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Choix des pièces

Comme toujours, le choix de la carte mère n'est pas facile pour obtenir un système sur lequel il est possible d'installer Linux et surtout Mac OS X sans problèmes. Mais je ne voulais pas obtenir la compatibilité avec Mac OS X au détriment de la performance. Cette fois, même la tour fut difficile à choisir, car je voulais quelque chose offrant des ports USB 3 à l'avant.

Le processeur

D'abord, Intel ou AMD? Je choisis Intel, car c'était crucial pour avoir la moindre chance de pouvoir installer Mac OS X. De plus, les processeurs Intel consomment moins d'énergie et sont plus performants que leur pendants AMD avec plus de coeurs.

Je choisis la gamme de processeurs la plus commune, sur puce LGA1155. Il existait trois grandes catégories en 2012: les Core i3, i5 et i7. J'optai pour un i7, quadri-coeur avec 8Mo de cache et démultiplicateur non verrouillé. Cela veut dire que je pourrais overclocker la machine autant que je veux, du moins autant que le système de refroidissement installé le permet. J'estime ne pas pouvoir aller bien loin avec le ventilateur inclus. Si je veux m'aventurer dans l'overclocking, j'aurai besoin d'un ventilateur plus gros, voire d'un système de refroidissement liquide, mais ça peut se faire plus tard.

Après avoir choisi la marque Intel et la famille Core i7 LGA1155, je devais prendre une déchirante décision: 2e génération appelée Sandy Bridge ou 3e génération nommée Ivy Bridge? Les processeurs Ivy Bridge sont construits sur des circuits de taille plus petite que ceux des processeurs Sandy. Ils consomment moins d'énergie et sont un peu plus performants. De plus, un processeur Ivy Bridge est nécessaire pour bénéficier du PCI Express 3.0. Avec un Sandy Bridge, on aura du PCI Express 2.0. Mais au moment où j'achetai le Drake, aucun ordinateur Apple n'était disponible avec un processeur Ivy Bridge si bien que Lion, leur système le plus récent, ne prenait pas Ivy Bridge en charge. Par contre, une patch non officielle existait pour permettre l'utilisation d'un processeur Ivy Bridge.

C'est ainsi que je dus faire un choix entre performance et compatibilité Mac OS X. J'optai au final pour Ivy Bridge en raison d'autres contraintes de carte mère et la possibilité qu'au final, Mac OS X soit inutilisable pour moi.

Carte mère

Je trouvais que Linux restreignait mon choix de carte mère, mais de nos jours, tel n'est plus le cas. L'accès au processeur est standard, les contrôleurs SATA pour les disques sont adressés par AHCI, le USB par OHCI/EHCI/xHCI et il n'y a plus de soucis par rapport aux ports IDE et série, car il n'y en a plus! Les dernières variables sont l'audio et l'interface réseau. Non de nos jours, c'est Mac OS X qui impose la plus grande restriction quant aux cartes mères. L'endroit à consulter pour obtenir des informations à ce sujet est Hackintosh.com. On y trouve des guides d'achat et d'installation assez complets.

Au moment d'acheter mon ordinateur, il y avait très peu d'informations au sujet des processeurs Ivy Bridge. Les cartes les plus prometteuses étaient de marque Gigabyte, mais cette entreprise a beaucoup tarder à adopter l'UEFI. Il y avait aussi une liste de cartes Asus, mais c'était encore moins certain pour Mac OS X, surtout pour ce qui est de la gestion d'énergie et la possibilité de mettre la machine en mode sommeil. De plus, seuls certains modèles étaient couverts. Par exemple, la P8Z77 de Asus faisait partie de la liste, mais sa petite soeur moins coûteuse P8Z77-V LX n'y était pas. Par contre, je trouvai un post de forum selon lequel une installation de Mac OS X aurait réussi sur une P8Z77-V LX.

J'ai exploré la possibilité d'opter pour une Sandy Bridge, ce qui me permettait de prendre un chipset Z68 au lieu de Z77, mais les cartes Gigabyte à base de Z68 sont dépourvues d'UEFI. On y trouve plutôt un BIOS configurable à l'aide d'une application sous Windows!!! J'ai trouvé ça tellement aberrant que ça m'a dissuadé d'opter pour une Gigabyte. Les nouvelles cartes à base de Z77 sont certes dotées d'UEFI, mais des cas de plantage ont été rapportés. L'implantation UEFI de la compagnie n'est sans doute pas tout à fait mature, pas autant que celles d'Asus ou MSI qui l'ont adoptée depuis plus longtemps.

Pourquoi l'UEFI? Pour obtenir une interface de configuration du système plus conviviale, une meilleure certitude quant à la possibilité de démarrer la machine depuis n'importe quel disque dur installé ou même d'une clé USB, la possibilité de faire des diagnostics avec un shell pré-amorçage, la prise en charge de disques de plus de 3To et... la curiosité.

Ces frustrantes recherches me menèrent à bien des incertitudes. Si le systèm Mac OS X était si sensible au processeur et à la carte mère, ça se pouvait bien qu'il n'aime pas ma combinaison. Je devais donc prendre un risque, à moins d'opter pour un ancien modèle de processeur ou de carte mère qui ne serait plus disponible aujourd'hui! Je choisis donc la P8Z77-V LX pour laquelle j'avais lu des posts favorables, et optai pour le Ivy Bridge puisque Mountain Lion va certes le prendre en charge! Justement, Apple a sorti en 2012 des MacBook sous Ivy Bridge, de superbes machines qui m'ont fait saliver. Il n'aurait pas fallu que je voie ça en juin, avant d'acheter le Drake...

Il y avait d'autres éléments à considérer aussi: la connectique. Les cartes Gigabyte Z77 de base étaient dépourvues de toute connexion audio numérique. Lorsque mes haut-parleurs me lâcheront, ce qui peut bien entendu arriver puisqu'ils datent de 2003, je voudrais avoir la possibilité de les remplacer par un système compatible avec S/PDIF. Il faut pour ça que la puce audio ait une telle sortie. La P8Z77-V LX de Asus offrait cette sortie audio numérique en plus d'autres choses pas mal intéressantes comme les ports USB 3, SATA 3 6Gb/s, un port Gigabit Ethernet, l'audio 5.1, la possibilité de paramétrer la vitesse des ventilateurs, etc.

Le boîtier

Celui-là m'a posé beaucoup de problèmes, car je souhaitais obtenir un boîtier offrant des ports USB 3 à l'avant. Je découvris avec déception que la plupart des boîtiers n'offraient que des ports USB 2, rendant les ports USB 3 de ma carte mère difficiles à utiliser. Autre difficulté: il fallait que le boîtier puisse accueillir un ou plusieurs disques SSD de 2.5", avec ou idéalement sans adaptateur 2.5" vers 3.5". Le problème est que les adaptateurs pour SSD que j'ai vus ne peuvent être fixés au boîtier que par des vis latérales tandis que certains boîtiers offrent des plateaux sur lesquels les disques sont vissés par en-dessous. J'ai eu ce problème avec ma tour Antec (voir mon histoire d'installation de SSD).

J'ai cherché longtemps, j'ai fini par trouver des boîtiers avec de tels ports, mais ils étaient soit très coûteux (plus de 200$ pour la tour!), soit venaient avec des surprises que je ne voulais pas. Par exemple, le VN400A1W2N Commander de Thermaltake m'a semblé très intéressant pour le prix, mais j'ai lu dans les revues qu'il était trop petit de sorte qu'il était difficile d'y installer son système. Je me suis penché sur le VO30001N2N Level 10 GTS de la même compagnie. Je l'ai trouvé bien intéressant, car il offrait le USB 3 et les plateaux à disques durs permettaient de brancher les SSD autant que les disques durs conventionnels. Par contre, je n'aimais pas beaucoup l'apparence du boîtier, avec ses plateaux à disques qui ressortaient à l'avant. De plus, les plateaux sont conçus pour insérer et retirer facilement des disques de sorte que les branchements sont effectués dans la tour et il y a un mécanisme de passage du signal permettant de simplement glisser les disques. Mais un tel mécanisme ajoute une variable. Si le disque ne fonctionne pas, ça peut être le câble SATA comme le boîtier!

Le Defender Gaming de Ultra m'a beaucoup intéressé. J'ai fait beaucoup de recherches à son sujet, car il offrait les ports USB 3 et me plaisait bien avec ses lignes rouges et sa couleur noire. Par contre, je découvris en poussant plus loin que les disques étaient vissés sur des plateaux de sorte que ça pourrait fort bien arriver que ce soit vissé par en-dessous, encore! J'ai cherché beaucoup pour essayer de trouver et ne pus jamais obtenir de certitude!

Toute la famille des boîtiers CoolerMaster passa au peigne fin, du moins ceux offerts par TigerDirect et NewEgg. Il y en avait certains, coûteux, avec les ports USB 3 tandis que ceux en bas de 100$ n'en avaient pas. Si je retournais voir aujourd'hui, peut-être en trouverais-je plusieurs et serais bien triste, voire tenté de remplacer mon boîtier actuel. Je ne le ferai pas pour éviter de me faire souffrir inutilement!

Le boîtier Antec One m'intéressa au plus haut point, offrant pour 50$ les ports USB 3. Mais je lus plus tard que certains boîtiers Antec, dont le Nine Undred, comportent des pièges. Il est en particulier impossible d'installer un SSD sans retirer la carte mère et pour certains boîtiers, il faut retirer plusieurs vis simplement pour accéder aux disques durs. Je voulus donc éviter ça.

J'explorai la famille des Corsair et fus amèrement déçu: aucun boîtier n'offrait de baie 3.5" nécessaire pour installer mon lecteur de cartes qui se trouvait dans ma vieille machine. Puis je découvris des boîtiers offrant du pseudo USB 3! Il y avait certes un port, mais il fallait le raccorder en faisant passer un fil à travers le boîtier, par une fente de carte d'extension puis le raccorder à l'arrière, à l'extérieur du boîtier! Ce contournement est dû au fait que le standard USB 3 ne prescrivait aucun format pour les connecteurs internes! Des fabricants de cartes mères ont proposé un format, mais il se peut qu'il y ait des variantes. C'est peut-être pour ça que les tours avec USB 3 étaient si rares en juillet 2012.

J'ai trouvé ça pas mal difficile de rechercher une tour en ligne. J'aurais bien aimé pouvoir examiner ces boîtiers, les palper, en tester les mécanismes, mais il m'aurait pour cela fallu aller le chercher en magasin et le trimbaler dans le métro, ce qui n'aurait pas été très plaisant. Si j'avais fait ainsi, mon choix final de tour aurait probablement été différent.

Au bout du rouleau, sur le point d'abandonner mon projet, j'optai pour une tour toute simple: la 335U de CoolerMaster. Je lui adjoignis un lecteur de cartes offrant des ports USB 3. Je découvris cette «merveille» sur NewEgg; on verra plus tard que ce n'était pas si merveilleux que ça...

Carte graphique ou non?

Lorsque j'ai assemblé le Salvator en 2005, j'ai été confronté à un dilemme: carte son dédiée ou puce audio intégrée? J'ai fini par opter pour la puce intégrée, en partie à cause du mauvais coup que Creative m'a fait en produisant la série X-Fi totalement incompatible avec Linux; je ne leur ai toujours pas pardonné ça! Je me suis ensuite rendu compte que c'était un bon choix, que la puce audio sur la carte mère suffisait amplement à mes besoins, à part peut-être pour enregistrer des sons. Mais pour ça, il y a le H2n de Zoom, mais c'est une autre histoire.

Eh bien en 2012, je fus confronté à un second dilemme du genre: acheter une carte graphique NVIDIA ou utiliser la puce Intel HD 4000 intégrée au processeur? J'ai fait quelques recherches et suis tombé sur un comparatif laissant croire que la puce Intel peut compétitionner avec certaines cartes graphiques NVIDIA de base. N'étant pas prêt à investir plusieurs centaines de dollars dans une carte graphique, je risquais fort bien de me retrouver avec une carte inférieure à la puce Intel! Je choisis donc d'essayer la puce Intel, sachant que je pourrais plus tard ajouter une carte graphique au besoin. La slot PCI Express 3.0 x16 de ma carte mère le permettra! Je pourrais même en installer deux en parallèle!

Un autre facteur décisif en faveur de la puce graphique était le fait qu'un pilote open source existait pour Linux. Non seulement ce pilote fonctionne bien, mais selon Phoronix, il offre des performances intéressantes. Le pilote d'Intel prend en charge XRandR 1.3, permettant l'utilisation d'écrans multiples beaucoup plus facilement que les versions du pilote fermé de NVIDIA que j'utilisais sur le Salvator. À présent que le pilote NVIDIA prend lui aussi XRandR 1.3 en charge, le pilote d'Intel n'a plus cet avantage. Je voudrais éventuellement migrer vers une configuration à deux écrans, lorsque mon bureau de travail le permettra, alors c'était à y penser.

Je ne voulais pas investir trop dans une carte graphique, car elle ne me servirait que peu. Les jeux exigeant une carte graphique coûteuse sont très riches en détails visuels et, la plupart du temps, difficiles à jouer pour moi, exigeant de la rapidité, de l'adresse ou de l'observation. Le problème est que je découvre cela après l'achat du jeu, et c'est terriblement frustrant de me trouver bloquant après deux ou trois niveaux, peu importe le nombre d'essais tentés pour progresser! Par contre, il y a une autre application potentielle qui pourrait, éventuellement, justifier l'achat d'une carte graphique: du calcul parallèle. Des interfaces comme CUDA et OpenCL permettent de déléguer une partie du traitement de l'information à la carte graphique, ce qui est utile pour accélérer certaines opérations comme le rendu d'images de synthèse et, pourquoi pas, le traitement de signal audio numérique.

Stockage

Mon idée initiale était de récupérer le SSD que j'avais installé dans le Salvator pour tester, y installer Windows 7, et ajouter deux autres SSD: un pour Linux, un pour Mac OS X! Pour rappel, un SSD, pour Solid State Drive, est un disque sans aucune pièce mobile. C'est un peu comme une grosse clé USB, avec une capacité suffisante pour accueillir un système d'exploitation et même des données simples et une performance surpassant celle des disques durs conventionnels! Je me rendis progressivement compte que cette idée était un gaspillage de ressources, car seul Windows a besoin de plusieurs dizaines de giga-octets pour s'étendre comme un gros matou en manque d'énergie qui fait du poil partout. Linux et probablement même Mac OS X peuvent se contenter d'un espace de 20Go, à moins bien entendu d'installer des gros logiciels de la mort qui sont de toute façon trop spécialisés pour mes besoins. Ainsi, je songeai installer Linux et Mac OS X sur le même SSD, mais je fus tiraillé par la possibilité que Mac OS X exige une GPT tandis que Linux fera des chicis et voudra une MBR, ou Mac OS X se plaindra de voir une partition Linux sur son disque, etc. De plus, si l'installation de Mac OS X sur le même SSD que Linux échoue, je me mettrai à soupçonner que c'est la partition Linux qui interfère tandis que ce ne sera probablement même pas le cas. À noter qu'aucune de ces craintes n'est justifiée: Linux et Mac OS X peuvent cohabiter en harmonie sur un SSD pourvu d'une GPT!

J'ai fini par opter pour une solution évolutive. J'allais commencer avec un premier SSD et tenter d'y loger Windows et Linux comme j'avais fait sur le Salvator. Plus tard, j'essaierais Mac OS X sur un vieux disque dur de 200Go et, en cas de succès, lui achèterais un petit SSD, genre 32Go, pas trop cher. Rien n'empêche ensuite d'ajouter un autre SSD pour Linux, l'y déplacer et agrandir la partition de Windows. C'est l'avantage d'un ordinateur de table par rapport à un laptop; il est possible de faire évoluer la configuration. En fin de compte, la configuration a évolué dans une autre direction, comme on verra plus loin.

J'ai adjoint à mon SSD un disque dur ordinaire d'un terra-octet pour le stockage des données. Mon idée initiale était d'en mettre un gros de 3To ou plus pour m'amuser avec les GPT et l'UEFI, question de voir si ça va vraiment fonctionner et me permettre d'utiliser tout l'espace. Mais un tel disque coûtait plus de 200$ et, à bien y penser, je n'avais pas besoin d'autant d'espace. Encore une fois, si je retournais voir quelques mois plus tard, je trouverais possiblement un foisonnement de disques de plus de 3To et des SSD de taille suffisamment grande pour me laisser bouche bée! Apple proposait déjà, en août 2012, un SSD de 512Go en option pour son MacBook Pro (super cher mais disponible!), alors il n'est pas impossible, dans un an ou deux, qu'on trouve des SSD d'un terra-octet, voire plus gros encore!

Mémoire

Qu'en est-il de la mémoire? Eh bien j'ai voulu équilibrer vitesse avec capacité. Étant donné que j'envisageais installer des machines virtuelles, j'optai pour 16Go de mémoire DDR3. Je choisis de la 1600MHz, prenant soin de vérifier que la carte mère pouvait bien l'utiliser à sa vitesse maximale. Afin de profiter du double canal tout en permettant une expansion future sans gaspiller des barrettes, j'ai pris deux barrettes de 8Go. De cette façon, si un jour je voulais monter à 32Go (allez savoir pourquoi, mais on sait jamais...), je pourrais simplement ajouter deux autres barrettes de 8Go.

Bloc d'alimentation

Encore une fois, j'ai tenté d'équilibrer performance et prix. Je ne voulais pas aller dans l'extravagance avec un bloc de 1500W pourvu de tellement de connecteurs que ça encombrerait le boîtier au point de bloquer la ventilation! Je voulais rester dans les tours moyennes, non pas migrer vers une tour de grande taille ou un rack, car mon espace de travail serait trop encombré par ce genre de monstres. J'ai plutôt opté pour un 750W à un prix raisonnable. J'ai constaté plus tard que j'avais eu ce bloc à rabais et qu'il était de plus haute gamme que je pensais. Avec ses NEUF connecteurs SATA et SIX Molex, ainsi que deux jeux de connecteurs PCI Express, je ne suis pas près de manquer de branchements! Sur ce bloc, je pourrais raccorder non pas deux mais QUATRE cartes graphiques nécessitant un connecteur auxiliaire à 8 broches! Ou bien existe-t-il réellement des cartes graphiques si gourmandes en énergie qu'il leur faudrait deux connecteurs à huit broches? Si tel est le cas, je pourrais m'en offrir deux et les brancher! Mais à quoi bon?