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Panne de disque dur sur le Nightmare

En début mai 2008, j'ai eu deux problèmes matériels avec mon Nightmare: le disque dur a rendu l'âme puis le lecteur CD/DVD en a fait autant pendant que je réinstallais le système! Je suis heureusement parvenu à rendre la machine fonctionnelle pendant la fin de semaine si bien que le bogue ne m'a pas empêché d'aller chez Bell Canada la semaine suivante, pour mon doctorat et pour ma bourse du CRSNG.

La découverte du problème: un véritable coup de «chance»

J'ai découvert le problème vendredi, 25 avril 2008, par pur hasard. Pendant l'avant-midi, j'eus l'idée de démarrer la mise à jour vers Ubuntu 8.04, qui était sortie la veille. C'était une très mauvaise idée, car il pouvait arriver comme la fois passée, lors du passage à Ubuntu 7.10, que la connexion Internet bogue et que ce soit hyper lent. Malgré tout, poussé par une intuition, je démarrai le processus, et effectivement, ce fut lent, à tel point que ça se bloquait au lieu de télécharger quoi que ce soit! Mais un changement de serveur plus tard, j'avais une connexion plus que raisonnable, tellement raisonnable en fait que je pus télécharger tous les paquets nécessaires pour la mise à jour sur mon Salvator en 45 minutes. Mon idée était de laisser ça mijoter en arrière-plan tandis que je travaillerais sur mon doctorat. Si ça réussissait, tant mieux, sinon tant pis: j'aurais redémarré le téléchargement le lendemain.

Je laissai l'installation d'Ubuntu tourner et jugeai bon de lire un article plutôt que m'acharner à travailler sur la machine tandis qu'elle était affairée à installer les fichiers. Ce fut une bonne idée, car cela m'évita de frustrer et rager que c'était lent à mourir.

Lorsque la machine redémarra sous Ubuntu 8.04, tout semblait OK si bien que je réinstallai le pilote de NVIDIA que j'avais ôté avant de commencer, pour m'éviter un plantage de X. Tout continua à bien aller. Content de mon coup, je ne pus résister à la démoniaque tentation de faire la même chose sur mon portable! Oui oui, ça s'était bien passé, alors autant continuer!

J'allumai donc la machine et démarrai le téléchargement. Mais cette fois, l'application de mise à jour se bloqua bien net au lieu de fonctionner. Plus j'essayais, plus ça bloquait et plus c'était lent. Je finis par avoir de la misère noire avec la connexion Internet sans fil, désactivai tout ça et repassai en filaire, jurant que j'allais m'acheter une carte réseau sans fil qui a de l'allure pour cette maudite machine de malheur, puis je refis des tentatives. À force de changer de serveur, je finis par faire démarrer le programme de mise à jour qui commença à télécharger à une vitesse raisonnable. Je retournai alors à mon travail de doctorat.

Quelques temps plus tard, je constatai que l'écran de veille s'était activé sur le portable et voulus le désactiver pour voir où ça en était. L'écran resta alors obstinément noir. Fatigué par ces incessants problèmes matériels avec Linux, surtout sur ce portable Dell récalcitrant, j'appuyai sur CTRL-ALT-F1 pour aller sur une console puis découvris avec colère que j'avais en fait pressé sur FN-F1. La machine allait entrer en mode d'hibernation! Elle niaiserait avec ça deux ou trois minutes, deux ou trois minutes pour la réveiller, etc. Je voulus donc l'éteindre avec le bouton de mise sous tension pour écourter ce long cycle, mais même le bouton ne répondait pas. Parce que Windows n'est pas là pour dire à la machine de s'éteindre, le bouton ne réagit pas!

Je redémarrai le portable et là, je constatai que Linux avait saboté son système de fichiers. Quoi que je fasse, je ne pouvais plus rallumer le portable. Linux amorçait son chargement, puis se mettait à répéter sans cesse un message d'erreur obscur avec des nombres et des lettres incompréhensibles. Après quelques secondes, l'écran ressemblait à ce qui s'affichait lors du passage en hibernation. Peut-être, en fait, ai-je bien appuyé sur CTRL-ALT-F1 et observé ces messages d'erreur avant d'éteindre la machine.

J'essayai, j'essayai, rien à faire. Par hasard, je tentai avec Windows XP; ça démarrait. J'essyai d'amorcer avec le CD d'Ubuntu 7.10 Gutsy et ça bloqua ça aussi!!! Le CD, eh bien il était endommagé!!! Je le jetai; il ne fonctionnait même plus. Une copie physique du contenu faite avec mon Salvator me le confirma cruellement. Au moins, pensai-je avec un maigre soulagement, ce n'était pas le lecteur DVD du portable.

Je parvins à démarrer le portable sous Knoppix et de là, je fis une inspection du système de fichiers malade, avec la commande fsck. Il semblait y avoir un problème avec le disque dur qui faisait boguer le programme d'inspection. Cela prit presque trois heures pour pouvoir terminer le scan et après, la machine ne voulait toujours pas démarrer. Soupçonnant sérieusement le disque dur, je tentai de démarrer le programme de diagnostics de Dell, en maintenant la touche F12 enfoncée au démarrage de la machine et en choisissant Dell Diagnostic dans le menu qui apparaissait. Là, je reçus un message d'erreur incompréhensible par rapport à un DST Short Test du disque dur qui échouait. Au moins, ça collait: c'était le disque dur qui avait rendu l'âme.

Je pouvais toujours, à titre de mesure désespérée, n'utiliser que Windows, mais le système risquait aussi d'être tôt ou tard victime de la panne. Il valait donc mieux résoudre le problème complètement au lieu de risquer qu'il empire au mauvais moment.

Sans cette mise à jour à Ubuntu 8.04, je n'aurais pas allumé le portable ce jour-là. Je ne l'aurais peut-être allumé que le mardi suivant, chez Bell Canada. C'est là que le problème de disque dur aurait fait surface! Ce bogue n'est pas lié directement à Linux; il aurait surgi tôt ou tard, même avec Windows.

Tentatives de solutions

Ce problème me semblait énorme, si grave que j'envisageais la mise au rebut de cette satanée machine! Je pensais que le disque dur était non standard, spécifique à Dell étant donné qu'il était destiné à un portable. Un nouveau disque serait alors coûteux, l'installation peut-être difficile et hasardeuse et surtout, je me demandais si ça valait la peine vu la quantité de problèmes avec Linux rencontrés sur cette machine. Sur PowerNotebooks, par exemple, je pouvais avoir un portable meilleur que ce Dell et peut-être davantage compatible avec Linux; restait à vérifier plus soigneusement. D'après Linux-Laptop, le Portégé R500 de Toshiba, plus léger que mon poids lourd Dell, semble pas mal bien géré par Linux, à part quelques problèmes mineurs possiblement réglés sous Ubuntu 8.04. Mais je trouvais dommage de jeter une machine encore fonctionnelle et coûteuses les meilleures solutions.

Fort heureusement, je me trompais lourdement pour le disque dur! D'abord, vendredi soir, 25 avril 2008, je tentai de désinstaller le disque et le remettre en place. Il m'a suffi de retirer deux petites vis et de faire glisser le disque hors de son logement. Je l'ai ensuite remis à sa place et remis les vis. L'opération n'a rien changé: le diagnostic était toujours négatif. J'ai profité de l'occastion pour regarder comment la mémoire était fixée. Ça semble pas si monstrueux que ça à changer. Je pourrais donc, si je trouve les barrettes adéquates, passer à 2Go et soulager Eclipse un peu.

Après ce test, j'ai voulu effacer le disque dur avec DBAN, histoire d'être certain que le problème ne viendrait pas de Linux qui a tout saboté. DBAN mit une éternité à faire son travail et, vers la fin du processus, il commença à avoir de la misère à lire ou à écrire sur le disque qui émettait des sons suspects. Le lendemain après-midi, j'ai aussi testé le disque avec Fitness Test d'Hitachi. Le logiciel a détecté des secteurs défectueux, m'a offert d'effacer le disque, a pris une éternité puis m'a dit que le disque était défectueux. Il fallait bien s'y résoudre: le disque dur était en train de rendre l'âme.

Pendant que Knoppix puis DBAN travaillaient sur mon disque malade, j'ai fait des recherches pour savoir si et où je pourrais trouver un nouveau disque. Apparemment, le format de 2.5" est standard! Il suffit de dénicher un disque SATA et c'est dans la poche! Il y en par exemple chez MicroBytes, Dytronix, etc. Pour ce qui est de la mémoire, je trouvai un excellent site indiquant que ma machine acceptait les modules SODIMM PC2-4200 ou PC2-5300 de 512Mo ou 1Go. Il y a de tels modules sur Dytronix, et ça semble standard!

Par contre, le problème était que cela prendrait au moins la semaine pour avoir ces pièces et je ne pourrais pas faire fonctionner le portable de façon fiable sans le nouveau disque dur. Anxieux à l'idée de ne pas pouvoir aller chez Bell cette semaine, j'ai cherché des solutions alternatives au cas probable où je ne pourrais pas avoir le disque à temps.

Bref, j'étais plutôt coincé. Il ne semblait pas trop y avoir de solutions, à part ne pas y penser. Heureusement, je réussis à avoir un nouveau disque dimanche après-midi, pour 60$. La pièce en main, je retirai l'ancien disque, enlevai la poignée spécifique à Dell après avoir découvert comment c'était fixé, la vissai sur le nouveau disque puis insérai le disque dans la machine. Je redémarrai de nouveau Dell Diagnostic qui ne rapporta aucune erreur, cette fois.

Je formatai donc le disque et tentai d'y copier une image de Windows XP faite avec TrueImage d'Acronis. Ce fut un lamentable échec et une lourde perte de temps. TrueImage refusait de lire l'image sur mon DVD si bien que je dus la copier sur le disque dur de la machine avec le live CD d'Ubuntu. Ensuite, TrueImage affirmait que ce n'était pas une image valide! Bref, ça ne fonctionnait pas du tout si bien qu'après avoir jeté les DVD, je dus finalement tout réinstaller avec la méthode traditionnelle!

Et maintenant, le lecteur DVD!

Après avoir réinstallé Windows avec succès, j'ai procédé à l'installation des pilotes. Cela se passait assez bien, je me sentais soulagé que ça fonctionne enfin, mais tandis que je voulais installer Synaptic pour le pavé tactile, la lecture depuis le CD de Dell se bloqua. Ah non, pestai-je, encore un autre CD défectueux! Par chance, j'avais eu la présence d'esprit de faire une sauvegarde de ce CD sur un DVD si bien que je pourrais au pire m'en sauver. Mais ça restait chiant et vraiment désagréable. Je niaisai avec ça un bout, essayai avec d'autres disques puis constatai avec colère que c'étalt le lecteur DVD qui avait sauté!!! Celui-là, il est beaucoup moins standard! Avant la panne, j'ai essayé d'en trouver sur Dytronix, par curiosité: en vain!

Je ne pus que laisser le portable à son sort, à installer des mises à jour Windows qui ne serviraient à rien puisque la machine était déjà due à changer. J'en étais rendu au point de croire qu'elle allait sauter, morceau par morceau.

Dimanche soir, vers 23h, j'eus l'idée de génie de tester un DVD dans mon lecteur de portable défectueux et là, ça fonctionna! Le lecteur pouvait lire les DVD mais plus les CD. Cela me donna l'idée de graver l'ISO de Ubuntu 8.04, téléchargée la fin de semaine même, sur un DVD+RW au lieu d'un CD. La manoeuvre fonctionna et me permit de démarrer l'ordinateur sous Ubuntu. J'installai Linux le soir même, ajoutai plusieurs mises à jour et installai les paquets dont j'avais besoin. Vers 1h du matin, je disposais d'un système Linux à peu près fonctionnel et me couchai. Le lendemain, j'ai continué à peaufiner la configuration et suis venu à bout d'avoir de quoi de fonctionnel pour mardi, 29 avril 2008! Je pus donc aller chez Bell ce jour-là.

Lecteur DVD, beaucoup plus de mauvaises solutions que de bonnes!

Pour remplacer mon lecteur CD/DVD, je ne disposais que quelques options: soit je m'installais un lecteur USB externe, soit je convertissais un lecteur DVD interne d'ordinateur de bureau en lecteur externe, soit je téléphonais chez Dell pour avoir un nouveau lecteur interne compatible avec la machine. Le lecteur interne converti en externe est la meilleure solution, à mon avis, si elle est compatible avec Linux... Mais pour m'éviter de nouveaux problèmes qui m'auraient fait perdre un temps fou, je dus opter pour le lecteur DVD interne de Dell.

Lecteur externe USB

Cela devrait être la solution idéale puisque le lecteur est utilisable avec d'autres ordinateurs que le portable. Il peut aussi être employé pour installer Linux sur un ordinateur dépourvu de lecteur CD/DVD. Malheureusement, je découvris des indices me menant à croire que ce genre de matériel confine souvent l'utilisateur à Windows! C'est une grande frustration que j'ai vécue là, en ce lundi, 28 avril 2008.

En effet, chez MicroBytes, ils n'avaient que des lecteurs de marque LaCie, incompatibles avec Linux selon le vendeur. Un autre client en avait essayé un et s'était rendu compte que, malgré l'icône du pingouin sur la boîte, seule la fonction Lightscribe permettant d'inscrire des étiquettes sur les disques, était disponible sous Linux. Il était impossible de lire ou graver des disques! Effectivement, le logiciel de LaCie ne permet que la prise en charge de Lightscribe. Le noyau de Linux devrait en principe gérer la communication USB entre le graveur et l'ordinateur, si tant est que l'appareil utilise un protocole standard.

Comme j'ai découvert plus tard, il y a de bonnes chances pour que ce soit le cas, car le graveur n'est livré avec aucun pilote pour Windows XP, seulement le logiciel de gravure Easy Media Creator de Roxio. Ce dernier logiciel est générique plutôt que spécifique à un graveur précis. Pour la gravure sous Linux, des utilitaires tels que K3b peuvent faire le même travail. Il faut aussi garder à l'esprit que certaines distributions de Linux ne réagiront pas au raccordement du graveur; il faudra monter manuellement le disque inséré, avec la commande mount, pour pouvoir en exploiter le contenu, voire utiliser la commande mknod pour créer un périphérique dans /dev représentant le graveur. Avec Ubuntu, tout cela est presque certainement fait automatiquement!

Ainsi, à bien y penser, peut-être que ça aurait fonctionné, mais peut-être pas non plus! Les magasins en ligne offraient malheureusement peu de choix en matière de lecteur USB. Je trouvai un Plextor, sur Dytronix si je me rappelle bien, mais encore une fois, je ne pouvais être certain de la compatibilité avec Linux.

Un autre problème était le coût de ces lecteurs USB. Par exemple, le LaCie m'aurait coûté 95$ tandis que j'aurais pu m'en sortir à 50$ ou même moins pour un lecteur interne compatible avec un PC de bureau.

Boîtier pour lecteur USB

Ces dispositifs, appelés drive enclosures en anglais, permettent de convertir un lecteur interne pour PC de bureau en un appareil USB. Malheureusement, la plupart de ces appareils sont destinés uniquement aux disques durs; on les appelle pour cela hard drive enclosures. J'en trouvai une bonne sélection sur DirectCanada, mais souvent uniquement pour les disques durs et sans garantie de compatibilité avec Linux. Mais encore une fois, tout appareil venant sans pilote spécifique pour Windows est susceptible de fonctionner très bien sous Linux! Comme je l'ai appris plus tard, c'est cela qu'il faut vérifier, en fait, et non pas un rare logo de pingouin sur l'appareil!

Ne pouvant trouver de certitude, je tentai de contacter DirectCanada par courrier électronique et appris que les boîtiers acceptant les lecteur CD/DVD avaient la mention 5" 1/4 plutôt que 3" 1/2. Mais tous étaient SATA et sans garantie de compatibilité avec Linux si bien que je ne pourrais pas utiliser un de mes lecteurs DVD existants pour tester; je devrais acheter un lecteur DVD SATA pour l'occasion.

Par contre, je me rendis compte que la plupart des boîtiers offerts par DirectCanada n'étaient pas en stock. Dytronix, en revanche, offrait une bonne sélection de boîtiers, autant IDE que SATA.

Le boîtier USB a l'important avantage de coûter entre 30$ et 40$, ce qui diminue le coût du lecteur DVD externe construit en assemblant le boîtier et le lecteur interne ordinaire. Je pensais que le boîtier pouvait accueillir un disque dur et non pas seulement un lecteur DVD. Sous cette (fausse) hypothèse, le boîtier peut aussi être utilisé pour effectuer des transferts de données. Par exemple, si le Faucon de Fer rendait l'âme et que mes parents décidaient d'acheter une machine préassemblée dans une grande surface, je pourrais au pire cas retirer le disque dur du Faucon de Fer, l'installer dans un boîtier USB et brancher le boîtier sur la nouvelle machine. Je pourrais alors copier les données sans désassembler la machine neuve et sans briser la garantie! Pour cela, le boîtier me semblait attrayant, mais je découvris plus tard que je peux faire ce travail de façon bien plus simple avec un adaptateur IDE/SATA vers USB que j'ai fini par me procurer sur NCIX en début septembre 2008; ils n'en avaient pas chez Dytronix.

Vendredi, 5 septembre 2008, craignant une seconde panne du lecteur DVD de mon portable, je me suis finalement acheté un lecteur DVD externe USB composé d'un lecteur LG IDE (Je ne parvenais pas à obtenir des lecteurs SATA et certains sites listaient des lecteurs IDE comme SATA!) qui peut être installé dans tout ordinateur de bureau ainsi que d'un boîtier Vantec qui fait la connexion entre IDE et USB tout en fournissant du courant électrique à l'appareil. Après avoir installé le lecteur dans le boîtier sans aucun mal, j'ai tenté de l'utiliser avec mon portable. Cela fonctionna très bien, y compris sous Linux. Je pus lire des disques et même graver! Tout me semblait super... jusqu'à ce que je tente d'amorcer un CD avec le lecteur. Le BIOS de la machine ne détecta jamais le lecteur si bien que je ne peux pas m'en servir pour installer Linux. Le lecteur, pour le moment, n'est donc pas très utile et en plus, il est volumineux. J'ai aussi essayé d'amorcer le portable avec un disque dur branché avec l'adaptateur IDE/SATA vers USB acheté en même temps que le lecteur USB: en vain. Par contre, l'amorçage avec mon disque dur externe, dont je décris la naissance ici, ainsi que ma clé USB réussit.

Lecteur DVD interne pour portable

Résigné, lundi après-midi, 28 avril 2008, j'ai contacté Dell pour le problème du lecteur DVD. J'ai dû fournir mon code Express Service, l'étiquette de service de ma machine ainsi que mes coordonnées. Le technicien que j'ai eu à l'autre bout du fil m'a fait exécuter le programme de diagnostics de Dell et confirmé la panne du lecteur DVD. Retirer et réinstaller le lecteur, sur les conseils du technicien, n'a rien arrangé comme je m'y attendais après avoir fait ça avec le disque dur. J'ai ensuite fait des recherches sur le site de Dell: que des lecteurs DVD USB externes Iomega, rien d'interne pour portable. Une recherche sur Google plus tard, j'avais le doute que le lecteur Iomega ne soit pas compatible avec Linux, lui non plus! Je dus donc téléphoner au service pièces et main d'oeuvre de Dell et là, je pus commander le nouveau lecteur. Cela me coûta 60$ pour le nouveau lecteur et 15$ de frais d'expédition.

Je reçus le lecteur mercredi, 30 avril 2008, plus tôt que je m'attendais. L'installation consista simplement à retirer l'ancien en le sortant de son logement puis à insérer le nouveau. Le nouveau lecteur fonctionna parfaitement.

La machine ne s'en remettra jamais complètement

Le nouveau lecteur DVD est assez ordinaire, car certains disques provoquent des erreurs de lecture tandis qu'ils fonctionnent bien dans mon ordinateur de table. À terme, je pourrais en venir à être obligé de faire plusieurs copies des disques, jusqu'à trouver une marque qui fonctionne. Si je veux essayer avec un autre lecteur interne, ce n'est pas chez Dell que je le trouverai; je devrais m'essayer sur DirectCanada ou ailleurs, avec la possibilité que le format ou le connecteur soient incorrects. Mais d'après les photos que j'ai vues sur les sites, le format semble le même!

Un problème d'écran externe est apparu peu après que j'aie remis la machine sur pied. Tandis que je travaillais chez Bell Canada, le portable raccordé à un écran cathodique là-bas, l'écran s'éteignit et ne ralluma jamais tant et aussi longtemps que je ne redémarrai pas le portable. Linux semblait détecter l'écran, mais il n'y envoyait que du noir. De plus, quand je démarre le système avec l'écran externe branché, l'affichage clignote quelques fois pendant que GNOME s'initialise. Le bogue se reproduit environ une fois par jour pour le moment. J'ai pu reproduire les clignotements d'affichage sur mon écran plat, chez moi, mais pas la coupure de l'affichage. Il se peut donc que ce soit l'écran chez Bell ou, au pire, que ce soit un bogue avec Ubuntu 8.04.

Par contre, un ami possédant un portable semblable au mien, avec une carte graphique ATI au lieu d'Intel, éprouve un problème du même genre, mais il n'a pas d'affichage du tout sur l'écran externe, y compris sous Windows XP, avec le pilote d'ATI. Je crains que mon problème converge vers le mien, mais je trouve bien utile de travailler avec un écran de 21" au lieu du 15" intégré. De même, le branchement à un écran externe est indispensable pour faire des présentations à l'aide du portable.

Cette fois-ci, il n'y a aucune solution raisonnable. Le mieux que j'ai trouvé est une carte ExpressCard à 200$ qui me fournirait une carte graphique intégrée en plus d'une carte son et d'une carte réseau qui ne me serviraient à rien. En plus de son prix trop élevé, le périphérique dépend d'un pilote pour Windows seulement! Toute autre recherche pour des interfaces entre VGA et ExpressCard, PCMCIA ou USB m'ont donné des produits trop coûteux ne fonctionnant que sous Windows. Si jamais l'affichage sur écran externe ne fonctionne plus, il me faudra donc m'en passer ou changer le portable.

L'outil de diagnostic de Dell n'a rien révélé, ce qui pourrait signifier que le problème est causé par Ubuntu 8.04. Mais pourtant, si je démarre l'ordinateur avec un CD de Ubuntu 7.10, écran externe branché, l'affichage clignote comme avec Ubuntu 8.04. Sur l'écran intégré, l'affichage ne clignote pas.

J'ai même regardé le manuel de maintenance de Dell pour mon modèle de machine. Le guide technique explique comment démonter la machine, ce qui aurait pu me permettre de trouver des indices sur une possibilité de connecteur qu'on pourrait ressouder ou changer. Eh non! Le connecteur VGA est intégré dans la carte mère qu'il faut changer en cas de connecteur défectueux!

Enfin, depuis le remplacement du disque dur, on dirait que la machine est plus lente, surtout au démarrage. Ce fait est très frustrant au vu des redémarrages imposés par les problèmes d'écran et le mauvais fonctionnement de l'hibernation sous Ubuntu, même avec le paquet uswsusp. Heureusement, désactiver la vérification du système de fichiers FAT32 de ma partition de données au démarrage de Ubuntu a quelque peu allégé ce problème. Sachant qu'en cas de problème avec la partition FAT32, il me faudra presqu'à coup sûr redémarrer sous Windows et refaire l'inspection avec l'utiliaire de Microsoft pour réparer la partition, puis ensuite tout formater en raison de l'échec de la réparation, cette vérification superflue en moins n'est pas une lourde perte!

Encore un nouveau disque dur défectueux!

Durant l'été 2008, j'ai remplacé le nouveau Seagate que je trouvais trop lent par un disque à 7200 tours/min. et j'en ai profité pour augmenter la mémoire par la même occasion. Cette aventure est décrite sur cette page. La mise à jour fut fructueuse et le Seagate un peu trop lent se transforma en disque dur externe qui abrita pendant un bon moment une sauvegarde de mes données ainsi que des photos familiales. En raison des mauvaises expériences vécues avec les DVD inscriptibles (ils cessent de fonctionner après quelques mois!), j'appréciais disposer d'une sauvegarde additionnelle sur un support à peu près fiable. Le problème d'écran continua à frapper régulièrement, mais sa fréquence a diminué depuis la mise à jour du pilote vidéo Intel à la version 2.3 et presque disparu depuis la désactivation de l'extinction automatique de l'écran après un certain délai d'inactivité. En bref, le portable tenait le coup!

Mais les choses n'en restèrent pas là! Vendredi, 12 septembre 2008, j'allumai mon portable pour y configurer quelque chose. Tout se passa merveilleusement bien. Plus tard, je dus rallumer la machine pour faire une vérification et là, le système se mit à faire une inspection de ma partition de données, convertie du FAT32 vers le Ext3 pendant l'été. C'était un test de routine qui ne pouvait que réussir étant donné qu'aucun plantage ou arrêt brutal n'avaient eu lieu depuis la dernière inspection. Mais cette fois, à ma grande consternation, le test échoua. Une invite s'afficha alors, me demandant de démarrer le test manuellement. Je le fis et je lus avec frustration des messages semblables à ceux qui apparaissaient au moment de la panne de mon disque dur Hitachi original.

Ne pouvant y croire, je redémarrai la machine et fis autant d'essais que nécessaire pour aboutir au menu du BIOS. Pour des raisons obscures, la touche F12 ne répond pas toujours au démarrage: encore un autre bobo. Mais cela finit par fonctionner et je pus démarrer l'outil de diagnostics de Dell. Après un temps fou, j'obtins un nouveau message d'erreur indiquant que le disque dur échouait son auto-test. J'étais tout simplement fou furieux!

Je trouvais ça complètement anormal que le disque dur rende l'âme après un laps de temps si court et j'avais absolument besoin du portable les deux mardis suivants pour donner une démo pour le cours de simulation de mon directeur de recherche. Sans cette machine de malheur, je serais confronté au Mac de l'étudiant avec qui je faisais la démo et ça promettait d'être assez tortueux, comme démo, avec un système d'exploitation que je ne connais pas du tout et qui ne fournit apparemment aucun raccourci clavier pour accomplir les actions les plus élémentaires. Quand c'est rendu à un point tel que pour supprimer un fichier, il est plus rapide de le faire glisser à la souris vers l'icône de la corbeille qu'appuyer sur une combinaison de touches, il y a vraiment un grave problème d'ergonomie!

La seule solution semblait de retirer le disque du portable et de l'envoyer à Seagate pour me prévaloir de la garantie. Mais le disque fonctionnait encore et le système s'amorçait. Je décidai donc de le laisser dans la machine jusqu'à ce qu'il lâche complètement pour être à 100% certain que j'aurais un disque de remplacement, qu'on ne me renverrait pas le même disque! Mais je jugeai bon faire une copie de sauvegarde de tout le système installé sur mon disque. Je copiai cela sur mon disque dur externe que je dus formater bien évidemment. Pour ce faire, je démarrai avec un live CD d'Ubuntu et utilisai l'Éditeur de Partitions, appelé GParted, pour faire des copier/coller des partitions du disque défectueux vers le disque externe. Je fis également quelques ajustements pour que le système sur le disque externe soit amorçable. Cela implique d'installer GRUB sur le disque et de réajuster les identifiants de partitions, dans /boot/grub/menu.lst et dans /etc/fstab. Ainsi, lorsque le disque mourrait, je pourrais simplement l'échanger avec le disque dans mon boîtier et retrouver un système amorçable. À la limite, je pourrais même démarrer la machine avec le disque externe branché en USB! Une autre possibilité, en dernier recours, était de démarrer à partir du live CD d'Ubuntu.

Deux semaines passèrent ainsi. Chaque fois que j'utilisais mon portable, j'étais inquiet quant à la sécurité de mes données et faisais des sauvegardes très souvent. Je craignais que le disque lâche pendant la démo ou pendant une journée de travail chez Bell. Mais si je remettais mon premier disque dur Seagate, je perdrais complètement mon disque dur externe. Je craignais aussi une seconde panne du lecteur optique, à tel point que je sacrifiai la moitié de ma clé USB pour y stocker une distribution live d'Ubuntu. Après plusieurs péripéties, je finis par réussir à amorcer la clé USB et charger Ubuntu depuis cette dernière.

Vendredi, 26 septembre 2008, je démarrai la commande stress sous Ubuntu de façon à faire travailler le disque sans relâche pendant près de 60 heures d'affilée. La température du disque monta à 62 degrés Celsius, mais aucun plantage n'eut lieu. Le disque fonctionnait encore après ce test plutôt extrême. Je constatai par la suite l'inutilité de ce test, car le disque pouvait toujours sauter; je n'avais fait que précipiter le problème. Qu'il ait fonctionné 60 heures d'affilée sans boguer ne voulait rien dire pour le futur.

Lundi, 29 septembre 2008, n'y tenant plus, je contactai Seagate afin de savoir si la garantie s'appliquait à mon cas. J'envoyai les relevés de tests obtenus avec smartctl sous Ubuntu. Pour tout résultat, on me conseilla d'effectuer un effacement complet du disque avec SeaTools! Cela promettait de prendre tout l'après-midi et après, peut-être l'auto-test réussirait, mais à quoi bon? Le disque risquait de redevenir défectueux sitôt qu'il contiendrait de nouvelles données! Après l'effacement, j'aurais été obligé de tout recopier les données depuis mon disque dur externe ou peut-être même tout réinstaller! Je trouvais cela vraiment pénible et, à bout de nerfs, j'envisageais envoyer le portable à un technicien pour qu'il passe autant d'heures dessus que nécessaire! J'en avais bien assez de gaspiller mon temps avec cette plaie!

Je testai malgré tout SeaTools, mais la version DOS disponible sur Ultimate Boot CD ne détectait même pas mon disque dur! C'était une vieille version adaptée uniquement aux disques Parallel ATA! Fort heureusement, je pus obtenir sur le site de Seagate une version plus récente que je pus graver sur CD-RW; contrairement à ce que je craignais, il n'était pas nécessaire de disposer d'un lecteur de disquettes! C'était une chance, car mon vilain portable, comme bon nombre de machines récentes, n'en avait pas et en obtenir un version USB m'aurait coûté cinquante beaux dollars!

SeaTools détecta le disque et le scanna à ma demande. Je lui imposai un scan long qui analysa chaque secteur du disque. Il me lista 22 secteurs défectueux que je lui demandai de réparer. Un second scan rapide échoua si bien que je demandai un nouveau scan complet. SeaTools trouva d'autres secteurs défectueux, 7 si je me rappelle bien, puis les répara. Chaque scan prenant près d'une heure et demi, je ne répétai pas l'expérience une troisième fois.

Mais tous les secteurs défectueux se trouvaient à la fin du disque, pas en plein milieu. Je relevai la plus petite adresse LBA où il y avait un secteur défectueux et soustrayai ce nombre du nombre total d'adresses. Cela me donna le nombre de secteurs suspects. Je multipliai ce nombre par 512 octets, la taille d'un secteur que je trouvai après une petite recherche sur Google, afin d'avoir la taille de la zone suspecte à la fin de mon disque. Avec GParted, je redimensionnai ensuite ma partition de données pour exclure cette zone et pus enfin effectuer des inspections fructueuses du système de fichiers sous Linux! La fiabilité de mon système était ainsi restaurée.

Mais tant que le disque dur comportait des secteurs défectueux, je ressentais toujours le besoin de garder une copie de son contenu. Mais je ne voulais pas sacrifier mon disque dur externe pour plusieurs mois. Je voulus donc tenter de répéter l'exercice d'exclusion des secteurs défectueux sur mon vieux Hitachi afin de l'utiliser comme dispositif de sauvegarde! Pour cela, je le raccordai à mon PC grâce à un adaptateur IDE/SATA vers USB. La chose faite, je le scannai avec badblocks. L'idéal aurait été avec smartctl -t long, comme j'avais fait avec mon Seagate avant d'employer SeaTools, mais les commandes SMART ne passaient pas à travers l'adaptateur. Les commandes ne passent pas non plus avec mon boîtier à disque dur, mais je peux contourner le problème en établissant un branchement eSATA entre le disque et la machine, ce que ne permettait pas mon adaptateur IDE/SATA vers USB.

La commande badblocks ne détecta jamais rien et je l'exécutai plusieurs fois dans des modes différents. C'était juste très long! Je commençais à en avoir plus qu'assez de perdre mon temps avec des disques durs défectueux peut-être à la base, en raison de leur taille trop petite pour la technologie actuelle, que je songeai pour la énième fois depuis le début de l'été 2008 me débarrasser de ce maudit portable pour ne plus jamais racheter d'autre machine de ma vie! Quant au disque dur externe, eh bien je m'en achèterais un externe seulement, pas de boîtier avec un disque ordinaire dedans, et ça finirait là. Le disque coûterait plus cher, viendrait avec des logiciels de sauvegarde totalement inutiles; je casserais les CD, cela me défoulerait! Et le disque, au moins, fonctionnerait parfaitement.

Mardi soir, 30 septembre 2008, je branchai le Hitachi sur la carte mère de mon ordinateur de table, à l'aide d'un câble de données SATA. Cela me permit de démarrer un auto-test avec SMART, comme je le faisais sur mon portable. Mais cette fois, le test réussit parfaitement! J'effectuai un test exhaustif qui inspecta tout le disque; il ne trouva aucun bloc défectueux! Je décidai donc de faire une copie de mon Seagate sur ce disque-là et de libérer mon disque dur externe. La copie terminée, je refis un auto-test qui réussit encore!

Il semble ainsi que mon portable fait quelque chose de bizarre avec les disques durs qui les rendent défectueux à ses yeux. Pour cette raison, je n'avais envie ni d'investir dans un nouveau disque, ni de remettre le Seagate de 80Go actuellement dans le boîtier pour disque externe. Ce disque n'avait jamais échoué d'auto-test si bien que je ne voulais pas que le portable ne le contamine lui aussi! Mon plan était donc de laisser le Seagate de 160Go dans le portable jusqu'à sa mort.

Ce disque dur émettait de petits sons suspects, mais tout fonctionnait très bien. Par contre, samedi, 15 novembre 2008, après une mise à jour à Ubuntu 8.10, de nouveaux bruits s'étaient ajoutés. Je sentais que la situation empirait, que le disque n'allait pas tenir indéfiniment. Une conférence à Miami, en début décembre, s'approchait dangereusement et je risquais de voir le portable lâcher à ce moment précis! Je ressentis donc l'impérieuse nécessité de prévenir plutôt que guérir.

Dimanche matin, 16 novembre 2008, je sortis le Seagate de 160Go de mon portable pour le brancher au port SATA du Salvator. Ensuite, j'utilisai ma machine de bureau pour faire une inspection du disque. Cette fois-ci, SMART localisa des secteurs défectueux. Le disque comportait donc bel et bien des défauts; ce n'était pas mon portable qui en imaginait.

Ce que je fis ensuite est très discutable, à la limite stupide: je remis le disque dur original Hitachi dans mon portable! La première étape consistait évidemment à transférer le contenu du Seagate vers le Hitachi, ce qui actualiserait bien entendu la sauvegarde effectuée quelques temps auparavant. Malheureusement, le logiciel GParted du live CD de Ubuntu 8.10 ne me permit pas de procéder contrairement à la version sur le live CD d'Ubuntu 8.04. Le problème était que GNOME montait automatiquement les partitions qui se créaient, ce qui dérangeait GParted qui plantait avec des messages d'erreur. Ce bogue très tannant a comme conséquence directe qu'il est impossible d'effectuer avec GParted plus d'une opération à la fois. Habituellement, il est possible de mettre deux ou plusieurs opérations en attente et demander à GParted de les effectuer toutes les unes après les autres. Cela permet de démarrer le processus et de faire autre chose plutôt que surveiller sans cesse le logiciel et lui donner des instructions régulièrement. Mais avec le bogue, il faut vider la file des opérations à chaque étape, attendre que cela finisse pour indiquer au logiciel d'effectuer la suivante et prendre bien soin de démonter les partitions montées automatiquement à chaque étape.

Un autre problème, plus grave, est que certaines opérations, comme les transferts de partitions, sont composées de plusieurs étapes: la création de la partition, puis le transfert proprement dit. Mais après la création, GNOME monte la partition et fait échouer le transfert! Il faut alors faire le transfert manuellement avec une ligne de commande. Mais GParted applique certaines astuces pour traiter des cas de figure courants, comme la mise à jour d'informations cruciales pour qu'une partition NTFS copiée demeure amorçable.

Ce bogue, présent dans Ubuntu 7.10, absent dans Ubuntu 8.04 et de retour dans 8.10, me frustra à un haut point, car je ne voyais plus aucun moyen de procéder à mon transfert autre que me rabattre sur un logiciel commercial comme Partition Magic. Je serais alors contraint, ne possédant pas une version récente du logiciel tenant sur CD, de faire appel à une autre personne pour m'aider. Un ami me ferait attendre des semaines, voire des mois, avant d'avoir le temps de procéder, tandis qu'un technicien me ferait payer une somme astronomique.

Par chance, il existait une solution simple: utiliser un live CD de GParted! Je le fis le jour même et cela fonctionna parfaitement! J'aurais aussi pu, bien évidemment, m'essayer avec le live CD d'Ubuntu 8.04 que j'avais encore. Tout n'était donc pas perdu. La copie effectuée, je rendis mon disque Hitachi de nouveau amorçable avant de le mettre de côté. Mais je dus employer le live CD d'Ubuntu pour cela. Rappelons que tous ces démarrages avec des live CD sont très longs et finissent donc par taper sur les nerfs.

Ensuite, je tentai de téléphoner chez Dell pour savoir s'il existait d'autres paramètres à prendre en compte que l'interface et les dimensions pour la sélection d'un disque dur de portable. Peut-être était-ce à cause d'une incompatibilité mineure que mon disque de 160Go avait rendu l'âme, peut-être pas. La personne qui me répondit ne put rien pour moi, à part me conseiller de contacter Seagate et de faire des recherches sur le site de Microsoft et sur Google. Microsoft n'a vraiment rien à voir avec tout ça, car ma machine exécute Linux 99% du temps! Quant à Google, je l'ai utilisé plusieurs fois depuis que ce bogue sévit, sans trouver quoi que ce soit de bien concluant. Je ne pouvais obtenir davantage d'aide de Dell, à part si j'achetais une garantie.

Livré à moi-même, je poursuivis mon plan jusqu'au bout. J'effaçai donc mon disque avec SeaTools, ce qui se passa sans difficulté. Je lui infligeai une autre inspection et des secteurs défectueux furent encore trouvés. Je lui fis passer une dernière inspection et elle échoua encore. Ainsi, rien ne permettait de réparer les secteurs défectueux; ils revenaient toujours.

Puis je transférai le disque Hitachi dans mon portable. Un test dans le BIOS échoua, car il planta à la détection d'erreurs précédentes. Mais un test sous Linux ne révéla aucun problème. J'en fis un long après le court pour vérifier davantage et je ne décelai aucun problème! J'avais bien du mal à y croire, mais les faits parlaient d'eux-mêmes.

Mon explication à cela était que le disque, un moment donné, a remplacé les références à des blocs défectueux par d'autres vers de bons blocs qu'il garderait en réserve pour l'occasion. Le disque était ainsi de nouveau fonctionnel et pouvait très bien faire fonctionner mon portable. Avec mon Seagate de 160Go, la réallocation de blocs ne se produisait pas si bien que mon disque dur demeurait défectueux.

Je me résolus donc à l'envoyer pour la garantie. Cela demanda d'entrer des informations sur le site Web du fabricant, en particulier le numéro de modèle et de série du disque. Lire ces données sur le disque s'avéra étonnamment ardu pour moi. Tandis que je peinais, je me suis demandé comment un aveugle pourrait procéder pour y arriver. Une telle personne devra installer le disque dans un ordinateur et l'interroger électroniquement. Or je disposais de fichiers contenant des relevés produits par SMART qui incluaient justement ces numéros! Sans hésiter, je retrouvai ces fichiers et copiai/collai l'information! Cela m'épargna quelques minutes et m'évita des erreurs qui auraient pu retarder ou même empêcher le remplacement du disque. Lundi matin, 17 novembre 2008, j'expédiai le disque à Burlington, à l'adresse donnée par le site de Seagate. Le disque aboutit là-bas pendant la journée du mercredi suivant et j'obtins un reçu par courrier électronique vendredi soir.

Cette astuce fonctionna une semaine, le temps de travailler avec le portable lundi pour le tester et de passer une (bonne) journée chez Bell mardi. Mais vendredi, 22 novembre 2008, le disque dur (Hitachi) merda tandis que je travaillais avec mon portable pour le tester. Pendant une frustrante tentative d'impression d'un document qui faisait planter OpenOffice, la machine se bloqua, essayant sans arrêt de lire un secteur défectueux. Je dus tout redémarrer après quoi j'eus un mal fou à récupérer mon travail. Je perdis même un fichier, mais heureusement, une copie était sur ma machine de bureau et les modifications furent faciles à reconstituer.

J'utilisai smartctl pour faire passer au disque dur de nouveau défectueux plusieurs inspections longues successives. À chaque fois, SMART trouvait des secteurs défectueux et s'arrêtait. Mais à chaque fois, le premier secteur défectueux était différent et avait un numéro supérieur au précédant. Mais chaque inspection était très longue et éliminait au plus un secteur. Ça promettait de ne jamais finir. Je m'essayai ensuite avec l'outil Fitness Test de Hitachi qui détecta mon disque et le scanna en entier. Il trouva des secteurs défectueux lui aussi, essaya de les réparer mais échoua. Ainsi, il n'y avait rien à faire pour sauver mon disque une seconde fois.

Cette réapparition du bogue m'exaspéra au-delà du possible, en tout cas hors des limites de l'acceptable. Je n'en pouvais tout simplement plus, mais ça ne finissait jamais. J'avais juste envie de tout abandonner, lâcher l'informatique, pour ne plus jamais au grand jamais revoir de bogues sans bon sens de même! Mais je ne pouvais pas faire ça, car je ne voyais rien d'autre à faire de mon existence après avoir pris cette direction. Dans ces conditions, et pour être prêt pour Miami, je devais refaire fonctionner la maudite machine!

Ma première idée était d'acheter un nouveau portable, le moins cher possible. En trouver un à 500$ ou moins, tel était mon objectif du moment! Je dus vite me rabattre sur des machines réusinées et je me retrouvai avec des configurations vraiment minimales: processeur Celeron, 512Mo de mémoire parfois avec Windows Vista pour tout ralentir, 40Go de disque dur, etc. Je risquais d'être coincé avec Windows Vista à cause de la carte réseau sans fil, une carte graphique ATI ou autre chose, sans possibilité de faire grimper ma mémoire pour le rendre assez rapide pour ne pas devenir cinglé. J'abandonnai donc l'idée.

Mon idée suivante fut de me procurer un nouveau disque dur à la Maison de l'Informatique, un magasin près de chez moi. Contrairement à un achat par Internet, je pensais pouvoir l'avoir le jour même, l'installer et tout serait arrangé au pire pour quelques mois. Cela me coûterait de l'argent et peut-être la réinstallation de Windows et Linux, mais ça avait des chances de fonctionner. Je songeai aussi m'acheter, à la place, une clé USB d'au moins 8Go pour remplacer le disque dur. La clé ne me sauterait pas à la figure, elle!

Je me rendis compte en y pensant bien que je raisonnais comme si mon Seagate de 160Go ne serait jamais remplacé. Si je tenais compte de cela, le mieux à faire devenait de sacrifier momentanément mon disque dur externe. Au pire, si mon portable faisait caca dans ce disque-là aussi, j'étais susceptible éventuellement d'avoir un disque neuf de 160Go qui se retrouverait dans mon boîtier. De plus, acheter une clé USB pour tenter d'y installer Linux risquait juste de me faire perdre beaucoup de temps. L'installation sur un tel support étant inhabituelle, il se peut que des bogues insoupçonnés avec Ubuntu surgissent, rendant la configuration inutilisable. Windows, pour sa part, refusera catégoriquement de fonctionner sur la clé USB! Ainsi, il valait mieux installer Linux sur un vrai disque dur, intégré au portable.

J'effectuai le transfert de données samedi, 23 novembre 2008. La veille, un test long avec SMART n'avait révélé aucune erreur si bien que je savais ce disque encore fiable. Pour cela, j'utilisai encore une fois le live CD de GParted. Malheureusement, le démarrage avec le CD échoua, car la machine se bloqua après l'affichage du message Setting system clock. Je dus éteindre l'ordinateur en maintenant le bouton de mise sous tension enfoncé, car rien d'autre ne fonctionna. Ce dysfonctionnement laisse croire à un problème de la carte mère, mais la seconde tentative porta fruit. Si j'étais resté coincé, j'aurais essayé avec le live CD d'Ubuntu et, si lui aussi s'était coincé, j'aurais essayé en désespoir de cause d'enlever la pile-bouton puis la remettre en place après avoir attendu quelques minutes. Cela aurait réinitialisé la mémoire CMOS contenant les réglages du BIOS et peut-être sauvé la machine. Sinon, tout aurait été fini, comme ça, pour rien, et j'aurais de nouveau été pris de désespoir.

Le transfert ne fut pas facile, car il y avait des secteurs défectueux partout sur le disque Hitachi, à présent! La copie de ma partition Windows se fit sans mal avec GParted, mais ce logiciel échoua avec ma partition Linux. Je savais d'avance qu'il échouerait avec le reste.

Je demandai à GParted de vérifier la partition Linux copiée, cela prit du temps, mais il réussit. Par contre, la taille de l'espace occupé de la nouvelle partition était inférieure à celle de l'ancienne partition. Des fichiers s'étaient donc perdus dans le processus et je ne pouvais pas savoir lesquels. Le système Linux qui résulterait de ce transfert douteux risquait de merder un jour ou l'autre, me forçant à tout réinstaller.

Je dus donc créer des partitions vides sur mon Seagate de 80Go et y copier du contenu avec des commandes du genre sudo cp -a /media/Ubuntu_/* /media/Ubuntu depuis le live CD d'Ubuntu. Avec ça, la copie de ma partition d'Ubuntu réussit, car les secteurs défectueux ne correspondaient pas à des fichiers, par grande chance. Ainsi, là où la copie bit à bit de GParted échouait, une copie logique réussit admirablement et me sauva un travail de réinstallation fastidieux.

L'option -a est nécessaire pour préserver la date et l'heure des fichiers tandis que sudo permet en plus, combiné à l'option, de préserver les permissions et les propriétaires. Sans ces précautions, j'aurais tout fait cafouiller mon installation de Linux!

Le formatage a par contre modifié les identifiants des partitions tels que retournés par la commande sudo vol_id. Je dus donc effectuer des mises à jour dans /etc/fstab et /boot/grub/menu.lst. Ensuite, je fis la transplantation de disque dur. Malheureusement, j'oubliai un identifiant si bien que ma partition Linux ne s'amorça pas correctement. La correction effectuée, tout fonctionna admirablement bien.

Par contre, Windows XP ne pouvait plus lire mes partitions Linux. Le problème est que le formatage nécessaire pour effectuer la copie à travers les secteurs défectueux a créé des inodes de 256 octets au lieu de celles de 128 octets qu'il y avait par défaut. Ext2 IFS ne parvenait alors plus à lire quoi que ce soit et la seule solution proposée était d'encore formater! Je décidai de laisser faire et de me passer de l'accès à mes partitions Linux depuis Windows. Étant donné que j'utilise Linux 99% du temps sur cette machine, perdre du temps pour Windows n'en valait pas le coup.

Je me suis enfin décidé à acheter une clé USB de 8Go. Je copiai ma partition Linux sur cette clé et m'organisai pour y ajouter mon répertoire de travail et mes données essentielles pour travailler sur mon doctorat et faire ma présentation. La copie effectuée, il restait encore de la place sur la clé. Je la rendis amorçable en installant GRUB, testai et constatai avec étonnement mais aussi avec soulagement que cela fonctionnait! Je pouvais démarrer Linux sans passer par le disque dur. Je disposais ainsi d'une superbe solution de secours. Quoiqu'un peu lent, l'amorçage à partir de cette clé sera toujours possible, à moins que le portable ne cesse complètement de fonctionner.

Conclusion

Obtenir un disque dur pour un portable semble bel et bien plus difficile que prévu. À la lumière des résultats énoncés sur cette page, on dirait que certains paramètres que je ne connais pas doivent être pris en compte lors de l'achat. Il est même possible que seul le fabricant du portable soit à même de fournir un disque compatible, sur lequel il impose un surcoût à moins de proposer une composante reconditionnée.

Je ressentais aussi une légère crainte que le message Setting system block suivi du plantage ne reparaisse, comme avec le live CD de GParted. Il se pouvait toujours que je sois coincé avec un nouveau bogue, cette fois-ci insurmontable à moins de remplacer la carte mère, ce qui est bien évidemment impensable dans le cas d'un ordinateur portable.

Tout cela me choque à un tel point que j'envisage ne plus jamais racheter de portable ou, au pire, opter pour une machine usagée la moins chère possible (500$ au maximum) que je changerai annuellement si nécessaire. Mais dans ce dernier cas, je devrai probablement oublier Linux, car je me retrouverai avec des composantes incompatibles, principalement la carte réseau sans fil et la carte graphique ATI trop commune et si problématique. Comme maigre consolation, j'aurai toujours la possibilité d'exécuter Linux par-dessus Windows grâce à VirtualBox. Mais avec le Celeron dont j'écoperai probablement avec un budget si restreint, ce sera si lent que j'en perdrai probablement les pédales au point d'infliger une rude bastonnade à la pauvre machine impuissante!

Comme solution alternative, il y a certes les ultra-portables bas de gamme comme le Eee PC de Asus, mais avec son écran de 7", je risque de finir chez l'ophtalmologiste après mon prochain examen de la vue pendant lequel l'optométriste sera sidéré par à quel point ma vision aura baissé!

Il faut ajouter que toutes ces investigations et manipulations me firent perdre beaucoup de temps, même si je faisais autres choses pendant les longs tests et transferts. Certains me recommandèrent de remplacer la machine au complet, mais je ne pus m'y résoudre. Pourtant, ce sera peut-être, en fin de compte, la seule façon de régler le problème pour de bon. J'estime que ma plus grande erreur a été d'essayer d'augmenter la vitesse de la machine en remplaçant le disque dur, durant l'été 2008. C'est en effet ce nouveau disque qui, ayant flanché, m'a causé les nouveaux soucis.