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Les mois précédant l'achat du Drake, j'ai éprouvé plusieurs difficultés avec Ubuntu: un bogue m'empêchant d'agrandir le pointeur de la souris à moins de modifier des fichiers système pour en mettre un gros par défaut, la reprise des plantages au retour de veille, l'impossibilité de transférer de la musique sur mon iPod depuis Linux, des difficultés à transférer des fichiers sur ma tablette Android, des difficultés intermittantes à imprimer nécessitant dans un tel cas un redémarrage sous Windows et la non disponibilité de nombreuses applications comme des logiciels de création de musique et Google Drive. De plus, j'ai lu pendant mes recherches que certains possesseurs de processeurs Ivy Bridge ont eu droit à des plantages intermittants du système jusqu'à ce qu'ils installent, à bras, le noyau 3.4, non disponible dans les paquets proposés par Ubuntu. Il fallait le compiler soit-même ou installer une version provenant d'un PPA. Et à chaque demande d'aide sur un quelconque forum, je n'obtenais rien du tout, ou des commentaires négatifs me suggérant de changer de machine ou d'installer Windows! J'en étais rendu au point d'envisager prendre un abonnement pour obtenir du support technique payant!
Dans un tel cas, aussi bien investir dans Windows ou Mac OS X, qui permettent de toute façon d'exécuter pas mal toutes les appliactions open source majeures, notamment Firefox, Thunderbird, LibreOffice, GNU Emacs, GPG, LaTeX, etc. Chrome y est aussi disponible, de même que FoxIt Reader pour la lecture de fichiers PDF. Et il n'y a pas de problèmes constants avec des pilotes d'imprimante, de scanner ou les appareils mobiles.
Par contre, je ne voulais pas abandonner Linux, car j'en avais besoin pour utiliser Unison qui est le seul permettant de synchroniser des répertoires entre mon ordinateur de bureau et mon HTPC. Les applications de synchronisation sous Windows que j'ai essayées se contentent de transférer plusieurs fois la taille des répertoires à synchroniser pour simplement décider quoi copier, ce qui est bien entendu insensé, même en cas de copie locale sur un disque dur externe. Avec un réseau instable à vitesse variable, c'est juste inutilisable! De plus, je souhaitais conserver Linux pour faire des expérimentations.
Cette fois, j'optai pour une stratégie différente: utiliser des machines virtuelles. Cela consiste à simuler un ordinateur sur lequel il est possible d'installer un système d'exploitation et des logiciels, sans affecter l'intégrité de la machine hébergeant la simulation. Par contre, les machines virtuelles étaient lentes autrefois, ce qui me rendit très hésitant à adopter cette stratégie. De nos jours, avec les extensions de virtualisation des processeurs, on peut atteindre un niveau de performance tout à fait acceptable. L'usage de machines virtuelles permet en plus de créer des clones d'un système, prendre des instantanés de l'état d'une machine auxquels il est possible de revenir en quelques clics et surtout, de créer autant de machines que désiré, et en exécuter simultanément autant que l'ordinateur hôte le permet! En utilisant le branchement Ethernet par pont, chaque machine peut se voir attribuée une adresse IP distincte par le routeur, ce qui en fait une citoyenne de première classe dans le réseau. Lors d'un accès réseau, la machine virtuelle apparaît alors comme un ordinateur tout à fait réel. Cette stratégie est adoptée dans certaines entreprises, dont celle où je travaille, pour offrir un certain nombre de serveurs à partir de grosses machines superpuissantes.
Je ne perdais rien à tenter ma chance, au fond. Il suffisait que j'essaie et, en cas d'échec, je pourrais juste supprimer la machine virtuelle et tenter d'installer Linux sur la zone restante de mon SSD. J'avais laissé 15Go libres lors du partitionnement spécialement pour cela. Comme gestionnaire de machines virtuelles, j'optai pour VirtualBox, car il est open source et fonctionne relativement bien, à part quelques bobos qui agacent un peu comme des piqûres de moustique. Le plus gros problème avec VirtualBox est que le changement de bon nombre de paramètres de la machine virtuelle fait tout cafouiller. Alors, je me dis la chose suivante: à quoi bon offrir ces options si elles ne fonctionnent pas? La prochaine page, portant sur l'installation de Mac OS X, révèle certaines des limites de VirtualBox.
Il serait long et fastidieux d'expliquer en détails comment je m'y suis pris pour construire ma machine Ubuntu sous VirtualBox et il existe sans aucun doute de très bons tutoriels à ce sujet. Je vais donc me concentrer sur les principales difficultés rencontrées et peut-être un jour reprendrai-je le processus de zéro sur une nouvelle machine virtuelle, possiblement avec une autre distribution de Linux pour la tester, après avoir chargé FRAPS et mon H2n de tout enregistrer fidèlement. On verra ça plus tard. Sachez toutefois que la procédure est assez simple.
Samedi, 11 août 2012, j'ai d'abord construit la machine virtuelle en utilisant l'assistant de VirtualBox. Je lui ai donné 4Go de mémoire, deux processeurs, j'ai veillé à ce que VT-x et la pagination imbriquée soient activées, et me suis assuré que l'UEFI était désactivé. J'ai fait un essai en UEFI, l'installation s'est bien passée, mais l'amorçage a échoué. Un essai UEFI fructueux méritera une capture vidéo intégrale! Quand à l'interface réseau, je l'ai configurée en mode pont pour que la machine apparaisse comme un membre du réseau auprès du routeur. Cela améliore la communication entre les machines virtuelles et les ordinateurs réels. Par exemple, avec ça, mon système Linux invité pourrait transférer des données vers mon HTPC ou se raccorder via wi-fi à un appareil Android pour y copier un fichier.
L'élément le plus important pour installer Linux est de s'assurer que la machine compte un lecteur DVD et associer l'ISO d'Ubuntu à ce lecteur DVD virtuel. Pas besoin d'un vrai DVD d'Ubuntu, juste l'image ISO téléchargée suffit! VirtualBox fera croire à la machine virtuelle que c'est un vrai DVD qu'il y a là et ça va démarrer l'installeur d'Ubuntu. Ensuite, avec un peu de chance, l'installeur détectera le disque dur et ça va être possible d'installer Ubuntu là-dessus pour ensuite retirer le DVD virtuel (en indiquant à VirtualBox d'émuler un lecteur vide).
Ce qui est bien avec Linux, c'est qu'il est tolérant aux changements de matériel. Il est donc possible de faire toutes sortes d'expérimentations sans risquer de tout faire cafouiller. Au pire, il suffit de revenir en arrière. Essayez donc de retirer un disque dur IDE de la machine virtuelle et rajouter ce même disque en SATA. Avec une machine virtuelle Windows, tout va cafouiller avec un joli écran bleu et ce n'est même pas sûr que la machine, remise dans sa configuration d'origine, démarrera correctement après, à moins de prendre un instantané avant le changement expérimental et de restaurer vers ce dernier après plutôt que réinitialiser manuellement les paramètres. Linux, lui, va simplement charger le bon pilote et ça va passer quasiment inaperçu.
Mais certains paramètres sont plus sensibles que d'autres. Par exemple, désactiver VT-x empêchera le démarrage d'un système 64 bits invité. De plus, la gestion audio souffre de bogues. Sous Linux, il m'a fallu utiliser l'audio AC97 plutôt que Intel HD Audio, car avec HD Audio, supposément pris en charge sous Linux, je n'avais aucun son!
L'étape suivant une installation et un amorçage réussis de Linux, c'est d'appliquer les extensions invités (guest additions en anglais). Cela ajoute des modules sous Linux virtualisé pour permettre une communication plus étroite avec l'hôte, pour en particulier occuper toute la surface d'affichage et partager des fichiers. La façon la plus simple d'installer ces extensions est de passer par VirtualBox lui-même, mais le problème ave ça, c'est que les extensions doivent alors être réinstallées chaque fois que Linux s'amuse à mettre son noyau à jour, et la dernière fois que j'ai eu à le faire, VirtualBox ne réagissait pas quand je tentais de démarrer l'installation. J'ai dû retrouver l'image ISO des extensions, la monter manuellement et démarrer le programme d'installation depuis Linux. Une façon plus fiable d'installer les extensions est d'appeler la commande sudo apt-get install virtualbox-guest-dkms. Cela va installer un paquet qui va automatiquement recompiler les modules à chaque mise à jour du noyau.
Le partage de données est effectué en déclarant sous VirtualBox des dossiers qui doivent être rendus accessibles par l'invité. Il est ensuite possible de monter ces dossiers sous Linux, en utilisant un module spécial de VirtualBox. De cette façon, Linux dispose d'un accès en temps réel à tous les fichiers de mon disque de données sous Windows!
Une stratégie alternative serait de passer par le réseau Windows, en partageant les fichiers sous Windows et en se connectant sous Linux via CIFS. Mais cela ajoute de la complexité à la configuration et Windows est souvent capricieux quant à la gestion réseau, surtout quand les ordinateurs en cause exécutent différentes versions de Windows ou pire, d'autres systèmes d'exploitation! Cette stratégie risquait donc de demander beaucoup d'essais et erreurs.
La prise en charge de périphériques USB est même possible grâce à des extensions d'Oracle pour VirtualBox. Il faut pour cela installer les extensions et activer la gestion USB. Ensuite, il devient possible d'indiquer à VirtualBox que tel périphérique réel doit être offert sous l'environnement virtuel. Ainsi, une clé USB douteuse à moitié morte pourrait être confiée aux soins de Linux pour que je puisse tenter de la réparer avec des outils offerts sous ce système. La prise en charge USB risque de devenir encore plus intéressante pour Mac OS X, car il existe des applications de bidouille pour iPod ne fonctionnant que sous Mac OS X. Je pourrais leur donner une chance de tenter de jailbreaker mon petit appareil pour m'amuser un peu.
La performance de la machine virtuelle est étonnamment bonne. Mieux encore, après l'installation des extensions invités, j'ai pu activer Unity et bénéficier des animations! J'ai même poussé l'audace jusqu'à essayer un petit jeu dans cet environnement et ça s'est très bien passé. Une semaine après ces victoires, j'étais suffisamment confiant pour agrandir la partition Windows sur mon SSD. Linux va pour le moment habiter dans une machine virtuelle. Rien ne m'empêcherait plus tard d'ajouter un nouveau SSD pour y installer Linux si la performance de la machine virtuelle devient insuffisante.