en y réfléchissant bien, la carte son intégrée apporte des avantages significatifs. En libérant une fente PCI, je m'allouais une marge de manoeuvre en cas d'incompatibilité d'une pièce de ma carte mère avec Linux. Par exemple si, en fin de compte, l'adaptateur réseau Marvell ne fonctionne pas sous Linux ou si je me retrouve par malheur avec un adaptateur Intel qui s'avère trop compliqué ou impossible à configurer pour Linux, je pourrai planter une carte réseau PCI (ma vieille carte Realtek, par exemple) et bénéficier d'une configuration fonctionnant sous Linux. Il existe certes quelques cartes réseau PCI Express, mais ces cartes étaient peu répandues et plutôt chères en 2005. Je trouvais aberrant de devoir payer une centaine de dollars pour une telle carte simplement parce que le constructeur de ma carte mère a décidé que Windows était la seule plate-forme possible et la multiplicité des systèmes d'exploitation n'était due qu'à la multiplicité des versions de Windows! De plus, la carte réseau PCI Express que je pourrais trouver risquerait de ne pas fonctionner, elle aussi, sous Linux!
Utiliser la carte son interne, outre libérer une fente PCI, permettrait aussi, avec un peu de chance, de bénéficier d'entrées/sorties audio sur l'avant de mon boîtier, sans faire l'achat d'un nouveau boîtier FrontX. Comme je voulais que les ports USB avant de ma vieille machine, installés de haute lutte, demeurent fonctionnels, je ne pouvais pas récupérer mon ancien boîtier de toute façon beige plutôt que noir. Les cartes sons Creative ont comme fâcheuse propriété de ne pas contenir de connecteurs audio internes. La seule façon d'obtenir des entrées/sorties à l'avant du boîtier est d'acheter un LiveDrive! qui ne vient qu'avec les modèles Platinum de haute gamme.
Par contre, la qualité du codec audio Realtek pourrait être inférieure à celle d'une véritable carte son. Est-ce que ce sera perceptible? Est-ce que la carte son intégrée va nécessiter davantage de cycles de calcul pour le processeur? Si tel est le cas, il se peut que le son saute à rien et ce sera très agaçant. Le plus gros problème réside dans la compatibilité avec Linux. Le codec audio pourrait ne pas fonctionner du tout tandis que la carte Sound Blaster a une haute probabilité de fonctionner correctement.
Après maintes hésitations, j'ai décidé d'essayer le codec audio, quitte à ajouter une carte son par après en cas de problèmes. Je prévoyais, si le codec ne fonctionnait pas sous Linux, utiliser ma vieille Sound Blaster Live! en attendant des jours meilleurs.