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Remplacement de mon synthoniseur TV

Durant l'été 2005, j'ai commencé à songer remplacer ma carte graphique, ce qui impliquait de changer mon synthoniseur TV intégré à cette carte. Cette mise à jour eut lieu et comme d'habitude, elle nécessita beaucoup de réflexion et la résolution de quelques problèmes techniques.

Pourquoi remplacer ma carte graphique?

Tout commença après avoir installé Mandrake Linux 10.1: j'eus des problèmes d'affichage et dus effectuer quelques petits ajustements dans la configuration de X.org pour les contourner. Le problème revint à la charge lorsque j'installai Fedora Core 3 e 4. Il semblait que X.org, l'environnement graphique de Linux, supportait moins bien ma carte graphique que son prédécesseur XFree86.

Durant l'été 2005, je réussis à obtenir le jeu The Sims 2 de Electronic Art, car je voulais l'essayer. Malheureusement, ce jeu nécessite une carte graphique suffisamment récente pour supporter les extensions DirectX 9. Je crois qu'une mise à jour de pilote pourrait donner à une ATI Rage 128 (ou une All-In-Wonder 128 comme la mienne) la compatibilité nécessaire (peut-être au prix d'une réduction de performance), mais elle ne fut jamais effectuée par le fabricant. Je souhaitais aussi essayer Myst IV de Ubisoft (une mauvaise idée, comme je me rendrais compte plus tard...) et ce jeu-là aussi demandait les extensions DirectX 9. Durant ce même été, je tombai sur le jeu King's Quest VIII de Sierra et voulus y jouer. Je rencontrai des problèmes d'affichage qui me rendirent la vie dure et nécessitèrent parfois de désactiver l'accélération 3D.

Outre faire tourner des jeux capricieux, une nouvelle carte graphique me donnerait la liaison DVI entre mon ordinateur et mon moniteur ainsi qu'un niveau parfait de compatibilité avec Linux si j'optais pour une carte de marque NVIDIA. De plus, remplacer ma carte graphique me donnerait l'occasion de retirer mon synthoniseur TV ATI qui ne voulut jamais fonctionner sous Linux pour le remplacer par une carte PCI Hauppage WinTV PVR-250 susceptible de fonctionner parfaitement sous Linux! Mais je me questionnais sur la pertinence de cette mise à jour. Ne valait-il pas mieux attendre quelques mois et remplacer mon ordinateur au complet? Plusieurs arguments me permirent de trancher en faveur de la mise à jour.

D'abord, le synthoniseur TV Hauppage serait transférable de ma machine actuelle vers la nouvelle sans aucune difficulté. Bien que ma future machine serait compatible PCI Express, elle comporterait également des fentes PCI si bien que la carte serait compatible. Toutefois, puisque je prévoyais une machine PCI Express, je ne devais pas trop investir dans une carte graphique AGP, car elle ne serait pas transférable!

De plus, ma nouvelle machine était susceptible de comporter un processeur AMD Athlon 64 tournant sur un chipset VIA et des problèmes de compatibilité entre ces chipsets et les cartes graphiques NVIDIA existaient. Les chipsets VIA comportent un registre nommé RX55 qui cause ces problèmes avec les cartes NVIDIA dont le pilote effectue de nombreux accès à la mémoire. Il en résulte des plantages ou des redémarrages spontanés pendant l'utilisation de jeux ou de logiciels 3D. Une recherche de VIA RX55 sur Google permet d'obtenir plus d'informations à ce sujet. En incorporant une carte NVIDIA à ma machine actuelle, qui comportait un chipset VIA, je créais justement cette situation à risque et me construisais un terrain d'expérimentation.

En cas de problèmes insolubles, j'aurais remis en place ma vieille carte graphique ATI et envisagé l'achat d'un système Intel plutôt qu'AMD. Une autre solution aurait consisté à intégrer une carte ATI All-In-Wonder PCI Express à ma future machine, mais elle risquait d'impliquer de gros sacrifices du côté Linux. Un pilote précompilé et à code source fermé est parfois indispensable pour obtenir ne serait-ce que l'accélération 2D et ce pilote, moins bien conçu que celui de NVIDIA, était davantage susceptible de ne pas fonctionner sous certaines versions de Linux. Sans accélération 2D, la machine devient plus lente. Il serait dommage de gaspiller la puissance d'un tout nouveau AMD Athlon 64 x2 à compenser l'incompatibilité de X.org avec ma superbe carte graphique dernier cri, non? Ce serait si aberrant que je songeais me débarrasser de Linux plutôt que tomber dans une telle situation. Bien entendu, une machine sur laquelle je ne peux installer Linux perd à mon avis beaucoup de sa valeur. Ainsi, cette mise à jour de carte graphique pouvait m'orienter dans le choix de ma prochaine machine et m'aider à résoudre un dilemme capital dans le choix entre Intel et AMD.

Possibilité d'incompatibilité de mon écran LCD!

Au moment de vérifier les connecteurs DVI sur les cartes graphiques proposées sur le marché, je constatai avec appréhension qu'il y avait un problème potentiel de compatibilité avec mon écran LCD, mon Viewsonic VG191b que j'ai acheté en 2003. Les candidates proposaient un connecteur DVI-I tandis que mon écran avait un connecteur DVI-D! Ainsi, pour profiter du DVI, j'allais devoir remplacer mon écran, pensai-je.

Était-ce si important d'utiliser DVI? Pas si je devais remplacer mon écran! Avant le remplacement de ma carte graphique, le signal vidéo était converti en signal analogique par ma carte ATI et envoyé à l'écran à travers le câble VGA. L'écran, de son côté, devait numériser le signal pour pouvoir déterminer quels pixels allumer ou éteindre sur sa matrice d'affichage. DVI permet d'éviter cette conversion intermédiaire en faisant transiter le signal numérique directement entre la carte graphique et l'écran. Il en résulte une meilleure qualité d'image. Toutefois, s'il fallait changer mon écran pour cela... Je pensai, si tel était le cas, attendre quelques mois, voire quelques années, et me décider à acheter un ordinateur complet, avec écran inclus. Une telle incompatibilité m'aurait démontré la faible modularité des ordinateurs et la nécessité d'acheter un tout-en-un, comme c'est le cas avec les voitures. Je trouvais cela dommage et un peu frustrant.

Après quelques recherches, je compris qu'il n'en était heureusement rien! Un connecteur DVI-I (Integrated) regroupe la fonction de deux connecteurs: un DVI-D (Digital) et un DVI-A (Analog). Le DVI-A, qui semble totalement en contradiction avec le principe de DVI, sert par exemple à raccorder un adaptateur DVI vers VGA pour transformer un port DVI en un deuxième port VGA. Il serait aussi envisageable, à l'aide d'un adaptateur, de transformer le signal DVI-A en composantes (Y, Pr, Pb) pour un branchement à un téléviseur haute définition.

Comme je pus l'attester en comparant le connecteur avec ceux montrés sur Wikipedia, le câble dont je disposais et qui était fourni avec mon écran était de type Digital et simple. À présent, du moins au moment où mon frère a acheté son ordinateur, en mai 2005, Viewsonic ne livre plus que le câble VGA avec ses écrans. Je compris vite qu'un câble double n'était pas nécessaire, car mon écran ne supportait même pas les résolutions qu'il autorise. Ainsi, le verdict était clair: mon écran serait compatible! En plus, je n'aurais même pas à acheter un nouveau câble DVI; une vingtaine de dollars de sauvés!

Choix final des pièces

Mardi, 20 septembre 2005, je passai à l'action et achetai ma nouvelle carte graphique. La marque de la carte importe très peu, seul le chipset compte. J'obtenais le meilleur rapport qualité/prix avec une GeForce FX. Les GeForce 6 étaient trop coûteuses compte tenu de l'impossibilité de transférer le produit dans ma prochaine machine, à moins de sacrifier le PCI Express. La carte choisie, une Asus, était compatible AGP 8X, 4X et 2X tout en proposant un connecteur VGA standard, un connecteur DVI-I et un connecteur TV out Composite. Malheureusement, je ne pus obtenir une carte avec sortie S-Video, mais ce n'était pas un gros drame. Il était fort possible que la sortie S-Video ne serve jamais de toute façon. La carte choisie comportait 128Mo de mémoire vidéo DDR, ce qui suffirait amplement à combler mes besoins.

Pour le synthoniseur TV, ce fut une autre affaire. Le WinTV PVR-250 n'était pas disponible et il y avait une file d'attente de quarante personnes pour ce produit. Je risquais de devoir attendre des mois pour ce synthoniseur TV et il se pouvait fort bien qu'en réalité, il ne fonctionne pas sous Linux, ou très mal. Alors à quoi bon attendre si longtemps et payer si cher? Je décidai ainsi d'opter pour un produit qui risquait davantage qu'autre chose de ne pas être compatible avec Linux, mais qui, au moins, ferait le travail sous Windows. J'optai pour le WinTV PVR-150 qui avait, malgré tout, encore une bonne petite chance de tourner sous Linux! Il était deux fois moins coûteux que le PVR-250, mais je devais sacrifier la radio FM, ce qui n'était pas très grave au fond.

Préparation de la mise à jour

Je dus attendre jeudi, 22 septembre 2005, avant de procéder à l'installation de mon matériel, car je souhaitais disposer d'un maximum d'énergie mentale pour faire face à un éventuel stress induit par un malheur. Idéalement, j'aurais dû attendre entre deux sessions universitaires pour ce genre de folie, mais je disposais de deux semaines pour effectuer le test, après quoi il ne me serait plus possible de retourner une carte dysfonctionnelle. Je choisis ce jeudi, car le jour même, j'avais imprimé et remis les copies finales de mon mémoire de maîtrise; un poids de moins sur les épaules!

La première étape, avant de plonger mes mains dans la machine, fut de préparer l'environnement logiciel pour que la transition ait un maximum de chances de succès. Pour ce faire, je supprimai les pilotes ATI installés. Je commençai par HydraVISION, qui me fournissait un environnement multi-bureaux, pour ensuite m'attaquer à Multimedia Center puis le pilote ATI lui-même.

Cette première étape causa problèmes, car au redémarrage, Windows chercha à réinstaller l'ancien pilote et se mit à la recherche de mon CD ATI! Je dus annuler cette requête de CD, accéder au gestionnaire de périphériques, double-cliquer sur la carte graphique et mettre le pilote à jour. C'est par cet assistant que j'indiquai à Windows de charger le pilote graphique de Microsoft plutôt que celui d'ATI!

Pour parfaire ma désinstallation, j'utilisai ensuite un logiciel nommé Driver Cleaner Pro. Il permet de supprimer les parties résiduelles des pilotes les plus courants. Je lui demandai ainsi de retirer tous les fichiers liés à mes pilotes ATI puis tentai un redémarrage de la machine pour vérifier que tout était toujours fonctionnel. Driver Cleaner Pro avait saboté mon système, car l'écran restait noir. Windows fonctionnait normalement, mais il n'affichait absolument rien! Je dus éteindre ma machine à l'aveuglette, en appuyant sur Alt-F4 puis sur t.

Cela ne me choqua pas tant que ça, car au pire, j'utiliserais Windows 98 que j'avais installé quelques temps auparavant pour tester King's Quest VIII en lieu et place de Windows XP que je commençais à trouver de plus en plus lent et agaçant. Dans le but de sauvegarder cette installation de Windows 98, je n'utilisai pas Driver Cleaner Pro une seconde fois! Une fois suffit pour comprendre la leçon. Je me contentai simplement de supprimer les pilotes ATI.

En tout, cette phase dura approximativement vingt minutes. Il faut dire que j'ai perdu du temps à rechercher Driver Cleaner Pro que je ne retrouvais plus sur mes CD.

Installation matérielle

Comme d'habitude, la première étape consista à ouvrir le boîtier de ma machine après l'avoir sorti de sous mon bureau et posé par terre. Cela ne posa aucune difficulté particulière. J'enfilai ensuite le bracelet anti-statique que j'avais acheté pour accroître les chances de succès de ma mise à jour. J'ai eu assez peur de devoir remplacer ma machine au complet à cause de la bombe du CPU et cela m'a aidé à réaliser que ce serait possiblement beaucoup plus de trouble que de bénéfices. C'est en raison de cette bombe que j'ai commencé à établir des plans plus précis au sujet de cette mise à jour majeure et augmenter les mesures de vérification lors de chaque nouvelle manipulation matérielle.

Je retirai ensuite la vis de rétention de la carte graphique et tentai de retirer la carte sans tout casser. Encore une fois, la clip de la fente AGP me posa problème, mais je savais où forcer pour réussir à déloger la carte. Après tout, je l'avais retirée plusieurs fois pour rétablir le contact électrique de mes modules de mémoire, encore une fois pendant ma tentative de désamorcer ma bombe du CPU. Cela ne m'empêcha tout de même pas de craindre que la clip de plastique ne casse sous l'effet du pliage nécessaire pour dégager la carte. Je pense que la machine fonctionnerait même sans cette clip, mais des problèmes de stabilité par intermittence de contacts électriques pourraient survenir et ne pas être solubles sans remplacer la carte mère! À éviter...

La carte finit par se détacher, sans causer de dégâts, si bien que j'entrepris de couper le cordon ombilical qui la reliait encore à mon système. En effet, cette carte ATI était reliée à mon lecteur DVD et à ma carte son. Le signal CD Audio pouvait transiter librement à travers la carte lorsque la TV ne fonctionnait pas. Lorsque la TV était en marche, l'audio était envoyé à la carte son par le câble CD Audio. Il fallait maintenant couper cette connexion pour pouvoir libérer complètement la vieille carte graphique.

Contrairement à ce que l'on pourrait croire, c'est cela qui me posa le plus de difficulté et qui me fit perdre un temps fou! Tout d'abord, j'eus du mal à sortir la fiche de la prise sur la carte ATI. Je finis par l'avoir, mais le connecteur de plastique blanc, sur la carte, fut emporté avec le connecteur du fil CD Audio. Il ne restait que les pins sur la carte!

Je ne me rendis compte de rien et tentai stupidement de faire entrer l'extrémité débranchée dans un connecteur CD Audio devenue libre de ma carte son. En effet, le fil partant de mon lecteur DVD vers mon ancienne carte graphique devait désormais aboutir directement dans la carte son tandis qu'un fil excédentaire irait dormir dans un pot, dans mon placard. Je ne parvins naturellement jamais à faire entrer le connecteur dans la fiche sur la carte son! Je finis par découvrir, après un temps fou mais avant que la carte son n'y passe, le connecteur ATI resté sur le connecteur du fil et parvins à le retirer. La chance me sourit, car le connecteur ATI n'alla pas valser sur le plancher où je n'aurais sans doute jamais pu le retrouver. Je le remis en place sur ma carte ATI et il tint en place; le débranchement des fils CD Audio n'a rien cassé.

Par contre, cela ne me permit pas de brancher le fil CD Audio dans ma carte son pour autant. Il semble que ces fils soient la plupart du temps assymmétriques, mais ce n'est pas toujours le cas. L'image suivante montre l'extrémité destinée à entrer dans le connecteur d'un lecteur CD/DVD.

Extrémité noire et plate d'un fil CD Audio
Extrémité d'un fil CD Audio destinée à entrer dans un lecteur CD/DVD

L'image suivante présente quant à elle l'extrémité du fil destinée à se brancher sur une carte son. La forme du connecteur est différente de celle du connecteur précédent.

Extrémité blanche d'un fil CD Audio, plus petite que l'extrémité noire
Extrémité d'un fil CD Audio destinée à entrer dans un connecteur de carte son

Il semblait étrangement que ma carte son était pourvue de connecteurs noirs plutôt que de connecteurs blancs. Je ne disposais que d'un seul fil CD Audio symmétrique, avec un connecteur noir à chaque bout, si bien que je dus sacrifier une liaision CD Audio. Je sacrifiai celle entre mon lecteur DVD à ma carte son puisque mon lecteur DVD avait de la misère avec les CD Audio pour une raison inconnue. De toute façon, Windows et Linux parviennent à lire les CD Audio par extraction numérique plutôt que par ce câble.

Après cette perte de temps avec le fil CD Audio, j'enfichai ma nouvelle carte graphique et ma carte PCI Hauppage. Je veillai soigneusement à ce qu'aucun fil ne se coince entre les cartes d'extension et la carte mère. Je trouvai une vis pour fixer ma carte PCI additionnelle dans les restes d'une vieille picouille démontée en 2004. Je dus essayer plusieurs vis avant d'en trouver une ayant le bon diamètre.

L'opération nécessite environ quarante minutes, en raison du tâtonnement causé par le fil CD Audio.

Premier test

Comme premier test, je branchai ma nouvelle carte graphique sur le connecteur VGA grâce au câble encore accessible sous mon bureau. En effet, à quoi bon sortir mon câble DVI si cette carte ne fonctionnait pas?

Après avoir appuyé sur le bouton de mise sous tension, j'entendis un ventilateur plutôt bruyant se mettre en marche. Il semblait forcer, mais il finit par se stabiliser. Sitôt que je vis du texte, j'appuyai sur Del pour bloquer la machine dans le setup du BIOS. Inutile de démarrer sous Windows avant d'avoir rebranché mon écran en DVI. Le bruit de ventilateur qui force se refit entendre et je compris d'où il venait: le fil de mon ventilateur à CPU se coinçait dans les palettes! Avant d'avoir à faire face à un problème qui pourrait, comme le montreraient mes recherches plus tard, devenir une catastrophe, j'éteignis la machine et débranchai le ventilateur à CPU. Je fis un noeud lâche dans le fil pour le rétrécir, comme c'était fait à l'origine, puis je le rebranchai. À présent, il risquait beaucoup moins de se recoincer dans les palettes et de casser. J'avais défait le noeud lors de ma tentative de nettoyage et n'avais pas jugé bon de le refaire. Bien entendu, un noeud serré n'aurait pas atteint les objectifs de rétrécir le fil et aurait même pu le sectionner à long terme! Ainsi, le bruit suspect venait du ventilateur à CPU et non de ma carte graphique qui fonctionna du premier coup, sans aucune difficulté! Si j'avais ignoré le bruit suspect, j'aurais eu à faire face au bogue de ventilateur à la palette cassée plus tôt que dans la réalité.

J'éteignis la machine, débranchai le câble VGA et sortis mon câble DVI. Lorsque je rallumai, je constatai avec joie que tout fonctionnait encore! Le passage de l'analogique au numérique s'était fait en douceur, sans aucune forme de difficulté. Un premier démarrage sous Windows eut alors lieu.

Windows XP daigna miraculeusement afficher quelque chose, malgré le sabotage infligé par Driver Cleaner Pro. Cela me soulagea, car je n'avais pas trop envie, au fond, de choisir entre la réinstallation de Windows XP et l'utilisation de Windows 98, que je ne rallumerais plus jamais par la suite. Un agaçant assistant surgit et me demanda d'installer des pilotes pour ma carte graphique! Je suivis les étapes et constatai qu'apparemment, Windows n'avait pas de pilote intégré pour ma GeForce FX 5200. Étrange. J'allai voir dans le Gestionnaire de périphériques et trouvai la carte. Il y avait aussi un nouveau périphérique multimédia inconnu. En fait, c'est pour ce périphérique inconnu que Windows ne disposait pas de pilote! Donc, Windows avait bien installé un pilote pour ma carte graphique. Sans me douter que je commettais une erreur mineure, je fermai l'assistant puisque j'allais installer un pilote pour ma carte graphique de toute façon.

Configuration du matériel pour un usage optimal

Bien entendu, je n'en demeurai pas là. J'insérai le CD fourni par Asus et installai tous les pilotes fournis. Je commençai par le pilote de référence NVIDIA, j'enchaînai avec l'extension Asus du pilote puis le pilote VIA 4in1. Tout se passait super bien. Le pilote me fournissait même le support du multi-bureau que je craignais avoir perdu avec le changement de ma carte ATI! Génial! Je m'attendais à devoir chercher vainement sur un Internet en quête d'un logiciel multi-bureau potable.

Cela devint moins génial au moment d'installer le synthoniseur TV. D'abord, l'insertion du CD de Hauppage ne provoqua absolument aucun effet. Je tentai de le parcourir et localisai un programme setup.exe que j'exécutai. Ce programme m'indiqua qu'il ne détectait pas mon synthoniseur TV, mais il m'offrit de continuer malgré tout. Je craignais un défaut de fabrication de la carte PCI qui, pourtant, s'affichait dans le gestionnaire de périphérique, mais il me fallait pousser plus loin pour vérifier cette supposition. Je forçai donc le programme d'installation à démarrer. Tout se passa très bien.

Je démarrai ensuite WinTV et ce dernier ne put détecter mon synthoniseur TV! Loin de me laisser démonter, je démarrai le gestionnaire de périphériques et localisai la carte PCI inconnue. Je double-cliquai dessus et activai l'onglet Pilote. Un clic sur Mettre à jour le pilote me fournit un assistant que je suivis pas à pas. J'aurais pu (et dû) suivre l'assistant apparu automatiquement au premier démarrage, après l'installation de la carte PCI, pour obtenir un résultat équivalent. Le logiciel détecta mon CD de Hauppage, le parcourut idiotement, mais cela suffit à lui permettre de localiser automatiquement, comme par magie, le pilote! Il l'installa, le synthoniseur TV apparut de façon explicite dans mes contrôleurs audio et vidéo et je refis un test avec WinTV.

Cette fois-ci, j'obtins un résultat un peu plus «encourageant»: un joli écran noir! J'étais de plus en plus soupçonneux, mais je ne voulais pas abandonner et retourner la bébelle. Ça devait pouvoir fonctionner! J'essayai avec WinTV 2000: aucun effet. J'essayai de lui faire rechercher les chaînes sur les fréquences US câble plutôt que Canada câble, en vain. Il trouvait les chaînes mais affichait du noir total.

À court d'idées, je redémarrai le programme d'installation du CD et, parmi les premiers items, il y avait un décodeur MPEG. Oui, ce devait être ça! Le synthoniseur TV produit du MPEG directement puisqu'il comporte un encodeur matériel. Il fallait donc le décodeur logiciel! Peut-être ne l'avait-il pas installé en raison de l'absence du pilote Hauppage. Je demandai donc au programme de n'installer que cela et la procédure fonctionna! Ensuite, je redémarrai WinTV et obtins une image!

Le problème était que la procédure d'installation n'était pas standard et il aurait fallu lire le manuel plus soigneusement avant de rallumer la machine, voire avant d'enficher cette carte. Installer les deux nouvelles cartes en une seule opération n'améliora pas les choses, créant la confusion entre la carte graphique et le synthoniseur au niveau de l'assistant d'ajout de matériel. Le manuel et l'installation des deux cartes séparément ne m'auraient toutefois pas évité de commettre une erreur technique qui allait me causer du souci plus tard...

Puisque tout fonctionnait, je branchai le fil de la télécommande à l'arrière de la carte, enfonçant la fiche autant que je pus. J'insérai ensuite les deux piles AAA dans la télécommande et tentai de la faire fonctionner. Absolument rien ne se passait. Je fis quelques autres essais, changeant le sens des piles. En vain. La télécommande ou les piles semblaient défectueuses.

Consolation plus qu'appréciable: Linux daigna démarrer! Un programme inconnu reconfigura X.org pour l'adapter à ma nouvelle carte si bien que je n'eus aucune difficulté à démarrer. Par contre, ce programme a totalement saboté mon fichier de configuration /etc/X11/xorg.conf dans lequel j'avais apporté des modifications pour les boutons latéraux de la souris. La résolution était également incorrectement réglée à 800x600. Je dus rectifier ces paramètres avant d'obtenir une configuration adéquate... en 2D seulement.

Sans 3D, GLXGears, un programme de test très simple, ne pouvait rendre que 500 images par seconde et avait tendance à laguer. Dimanche, 25 septembre 2005, je tentai d'installer le pilote précompilé à code source fermé fourni par NVIDIA. Je dus télécharger un script exécutable sur le site de NVIDIA, l'exécuter, suivre les instructions et modifier /etc/X11/xorg.conf. Les modifications se limitent à remplacer nv par nvidia et à commenter la ligne chargeant le module dri. Le pilote NVIDIA réimplémente totalement OpenGL si bien qu'il n'a pas besoin de DRI. Il est raisonnable de penser que NVIDIA réutilise le code OpenGL qui a été écrit pour le pilote Windows. Après l'intervention, GLXGears pouvait rendre entre 1 000 et 1 200 images par seconde, ce qui était semblable, voire meilleur, qu'avec mon ancienne carte. Bien entendu, il y aurait moyen de faire mieux, par exemple avec une GeForce 6600 PCI Express, mais ce serait au prix d'un changement de machine complet.

Test de la carte graphique

Vendredi soir, 23 septembre 2005, j'ai effectué quelques tests avec ma nouvelle carte graphique. J'ai d'abord installé Asus Smart Doctor dans le but d'obtenir la température du GPU de ma carte graphique. Le matin de ce même jour, j'avais regardé le petit livret venu avec la carte. Il expliquait comment installer la carte dans la machine, ce que je connaissais déjà, mais indiquait que certaines cartes nécessitaient un raccordement direct au bloc d'alimentation, par l'intermédiaire d'un connecteur de lecteurs. Je n'avais pas regardé, la veille, si ma carte avait un tel connecteur et pourtant, tout avait fonctionné #1. Ce raccordement semble nécessaire pour les cartes PCI Express seulement puisque tout fonctionnait sans ce dernier. Toutefois, je craignais que cette alimentation serve à faire tourner un ventilateur et que la machine soit instable si je ne la raccordais pas. Localiser le connecteur sur la carte nécessiterait de longues minutes de tâtonnement, voire le retrait de la carte pour l'examiner de près. Ainsi, pour éviter cela, je souhaitais surveiller la température de la carte et aviser seulement si elle était en croissance constante. Dans ce cas, j'aurais recherché le connecteur d'alimentation. Ce ne fut pas possible d'obtenir le température, mais la machine ne manifesta aucun signe d'instabilité. Je ne tentai donc pas de trouver le connecteur.

Avec la nouvelle carte, The Sims 2 fonctionna parfaitement. À présent, je pouvais déplacer la caméra sans devoir endurer un mouvement saccadé et des délais incessants. Le jeu était désormais jouable, quoique très gourmand en ressources systèmes. Les temps de chargement étaient très longs, soulignant à chaque démarrage la désuétude de ce qui fut jadis une très bonne machine. Une machine avec un processeur de 1GHz qui est rendue une picouille, c'est drôle à imaginer mais frustrant de voir ce concept devenir réalité!

Je ne manquai pas de réessayer King's Quest VIII. Au début, il ne semblait y avoir aucune amélioration. Certaines options graphiques étaient toujours grisées; aucune nouvelle option, en fait, n'était disponible. Il semblait bien que ce jeu n'était optimal que sur une carte 3DFX complètement dépassée. De plus, le dernier niveau, le monde du Soleil, était toujours sombre. Toutefois, contrairement à ma dernière tentative avec ma carte ATI, je pus voir et tuer le serpent dans l'eau. Dans le marais, je parvins également à tuer la sorcière sans revenir en mode 2D comme j'avais dû le faire avec ma carte ATI. Ainsi, ma nouvelle carte graphique avait amélioré la brillance de l'image dans ce jeu particulier.

Vendredi, 30 septembre 2005, j'eus et essayai Myst IV. Le jeu fonctionna très bien, mais il me déçut un peu. Je m'attendais à une meilleure fludité 3D que ça. Les déplacements par à-coups me désorientaient et l'affichage était sombre à plusieurs endroits. J'avais l'impression que mon écran ne suffisait pas à la tâche et je remettais constamment en question la généricité d'un affichage à cristaux liquides. Je croyais que ces écrans ne manifestaient des faiblesses que pour le rendu de mouvements rapides. Je ne pensais pas que le spectre des couleurs pouvant être affichées était réduit par rapport aux écrans cathodiques. Il me faudrait l'avis d'un spécialiste en infographie pour pouvoir étayer cette hypothèse des moins encourageantes.

Ainsi, tous mes objectifs étaient satisfaits: je pouvais faire tourner les jeux que je voulais essayer, je maximisais le rendement de mon écran LCD grâce au connecteur DVI et la carte fonctionnait parfaitement sous Linux! Toutefois, pour ce qui est du synthoniseur TV, c'était une autre affaire. D'abord, la télécommande ne fonctionnait même pas, trahissant un possible défaut de fabrication. De plus, le synthoniseur s'avérait totalement inutilisable sous Linux! Il semblait que le pilote nécessaire pour le faire fonctionner n'était pas suffisamment maintenu si bien qu'il ne fonctionnait qu'avec d'anciennes versions de Linux, à supposer qu'il fonctionnait vraiment dans le cas du modèle PVR-150. Heureusement, la version 0.4 du pilote résolut le problème et tout finit par fonctionner parfaitement.

Le problème de la télécommande

Vendredi, 23 septembre 2005, j'essayai en vain de régler le problème de la télécommande Hauppage. D'abord, je voulus tester les piles, mais aucune des télécommandes de télévision à ma disposition ne pouvait les accueillir. Toutes prenaient des piles AA tandis que je devais tester des piles AAA! Je prévoyais demander à mon père de les tester avec un voltmètre si mes recherches n'aboutissaient pas. Vérifier le fonctionnement électronique de la télécommande avec un ohmmètre faisait aussi partie des tests éventuels. Toutefois, il fallait veiller à ce que le ohmmètre de mon père soit suffisamment récent pour utiliser du courant 1.5V et non du 5V. Envoyer du 5V dans les bornes d'alimentation des piles grillerait tout puisque chaque pile fournit 1.5V pour un total de 3V!

J'essayai de pointer la télécommande d'un côté ou de l'autre du récepteur infrarouge, en vain. Rien ne semblait efficace. C'est seulement peu de temps après m'être couché ce vendredi soir que j'eus une idée qui fut la bonne. Je la testai le lendemain matin, dès que je me levai.

Pour ce faire, je dus ouvrir mon boîtier une nouvelle fois avant d'ôter la vis de rétention de la carte PCI Hauppage. À présent, la carte pouvait bouger de haut en bas. Je la fis descendre de quelques millimètres et tentai une nouvelle fois d'enfoncer le connecteur du fil pour la télécommande. Avec un déclic rassurant, il s'enfonça d'un nouveau cran! Laissant toujours le fil branché, je remis en place la vis de rétention de la carte.

Le connecteur du fil pour la télécommande était au bord de la languette arrière de la carte PCI si bien que si la carte était vissée trop haut dans le boîtier, le trou était partiellement obstrué par le chassis de mon boîtier d'ordinateur. Il a suffi de déplacer le trou de quelques millimètres pour permettre à la fiche d'entrer entièrement. Ce problème technique n'est pas documenté dans le manuel d'utilisation du produit et est susceptible de se produire avec n'importe quel boîtier ATX.

Je dus malheureusement retirer la vis une seconde fois et refaire ce calibrage avec un fil S-Video planté dans la carte. Le connecteur d'entrée S-Video de cette carte présente en effet ce même risque. Il est possible que les nouveaux boîtiers soient faits différemment et que ce problème ne se produise pas. En tout cas, jamais je n'avais entendu parler de telles possibilités auparavant!

Après avoir remis la vis de rétention de la carte et refermé mon boîtier, je démarrai Windows et constatai avec soulagement que la télécommande fonctionnait dès lors parfaitement. Appuyer sur TV démarrait le logiciel WinTV 2000 et utiliser Power le fermait. Je pus également changer de chaîne sans problème. J'avais bien cru qu'il me serait nécessaire de remplacer mon boîtier ATX pour faire fonctionner cette satanée télécommande!

Remise en question de ma mise à jour

En somme, cette mise à jour a été bénéfique. J'ai pu améliorer la connexion entre mon écran et ma carte graphique et la machine est demeurée stable malgré le fait que j'avais créé la combinaison explosive VIA/NVIDIA. Ceci rendait viable le choix d'un processeur AMD pour ma future machine. La mise à jour me fit également comprendre que dans la réalité, aucun synthoniseur TV ne fonctionnerait jamais très bien sous Linux. Seules de vieilles cartes fonctionnent sans difficulté, et cela sous de vieilles versions de Linux. Avec les nouvelles cartes, il faut inévitablement un module non inclus dans le noyau et ce module peut cesser de compiler d'une version à l'autre du noyau. La coopération des fabricants de ce type de matériel spécialisé, voire une révision complète de l'architecture de capture vidéo de Linux, seraient nécessaires pour observer une amélioration de compatibilité notable.

Mais la solution idéale serait de complètement éliminer la nécessité des pilotes spécifiques, autant sous Windows que sous Linux. Si cela a pu être fait avec les lecteurs CD/DVD, les disques durs IDE, les lecteurs de disquettes, le USB (le contrôleur, pas les périphériques!) et le Firewire (encore une fois le contrôleur seulement), il n'y a aucune raison pour que ce ne soit pas possible avec les cartes graphiques, les cartes sons, les imprimantes, les synthoniseurs TV, radio, etc. Le nombre d'opérations que peut effectuer un pilote est fini, car autrement, ce pilote devrait inférer la façon d'accomplir de nouvelles tâches. Si le nombre d'opérations est fini, il est possible d'énumérer toutes les opérations possibles et de les standardiser. Il suffit alors de bien s'entendre sur une interface de programmation, de concevoir cette interface afin qu'elle soit extensible et d'implémenter l'accès à cette interface au sein du système d'exploitation. Mais même le plus brillant de tous les concepteurs de logiciels ne pourrait parvenir à cela seul!

Toutefois, il y avait quelques ombres au tableau. Suite à cette mise à jour, le bruit de picouille de mon ventilateur à CPU semblait avoir empiré. Le bruit se faisait entendre plus souvent et je craignais plus que jamais voir le ventilateur cesser subitement de tourner. Dans mes pires scénarios d'horreur imaginaires, les palettes du ventilateur malade se décrochaient et endommageaient la carte mère! Heureusement, de tels incidents sont peu probables, voire impossibles, mais il n'en demeure pas moins que le ventilateur pouvait stopper subitement. Si le processeur grillait plutôt que simplement s'arrêter, une partie de mon investissement ne serait pas rentabilisée. Avoir su que la machine allait sauter quelques semaines après l'achat, j'aurais opté pour une carte PCI Express et remplacé tout le système!

Les jeux que je visais à faire tourner s'avérèrent en fait désagréables à jouer. The Sims 2 était très lent et semblait nécessiter la manipulation de trop d'éléments simultanément. J'allais me fatiguer bien assez vite! Quant à Myst IV, le jeu est très peu réactif aux manipulations de l'utilisateur. Un clic à un endroit quelconque ne fait que provoquer un petit son, aucun mouvement. Il faut impérativement trouver LA chose à déplacer ou LE bouton à presser pour que quelque chose se passe. Rien, souvent aucun indice, ne me permettait de trouver ces éléments, à part l'utilisation d'un walkthrough. À plusieurs reprises, je passai de longues minutes à chercher un bouton, un ascenseur, un interrupteur, etc.