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Écran noir et plus rien

Lundi, 31 décembre 2007 a failli être le dernier jour du Salvator, la machine de table que j'ai achetée à peine deux ans auparavant. Heureusement, mes pire craintes s'avérèrent infondées; le problème était bénin, quoiqu'un peu surprenant.

Encore un autre plantage d'Ubuntu

Depuis que je suis passé à Ubuntu 7.10, j'éprouve divers problèmes, le plus frustrant étant un plantage régulier du système peu après son démarrage. Lors du plantage, je peux bouger la souris, mais peu importe où je clique, peu importe sur quelle touche j'appuie, rien ne se passe. Les seules façons de redémarrer l'ordinateur sont le bouton de réinitialisation ou un branchement via SSH depuis une autre machine. En effet, je peux récupérer le contrôle en me branchant à la machine à distance puis en tuant le serveur graphique X.Org. Le serveur redémarre alors et je me trouve devant l'écran de branchement, comme si de rien n'était. Cette méthode est très agaçante, car je n'ai pas toujours une seconde machine ouverte sous la main. Heureusement, si la machine fonctionne bien pendant une dizaine de minutes suivant le démarrage, elle demeure stable par la suite.

Apparemment, selon des recherches sur Google et des forums, le problème serait lié au pilote de carte graphique NVIDIA. La version la plus récente du pilote était susceptible de résoudre le problème, mais elle n'était pas disponible via les dépôts d'Ubuntu. Installer la version provenant directement de NVIDIA occasionne divers problèmes lors de la mise à jour automatique du système si bien que je préférais avoir une mise à jour provenant des dépôts de Ubuntu.

Alors, lundi, 31 décembre 2007, la machine planta une fois de trop, après que j'aie éprouvé des difficultés à accéder à mon courrier électronique. Ce second problème, qui survenait de plus en plus régulièrement en fin 2007, n'avait strictement aucun lien avec le premier, mais la combinaison des deux bogues avait de quoi frustrer. Alors, ce lundi matin, j'appuyai de nouveau sur le bouton de réinitialisation de la machine, peut-être un peu trop énergiquement. Ou peut-être pas, non plus.

Toujours est-il que l'effet était là: la machine n'allumait plus. L'écran restait noir et aucun bip de démarrage ne se faisait entendre. Le disque dur et les lecteurs optiques se mettaient en marche, mais ça n'allait pas plus loin que cela. J'essayai d'appuyer de nouveau sur le bouton de réinitialisation, en vain. Je tentai d'appuyer sur le bouton de mise sous tension pour éteindre la machine; je dus le maintenir enfoncé pendant cinq secondes pour réussir. Ensuite, je redémarrai l'ordinateur qui figea encore une fois avant même d'alimenter l'écran.

Furieux à l'idée que Ubuntu ait fait sauter ma carte mère d'une façon ou d'une autre, j'étais de plus en plus résolu à débrancher cette maudite machine de malheur, qui n'avait fait que planter et lambiner pendant les semaines précédant le plantage final, pour l'envoyer à la récupération. Je ne changerai pas la carte mère, ai-je songé, c'est fini! Après m'être débarrassé de la machine, j'utiliserais mon portable qui, heureusement, fonctionnait encore au moment où j'écrivais cette page.

Ce problème inattendu était particulièrement enrageant, car quelques jours après, le 3 janvier 2008, je partais pour Cuba avec mes parents. Je ne reviendrais que le 11 janvier et ne pourrais pas faire inspecter la machine avant cette date. En effet, vu le peu d'indices dont je disposais, mes options se résumaient essentiellement à tenter un remplacement de carte mère ou à envoyer la machine au magasin pour qu'ils essaient de remplacer chaque pièce (incluant la carte mère...) une à une. Je ne disposais pas chez moi d'une réserve de pièces suffisante pour faire ce genre de tests moi-même. Non seulement ma machine ne serait pas prête pour commencer ma session d'hiver 2008, mais en plus, je ne pourrais cesser de penser à ça pendant tout mon voyage à Cuba!

Vaines tentatives

Avant d'en venir à déclarer la machine morte pour de bon et l'envoyer au recyclage, possiblement sans même essayer de récupérer des pièces, j'essayai tout ce que je pus pour la faire rallumer! Voici un résumé des vaines tentatives que j'ai faites.

Incroyable mais vrai: le lecteur de disquettes!

Après toutes ces tentatives, j'en vins à essayer de débrancher le lecteur de disquettes. C'était à tout hasard; je ne voyais pas comment cette antiquité pouvait perturber le démarrage à ce point-là. Mais bon, avant de mettre la machine aux rebuts, il faut évidemment essayer tout ce qu'on peut pour la faire rallumer! Et là, la machine alluma! Du moins, j'entendis le bip. Par contre, elle se bloquait au moment de charger le système d'exploitation. Un peu anxieux à l'idée que ce soit le disque dur qui ait rendu l'âme mais m'accrochant à l'espoir que ce soit le lecteur de disquettes débranché qui suscite ce blocage, j'éteignis de nouveau la machine et rebranchai le lecteur.

J'aboutis cette fois au menu de lancement du système d'exploitation mais seulement après un délai de plusieurs secondes. Comme la diode du lecteur de disquettes n'allumait plus au démarrage de la machine, je tentai de débrancher et rebrancher le lecteur. Enfin, je finis par l'avoir et la machine continua à allumer!

J'étais soulagé de ne pas avoir à inspecter les broches du lecteur comme j'avais eu à le faire quelques mois auparavant avec le lecteur de la machine Buist, une vieille picouille datant de février 2000. En effet, ce jour-là, le lecteur ne fonctionnait plus, peu importe que je le débranche et le rebranche. J'avais fini par découvrir qu'une des broches, sur le lecteur, était croche et par la redresser avec mes doigts, ce qui avait ressuscité le lecteur. Ceci est loin d'être idéal, car la broche aurait pu casser ou s'encrasser au contact du gras sur la peau; c'était un coup de chance que ça ait fonctionné! Je n'eus pas à en arriver là sur le Salvator, en cette veille du nouvel an!

Le 2 janvier 2008, je résolus également le problème de plantages de Linux en mettant le pilote de carte graphique NVIDIA à jour. J'utilisai pour cela un script appelé Envy.

Ça ne pouvait pas être aussi simple...

Tout lecteur initié parcourant cette page se dira que je me suis fait des illusions, qu'il était très improbable que mon problème de démarrage soit dû à un simple lecteur de disquettes. Effectivement, le problème était bel et bien plus complexe que cela! La machine a en effet redonné des misères le 2 janvier 2008, puis de temps en temps par la suite. Je craignais de plus en plus que le bogue n'empire et qu'éventuellement, la machine ne démarre plus du tout.

En particulier, l'installation de Windows Vista qui eut lieu samedi, le 19 janvier 2008 exigea une quantité non négligeable de redémarrages. Vers la fin de la journée, plutôt que redémarrer convenablement, la machine bloquait et l'écran restait noir. Je devais alors éteindre l'ordinateur, attendre quelques secondes puis, avec un peu de chance, la machine rallumait. Au pire, il me fallait deux ou trois frustrants essais avant de l'avoir.

Un jour, je tentai d'ouvrir la tour pour débrancher le fil du ventilateur du bloc d'alimentation. Ce fil ne permet à la carte mère que de recevoir la vitesse de rotation du ventilateur, non pas de l'alimenter en électricité. Son débranchement ne pouvait donc pas affecter le bon fonctionnement du bloc d'alimentation. Par contre, la carte mère Asus P5LD2 considère que mon ventilateur de bloc Antec tourne trop lentement et se bloque au démarrage si je n'indique pas dans les réglages du BIOS d'ignorer cette vitesse. Je me suis dit que le problème avait empiré et que maintenant, le système plantait si la vitesse n'était pas suffisante au démarrage. Rappelons qu'après le démarrage, la machine demeurait stable si bien que je croyais avoir affaire à un problème de BIOS. Débrancher le fil me donna la paix pour quelques semaines.

La deuxième bombe du CPU

La première bombe du CPU m'en a fait voir de toutes les couleurs en m'initiant à l'installation des dissipateurs de chaleur, une tâche qui s'avère pratiquement un art en raison du nombre incroyable de mécanismes de rétention et de la relative habileté manuelle nécessaire pour installer ces bidules essentiels sans tout faire sauter. Bon, installer un dissipateur de chaleur n'est rien à côté de l'assemblage d'une voiture ou d'un avion, mais c'est quand même quelque chose en soit... Eh bien, il fallut qu'une seconde bombe du CPU apparaisse dans mon Salvator.

Alors, peu de temps après avoir «stabilisé» ma machine en débranchant le fil du ventilateur du bloc d'alimentation, j'ai découvert que la température du processeur montait à 90 degrés. Si j'exécutais deux programmes simultanément, mettant en oeuvre les deux coeurs de mon processeur, je pouvais même faire monter la température à 100 degrés! Au repos, la température se stabilisait à 80 degrés. C'était plutôt haut et cela pouvait expliquer les difficultés de démarrage de la machine, voire même un fonctionnement plus lent surtout sous Windows Vista. En effet, si le processeur était trop chaud dès le démarrage, le BIOS pouvait très bien stopper le système. Un message d'erreur clair et précis aurait été apprécié, par contre. J'ai également lu que la vitesse d'un processeur Intel diminue si sa température est trop élevée. Lundi, 4 février 2008, n'y tenant plus, j'ai poussé les choses à bout: j'ai fait tourner deux programmes simultanément jusqu'à ce que quelque chose se passe. La température est montée à 104 degrés, l'écran de veille est parti et tournait lentement, puis la machine s'est éteinte d'un coup sec. Par chance, elle a rallumé peu après. Évidemment, il n'était pas acceptable que la machine perde la carte de cette façon!

Samedi, 9 février 2008, j'ai donc décidé d'opérer la machine afin de lui redonner une température normale de fonctionnement. Pour ce faire, j'ai démonté le dissipateur de chaleur du processeur, l'ai inspecté à la recherche de pins cassées, n'en ai pas trouvées, j'ai soufflé entre les tiges du dispositif pour évacuer la poussière, puis j'ai remis une nouvelle couche de pâte thermoconductrice. J'ai ensuite remis le dissipateur en place, ce qui s'est avéré plus facile que prévu. Je m'attendais à devoir exercer une pression excessive pour enfin entendre les quatre clics, trouver des pins cassées après avoir ôté le dissipateur, constater que ma pâte thermoconductrice avait séché, etc. Rien de cela ne se passa! Cette fois-ci, les quatre clips s'enclenchèrent avec un clic audible.

La machine démarra après ce traitement, ce qui ne manqua de provoquer chez moi une vague de soulagement. J'accédai alors aux réglages du BIOS pour voir la température du processeur. Celle-ci semblait se stabiliser à 45 degrés si bien que je démarrai la machine sous Linux. Malheureusement, lorsque j'ouvris une session, la machine redémarra toute seule et se bloqua! Deux très frustrantes tentatives plus tard, elle rallumait et demeurait stable quelques minutes. La température montait à 70 degrés si j'exécutais des programmes, puis se stabilisait à environ 50 degrés au repos. C'était beaucoup mieux qu'avant l'intervention! Et c'était à mon avis acceptable. Je ne pourrais pas faire mieux sans investir dans un nouveau dissipateur de chaleur, en tout cas.

Malheureusement, la machine gela quelques temps après que je l'aie laissée au repos. Je la redémarrai et elle gela presqu'aussitôt après le démarrage de ma session sous GNOME. Un nouveau démarrage suivi d'un plantage me firent perdre les pédales encore une fois. De nouveau, je songeai jeter la machine par la fenêtre après avoir sauté dessus à pieds joints plutôt que remplacer cette foutue carte mère! Heureusement, je n'en fis rien.

La première chose intelligente que je fis après m'être calmé un peu, c'est d'exécuter Memtest86 pour tester la mémoire. Pendant plus d'une heure, le programme fonctionna et la machine ne planta jamais! Il y avait donc de l'espoir! Je tentai donc de démarrer la machine sous Windows Vista pour tester et pendant plusieurs heures, elle fonctionna sans planter.

Le problème était que les plantages de Linux à cause du pilote de NVIDIA avaient recommencé et empiré. Puisque cela coïncidait avec une récente mise à jour du noyau, il y avait lieu de croire que réutiliser le script Envy pourrait résoudre mon problème. Je le fis dimanche matin, 10 février 2008, et cela redonna stabilité à ma machine éprouvée!

Conclusion

Pour résumer, nous avons ici affaire à deux problèmes distincts: le pilote de NVIDIA qui, à présent, fonctionne mal et une instabilité matérielle de ma carte mère. Je peux travailler sur le premier problème en mettant le pilote à jour ou, au pire, en remplaçant la carte graphique pour une autre de marque ATI en espérant que le pilote aille mieux, ce qui est loin d'être prometteur... Je pourrais aussi renoncer à Linux ou réinstaller une ancienne version qui fonctionnait bien.

Par contre, pour le second problème, il n'y a pas grand-chose à faire à part espérer et changer la carte mère lorsque la machine ne démarrera plus du tout. Cela promet de mettre ma patience et mes nerfs à rude épreuve. Il se peut aussi que cela reste stationnaire pendant des mois, peut-être des années.