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ACPI

Advanced Configuration and Power Interface, je dirais plutôt Annoying Complicated Problems and Interference. C'est un standard relativement récent en ce qui a trait à la gestion d'énergie sur ordinateurs. Il établit une collaboration entre le micro-logiciel d'entrée/sortie de base de l'ordinateur (appelé BIOS), le système d'exploitation (par exemple Windows ou Linux) et les logiciels pour fournir une meilleure gestion de l'énergie sur l'ordinateur. Il peut toutefois devenir, par la même occasion, une source de problèmes étranges et parfois insurmontables. Ayant été victime de certains problèmes liés à ACPI, j'ai voulu rassembler mes connaissances sur le sujet en une page Web qui, peut-être, portera secours à quelqu'un ou fera comprendre à un autre les problèmes qu'il me restent à résoudre.

D'abord, je vais exposer la situation telle qu'elle était avant la gestion de l'énergie. J'exposerai ensuite brièvement APM, le standard qui précédait ACPI, pour ensuite me consacrer à ACPI lui-même. Je donnerai ensuite quelques indications sur comment choisir entre les deux normes puis comment configurer le système d'exploitation pour passer de l'une à l'autre.

Dans le bon vieux temps

Jusqu'à l'époque des 386 et des 486, la gestion d'énergie n'existait pas. Pour qu'un appareil informatique consomme moins d'électricité, il fallait l'éteindre manuellement. Un écran restait ainsi allumé tant et aussi longtemps qu'on ne l'éteignait pas par son bouton de mise sous tension. Cela fit naître la nécessité d'éteindre son moniteur quand on quittait l'ordinateur.

Le disque dur aussi tournait tant et aussi longtemps que la machine fonctionnait. Ce sont les ordinateurs portables fonctionnant sur piles qui souffraient le plus d'une mauvaise gestion de l'énergie. Faute de ne pas disposer de la pile atomique portative et sans danger pour quiconque, on a affaire à des piles de durée limitée si bien qu'il faut économiser l'énergie pour que la machine reste allumée suffisamment longtemps pour être utile. Plus encore, de nos jours, la nécessité d'économiser l'énergie pour la sauvegarde de l'environnement (d'où des normes telles qu'Energy Star) nous mène à éviter le gaspillage même pour les ordinateurs de bureau branchés sur des prises murales. Graduellement, les BIOS des ordinateurs se mirent donc à implanter des systèmes de gestion d'énergie tout en maximisant la transparence pour le système d'exploitation. Par exemple, après un certain temps possiblement défini par l'utilisateur, le BIOS interrompait le moteur du disque dur, éteignait l'écran ou ralentissait le processeur.

La gestion de l'énergie est ensuite passée des portables aux ordinateurs de table. Elle permet de minimiser la consommation électrique de la machine et augmenter la longévité des composantes. De plus en plus d'écrans et cartes graphiques supportèrent le standard Display Power Management Signaling (DPMS) qui permet une extinction par voie logicielle du moniteur. Il devenait alors possible de laisser son moniteur sous tension puisqu'il s'éteignait après un temps donné d'inactivité. Les disques durs acquirent également la capacité de stopper leur moteur à l'issue d'un appel effectué au contrôleur. Mais tout ceci pouvait perturber le système d'exploitation qui devenait de plus en plus complexe et fragile aux perturbations.

Advanced Power Management (APM)

De plus en plus, la nécessité de mettre au courant le système d'exploitation des activités en ce qui a trait à la gestion d'énergie émergeait. Une coopération plus étroite permet par exemple de stopper le logiciel d'économie d'écran si le moniteur est éteint (cela évite d'utiliser le processeur pour afficher des images que personne ne voit!), de différer les opérations d'écriture sur un disque dur mis en veille afin d'éviter de le redémarrer pour rien, etc. Cela permet aussi de plonger la machine dans un mode de veille qui stoppe complètement le processeur jusqu'à la réception d'un signal donné. Pour parvenir à effectuer ce saut sans heurts, une préparation s'avère nécessaire au niveau du système d'exploitation: les pilotes de périphériques doivent par exemple sauvegarder l'état des composantes qu'ils gèrent et il est envisageable de sauvegarder certaines données sur le disque dur avant le plongeon.

APM est né de cette nécessité. Le système d'exploitation initialise APM par le biais d'un appel au BIOS puis doit ensuite interroger le BIOS APM à intervalle régulier pour se tenir au courant des événements. Le BIOS peut ainsi demander au système d'exploitation de se préparer à un passage en stand-by, requête initiée soit par le système d'exploitation lui-même, soit par l'utilisateur appuyant sur un bouton de l'ordinateur. Le système prépare alors les choses puis indique au BIOS d'accepter le passage ou même de le rejeter si nécessaire.

Avec les boîtiers ATX, le commutateur n'est plus simplement mécanique si bien que le BIOS a son mot à dire lors de son utilisation pour éteindre l'ordinateur. Cela amène la possibilité d'éteindre la machine par la voie logicielle. Cette capacité a été ajoutée à APM au fil du temps et Windows 95 et supérieur en font bon usage lorsque l'on souhaite arrêter le système. Linux a lui aussi intégré cette fonctionnalité; il peut depuis longtemps éteindre la machine lorsqu'il est arrêté.

APM est constitué d'un ensemble de fonctions du BIOS que le système d'exploitation peut utiliser. La plupart des systèmes le supportent, incluant Windows et Linux. La gestion d'énergie proprement dite est effectuée par le BIOS et les composantes de la carte mère. La qualité de la gestion dépend ainsi grandement du matériel utilisé et le système d'exploitation n'a que peu de contrôle sur celle-ci. Un pilote de périphérique peut indiquer à APM de ne pas appliquer de gestion pour un périphérique donné, ce qui lui permet de prendre cette gestion en charge. Malheureusement, il n'y a aucun standard quant à la méthode de gestion d'énergie; elle dépend dans ce cas du périphérique. APM fournit aussi un indicateur de charge pour les batteries d'ordinateurs portables et peut avertir le système d'exploitation en cas de changement d'état des batteries, par exemple un branchement sur secteur.

Advanced Configuration and Power Interface (ACPI)

Cette interface permet au système d'exploitation de mieux contrôler la gestion d'énergie de l'ordinateur. Selon la norme ACPI, chaque composante peut se trouver en différents modes de gestion d'énergie. Pour qu'un système fonctionne dans ce mode, le BIOS doit tout d'abord y être compatible. Tous les périphériques de la machine doivent aussi se conformer à la norme ACPI et les pilotes doivent également y être adaptés. Le système d'exploitation doit aussi pouvoir tirer parti des fonctionnalités nouvelles. Le BIOS de toutes les machines modernes contient les éléments nécessaires pour ACPI tandis que tous les périphériques récents se conforment à la norme. Les systèmes d'exploitation Windows 98/98SE, Windows ME, Windows 2000, Windows XP, Windows Vista et Linux (à partir du noyau 2.4 mais idéalement 2.6) supportent ce standard.

ACPI n'est pas seulement un standard de gestion d'énergie. Il englobe les aspects d'APM mais aussi ceux de PNPBIOS. Plus précisément, ACPI fournit un standard qui permet de détecter les composantes de la machine et les configurer par la voie logicielle. Au coeur du système réside le langage ACPI Machine Language (AML), un jeu d'instructions génériques que le système d'exploitation se doit d'implanter afin de décoder les blocs de contrôle des tables fournies par le BIOS. Par le biais de ce langage, les périphériques peuvent indiquer au système d'exploitation la marche à suivre pour leur initilisation individuelle, ainsi que leur configuration. En fait, si les concepteurs d'ACPI avaient poussé cette idée jusqu'au bout, on n'aurait plus besoin de pilotes spécifiques à chaque périphérique! Malheureusement, tel n'est pas le cas.

Par le biais d'ACPI, le système d'exploitation dispose de la possibilité de configurer le mode opératoire de chacun des périphériques de la machine. Par exemple, si le système juge que le modem n'est plus utilisé, il peut l'éteindre électriquement. L'appareil ne sera réalimenté qu'au besoin. Le système d'exploitation dispose de la connaissance nécessaire pour établir une meilleure gestion de l'énergie. Par exemple, le système pourrait établir des profils d'utilisation pour les différentes composantes. Si une machine est pourvue de deux lecteurs de CD-ROM, dont un graveur qui n'est utilisé que pour graver des CD, le système pourrait maintenir ce graveur en mode de consommation minimale d'énergie et ne l'alimenter uniquement lorsque le logiciel de gravure se met en marche. Le système d'exploitation peut aussi tenir compte des applications dans sa gestion de l'énergie. Par exemple, lorsqu'un fichier doit être écrit sur un disque dur mis en veille, il peut juger de l'importance du contenu à écrire et décider soit de le différer, soit de rallumer le disque dur pour l'écrire de toute urgence. Les systèmes d'exploitation actuels ne sont peut-être pas en mesure d'appliquer de telles politiques, mais ceci demeure possible en théorie.

Naturellement, ACPI fournit la possibilité d'éteindre l'ordinateur ou le mettre en mode veille. Avant de passer en mode de consommation énergétique minimale, le système peut fournir à certains périphériques la possibilité de réveiller la machine. Par exemple, sur un ordinateur configuré comme répondeur téléphonique, si la machine est en veille, le modem doit pouvoir la ramener en mode nominal. La fonction des boutons du système est aussi déterminée par le système d'exploitation. Le bouton de mise sous tension, par exemple, peut au choix de l'utilisateur éteindre Windows proprement ou plonger la machine en mode veille, ou bien en hibernation.

Le mode d'hibernation hybride de Windows Vista est un bon exemple du genre de politiques de gestion qui sont possibles avec ACPI. Windows peut par exemple placer un ordinateur portable en mode veille, c'est-à-dire éteindre le processeur, l'affichage, le clavier, etc., mais continuer à alimenter la mémoire en électricité pour que la machine puisse être rallumée pratiquement instantanément. Grâce à ACPI, Windows Vista est en mesure de surveiller l'état de la batterie même dans ce mode de consommation minimale d'énergie. Si le niveau de batterie devient trop faible, Windows peut rallumer l'ordinateur, transférer la mémoire sur le disque dur et passer en hibernation. Dans ce mode, l'ordinateur se trouve complètement éteint, mais dès qu'on le rallume, il recharge la mémoire depuis le disque dur et rend la main à l'utilisateur beaucoup plus rapidement qu'après un redémarrage complet.

ACPI permet aussi un contrôle plus fin des batteries du système. Il peut obtenir la charge maximale réelle, la dernière charge maximale et la charge actuelle. Il est en mesure, contrairement à un système APM, d'obtenir des informations sur les batteries telles que leur technologie. Il peut aussi altérer le point critique où un avertissement sera envoyé à l'utilisateur.

ACPI fournit également un modèle de zones thermiques. Une zone thermique englobant tout l'ordinateur est définie par défaut, mais il peut en exister d'autres. Par exemple, des zones thermiques pourraient englober le boîtier de l'ordinateur, le processeur, l'intérieur du disque dur, le boîtier de lecteurs DVD, etc. La responsabilité de réguler la température de ces zones revient également au système d'exploitation. Cette régulation peut se faire de façon passive en inhibant des périphériques pour minimiser la consommation énergétique (et la dissipation de chaleur) ou de façon active en activant des ventilateurs. Encore une fois, tout ceci est théorique; plusieurs ordinateurs ne définissent qu'une zone thermique et ne donnent aucun contrôle des ventilateurs au système d'exploitation.

Contrairement à APM, le BIOS n'intervient aucunement dans la gestion d'énergie sitôt que le système d'exploitation a initialisé ACPI. Toutefois, en cas de dommages possibles du matériel, le BIOS peut intervenir, mais en informera le système d'exploitation. Par exemple, si la température du système est trop élevée, des périphériques pourraient être mis en mode d'énergie minimale avant de surchauffer et endommager la machine. Une telle non-ingérence autorise l'évolution en parallèle du matériel et du système d'exploitation. Sur un portable, les bienfaits d'ACPI peuvent ainsi être appréciables. Toutefois, sur une machine de bureau, ils sont souvent imperceptibles.

APM ou ACPI?

ACPI est le standard de gestion de l'énergie le plus récent et le plus sophistiqué. Ses possibles bienfaits devraient justifier son utilisation, en tout cas aux yeux de Microsoft. ACPI est désormais la norme par défaut, aussi bien sous Windows que sous Linux et, sur certaines machines modernes, c'est la seule norme qui peut être utilisée. Toutefois, il arrive parfois, surtout avec de vieilles machines datant des premiers temps d'ACPI, que des problèmes surviennent en mode ACPI, comme par exemple des CD gravés défectueux dans mon cas. Dans ce cas, utiliser APM est mieux mais seulement temporairement. Il peut aussi arriver que des bogues soient présents dans le BIOS ACPI, empêchant certains systèmes d'exploitation de bien fonctionner. Linux est malheureusement assez sensible à ce genre de problèmes. La solution temporaire est un retour à APM, mais une mise à jour du BIOS peut rendre de nouveau possible l'utilisation d'ACPI.

Comment savoir, maintenant, si le système utilise APM, ACPI ou aucun des deux?

Sous DOS/Windows 3.1, la réponse est simple: aucun des deux! Il est possible de programmer l'arrêt des disques dur et du moniteur à partir du Setup du BIOS seulement et la procédure dépend du BIOS de l'ordinateur utilisé. Il se peut également, avec un vieux système, qu'APM ne soit même pas supporté par le BIOS.

Sous Linux, on peut détecter APM par la présence du fichier spécial /proc/apm. ACPI est de son côté activé si /proc/acpi existe. Ces deux tests ne montrent que la présence et l'activité d'APM ou d'ACPI dans le noyau du système. Pour utiliser les normes pleinement, il faut en plus charger des démons (apmd pour APM et acpid pour ACPI). Dans les deux cas, l'utilisation de la commande powerdown permettra alors, sur une machine à boîtier ATX, d'éteindre l'ordinateur automatiquement.

Sous Windows 95, on peut détecter la présence de l'APM par le biais du Gestionnaire de périphériques. Pour y accéder, dans le menu Démarrer, on sélectionne Panneau de Configuration puis Système. Sous l'onglet Gestionnaire de périphériques se trouve une boîte de dialogue permettant de recenser les composantes de la machine. Sous la branche Périphériques systèmes, on devrait trouver Gestion avancée de l'énergie ou similaire. La présence d'APM se caractérise également par la possibilité d'éteindre l'ordinateur automatiquement ou de mettre la machine en veille.

Quant à Windows NT, son support d'APM est très rudimentaire. Si la machine peut s'éteindre automatiquement, c'est qu'il a été installé. Dans le cas contraire, il ne l'est pas.

La même technique que pour Windows 95 permet de détecter APM sous Windows 98/98SE/ME. Si, dans le Gestionnaire de périphériques, branche Périphériques systèmes, on trouve plutôt des éléments ACPI, notamment Bouton ACPI, Interface avancée de configuration Power, c'est que le mode ACPI est en fonction.

Sous Windows 2000/XP, la technique est un peu différente mais semblable. Dans le Panneau de configuration, option Système, onglet Matériel, on retrouve le Gestionnaire de périphériques. Sous la branche Ordinateur, si on trouve PC Standard, il est clair qu'ACPI n'est pas installé. Dans le cas contraire, on trouvera PC à interface avancée de configuration Power.

Pour ce qui est de Windows Vista, je ne sais pas puisque je ne l'ai jamais essayé. Étant donné que ce système est destiné à des machines très récentes et compte tenu de la refonte totale du coeur à l'origine d'innombrables (et la plupart du temps insurmontables) problèmes de compatibilité autant avec le matériel que le logiciel, cela ne me surprendrait pas du tout que Vista ne prenne en charge qu'ACPI.

De APM vers ACPI

Pour supporter ACPI, un ordinateur doit comporter un BIOS suffisamment récent. Il se peut donc qu'une mise à jour (flash) soit nécessaire. La fonction ACPI doit être activée dans le Setup du BIOS et il arrive également qu'APM doive être inhibé. En effet, les deux standards ne peuvent coexister simultanément sur la machine. Lorsque le système d'exploitation commande au BIOS d'initialiser ACPI, tout appel APM subséquent échouera. La première étape consiste donc à vérifier la présence de mises à jour du BIOS, ce qui est une opération délicate dont la complexité et la faisabilité dépend du manufacturier de la carte mère et des connaissances techniques de l'utilisateur qui la tente. Voir par exemple mon expérience personnelle sur la mise à jour de BIOS.

Le système d'exploitation doit être conçu pour supporter ACPI. Windows 98 est le plus ancien à le prendre en charge. Après une mise à jour du BIOS, il existe deux façons de passer à ACPI: soit reconfigurer le système, soit réinstaller le système au complet.

Reconfiguration de Windows pour ACPI

Cette méthode permet de faire basculer le système en mode ACPI sans réinstaller. La modification provoquera l'effacement de l'ensemble des informations traitant des périphériques de la machine et Windows devra refaire la détection du matériel. Certains pilotes non livrés avec Windows devront peut-être être réinstallés, il faut donc s'assurer d'en posséder une copie sur son ordinateur ou sur support de stockage permanent. Il se peut également que certaines composantes ne soient pas réinstallées correctement et que la réinstallation complète de Windows soit finalement nécessaire. Il est donc important de s'y préparer en faisant des sauvegardes de toute donnée sensible.

Windows 98/98SE/ME

Dans le menu Démarrer, sélectionner Paramètres puis Panneau de Configuration. Activer alors l'icône Ajout de Matériel et suivre les indications. Si le BIOS est supporté par Windows comme étant un BIOS ACPI, le système détectera des composantes ACPI et les installera. Le CD de Microsoft Windows sera alors nécessaire pour terminer la procédure. Sans ce disque, des composantes vitales manqueront à l'appel. Il est même recommandé de recopier les fichiers de l'installation de Windows du CD vers le disque dur, car il arrive parfois que le lecteur CD ne soit plus fonctionnel au cours de la procédure (après le redémarrage). En effet, le système devra redémarrer et se retrouvera alors en mode minimal. Plusieurs périphériques devraient être détectés, puis des pilotes installés. Après cette opération pouvant se poursuivre pendant quelques minutes, le système redémarrera encore. Normalement, tous les périphériques, y compris le lecteur de CD-ROM, devraient fonctionner à nouveau.

Il faut alors vérifier si tout a bien été réinstallé et remettre en place les pilotes de périphériques manquants. Si le système ne peut retrouver un niveau de fonctionnalité nominal suite à ce passage, il n'y a aucun remède autre que la réinstallation, à moins d'utiliser un point de restauration sous Windows ME ou un logiciel de sauvegarde sous Windows 98/98SE/ME.

Il existe un autre cas à traiter: que faire si l'ajout de matériel ne détecte pas le PC ACPI? Tout d'abord, il importe de s'assurer que le BIOS dispose bien de la fonctionnalité ACPI. Si tel n'est pas le cas, un passage vers ce standard provoquera des dysfonctionnements pouvant conduire à la nécessité de réinstaller Windows! Un utilisateur certain de la présence d'un BIOS ACPI non détecté par Windows peut effectuer une manipulation de la base de registre pour forcer le système à passer en ACPI.

Pour ce faire, dans le menu Démarrer, sélectionner Exécuter. Puis taper regedit avant de cliquer sur le bouton Ok. L'éditeur apparaît et il suffit d'atteindre la clé HKEY_LOCAL_MACHINE\Software\Microsoft\Windows\Current Version\Detect. Dans le menu Édition, sélectionner Nouveau puis Valeur DWORD. Le nom de la valeur à créer sera demandé; spécifier ACPIOption. Double-cliquer sur cette nouvelle valeur et lui affecter la valeur 1.

La manipulation effectuée, quitter l'éditeur de base de registre et reprendre la procédure de configuration ACPI qui devrait alors aboutir.

Windows 2000/XP

Dans le menu Démarrer, sélectionner Paramètres puis Panneau de configuration, y activer l'icône Système. Sous l'onglet Matériel se trouve un bouton nommé Gestionnaire de périphériques sur lequel il faut cliquer pour activer ce gestionnaire. Dans le gestionnaire, développer la branche Ordinateur en double-cliquant sur cette dernière puis double-cliquer sur PC Standard. La boîte de dialogue d'état du PC Standard apparaîtra. Sous l'onglet Pilote de cette boîte se trouve un bouton Mettre à jour le pilote... sur lequel il faut cliquer.

Dans l'assistant qui surgit, sélectionner Installer à partir d'une liste ou d'un emplacement spécifié puis cliquer sur Suivant. À cette étape, sélectionner Ne pas rechercher, ce qui va sauver un peu de temps. Si le PC Standard est le seul à apparaître, décocher la case Afficher les matériels compatibles. Si le PC à interface avancée de configuration Power n'apparaît toujours pas, un problème au niveau du BIOS demeure. Désactiver APM dans le Setup du BIOS puis réessayer.

Sélectionner le PC à interface avancée de configuration Power puis le bouton Suivant; le système va alors installer les fichiers nécessaires puis redémarrer. Après le redémarrage, Windows va peut-être apparaître en 16 couleurs. Il faut se connecter en tant qu'administrateur pour que le système puisse détecter et installer tous les périphériques de la machine. Un nouveau redémarrage sera nécessaire, puis les pilotes devront être réinstallés si nécessaire.

Réinstallation de Windows

Cette méthode est plus longue, mais elle fournit un système plus robuste. Il n'y aura plus traces de l'ancienne configuration APM et certains problèmes seront évités. Bien qu'il semble possible d'effectuer l'installation sans formatage, juste en démarrant le programme d'installation et en suivant les instructions, je préfère reformater pour maximiser le peu de stabilité dans le cas de Windows 98 et minimiser la taille de l'installation dans le cas de Windows XP.

La procédure consiste uniquement à réinstaller Windows après avoir mis le BIOS à jour ou configuré ses options. Il est possible de se retrouver de nouveau avec un système APM et l'utilisateur le saura uniquement après la réinstallation, ce qui fait de cette méthode une procédure longue et fastidieuse s'il faut tester plusieurs paramètres. Pour éviter le tâtonnement, il est possible d'imposer ACPI de la façon suivante.

Dans le cas de Windows 98/98SE/ME, il est possible d'imposer le mode ACPI en utilisant le commutateur /p j lors de l'appel de setup, le programme d'installation de Windows.

Sous Windows 2000/XP, il faut intervenir lors de la phase en mode texte de l'installation. Après avoir démarré le programme d'installation, l'utilisateur reçoit le message, dans la ligne d'état en bas de l'écran, d'appuyer sur F6 si des périphériques SCSI doivent être installés. Appuyer alors non pas sur F6 mais plutôt sur F5. Le programme d'installation fournira alors la possibilité de choisir le type d'ordinateur à configurer. Il sera alors possible de sélectionner PC à interface avancée de configuration Power.

Linux

Du côté de Linux, les choses sont plus simples, car il est possible de passer de APM à ACPI sans aucune reconfiguration des périphériques. Par défaut, le noyau de Linux utilise ACPI pour les BIOS récents et APM pour ceux qui sont trop anciens. Pour forcer l'utilisation de ACPI, il faut passer l'option acpi=force au noyau. Les options noacpi et acpi=off permettent de forcer l'utilisation d'APM. La façon de passer ces options au noyau dépend du gestionnaire d'amorçage utilisé (GRUB ou LILO). Voir son mode d'emploi pour plus de précisions à ce sujet.

De ACPI vers APM

La désactivation d'ACPI peut régler certains problèmes et peut même accélérer la performance de certains jeux. ACPI active un système de partage des IRQ qui n'est pas souhaitable dans le cas de la carte graphique qui reçoit beaucoup de données lors des jeux. Ces problèmes sont de moins en moins présents de nos jours, mais cette section est conservée pour couvrir le cas de vieilles machines. Là encore, il existe deux méthodes: la reconfiguration ou la réinstallation, avec les mêmes avantages et inconvénients pour chacune d'elles.

Reconfiguration de Windows

Windows 98/98SE/ME

Si le BIOS le permet, il suffit de désactiver ACPI dans le Setup et de réactiver APM. Dans le cas contraire, la meilleure méthode consiste sans doute à flasher le BIOS à une version précédente qui ne supportait pas du tout ACPI. Au démarrage suivant la mise à jour, Windows apparaîtra alors en 16 cuoleurs et demandera à l'utilisateur d'insérer le CD de Windows. Il est recommandé de copier les fichiers du CD de Windows sur le disque dur avant la mise à jour du BIOS afin d'éviter des problèmes de disponibilité du lecteur CD-ROM dans le mode minimal. Si tout va bien, le système détectera tous ses périphériques et reviendra au nominal. Il est possible que certains pilotes doivent être réinstallés manuellement, toutefois. Il se peut aussi que des fonctionnalités manquent suite à la procédure et que la réinstallation de Windows soit nécessaire.

Si la procédure ne fonctionne pas, il faudra tenter une réinstallation. Il se peut même qu'il soit impossible de désactiver le mode ACPI!

Windows 2000/XP

Cela consiste à effectuer la manoeuvre inverse de la procédure d'installation. Au lieu de sélectionner le PC à interface avancée de configuration Power, on sélectionnera le PC Standard. La détection du matériel aura de nouveau lieu et le système devrait fonctionner de façon nominale, sauf que...

Cette technique laisse des traces de l'ancienne configuration ACPI, il semble que Windows effectue toujours des appels d'initialisation ACPI au BIOS, ce qui inhibe notamment APM. La méthode enlève alors la possibilité d'éteindre son ordinateur de façon automatique. Lors de la fermeture de Windows, le système indiquera Vous pouvez éteindre votre ordinateur en toute sécurité, mais ne l'éteindra pas comme il le faisait avant. Bien que la plupart du temps, ce problème ne puisse être résolu qu'en réinstallant Windows, il existe quelques parades que l'on peut tenter avant d'en venir là.

La première chose à essayer est de vérifier dans le Panneau de Configuration, icône Options d'alimentation, si l'onglet APM existe. Si tel est le cas, cocher Activer la prise en charge de l'alimentation avancée.

Si tel n'est pas le cas, dans le Gestionnaire de périphériques, utiliser la commande Afficher les périphériques cachés du menu Affichage. Une nouvelle branche nommée Prise en charge NT APM/hérité devrait apparaître. Elle ne contient qu'un élément, soit Noeud d'interface NT APM/hérité. Si son icône associée à ce noeud comporte un X, cela signifie que la prise en charge est désactivée. Cliquer avec le bouton droit sur l'élément, puis sélectionner Activer pourrait solutionner le problème. L'onglet APM apparaîtra alors dans les Options d'alimentation.

Il se peut aussi, comme dans mon cas, que l'icône associée au Noeud d'interface NT APM/hérité soit un point d'exclamation. Un double-clic sur le Noeud d'interface NT APM/hérité provoque alors l'affichage d'une boîte d'état. Dans mon cas, cette boîte indique un code d'erreur 32. Si une erreur apparaît ainsi, le diagnostic peut se poursuivre avec l'utilitaire apmstat de Windows Support Tools, présent dans le répertoire Support du CD de Windows 2000 ou XP. Ce programme (commande apmstat -v) a pour moi rapporté la présence d'une machine ACPI même si le HAL (Hardware Abstraction Layer) APM avait été installé.

Le passage de ACPI vers APM sous Windows XP n'est ainsi pas parfait et il se peut qu'il en soit de même pour Windows 98. Il faudrait découvrir un registry tweak pour retirer toute trace de configuration ACPI pour terminer cette procédure.

Réinstallation de Windows

Si Windows s'obstine à se réinstaller en mode ACPI, dans le cas de Windows 98/98SE/ME, l'option /p i passée au programme setup pourrait être d'un grand secours. Je n'ai jamais testé cette option, j'ai seulement appris qu'elle désactivait ACPI mais aussi le BIOS Plug-and-Play, alors elle n'est peut-être pas souhaitable.

Sous Windows 2000/XP, il suffit d'utiliser la touche F5 au début du programme d'installation et de sélectionner PC Standard dans le menu qui apparaîtra.

Références