Ce vagabond errait dans la rue arrosée par la pluie. Sa canne, sa démarche lente et boîteuse et son dos courbé prouvaient sa vieillesse. Des vêtements déchirés démontraient sa pauvreté. Sa silhouette maigre certifiait que la faim le tenaillait depuis un certain temps. Ses yeux bruns perçaient un visage émacié et couvert de rides. De son nez épaté jaillissait parfois quelques gouttes de sang. Un chapeau troué couvrait sa chevelure ébourriffée. Il murmurait des paroles incompréhensibles et des larmes perlaient sur ses joues. Je croyais qu'il s'écroulerait d'une seconde à l'autre. On aurait dit qu'il demandait pitié comme si une main invisible le frappait. Il gémissait toujours plus fort, jusqu'à ce que ses paroles désespérées deviennent compréhensibles. Il hurlait presque. Il répétait sans cesse que son ventre criait famine. Pour courronner le tout, dix autres personnes regardaient l'homme qui agonisait presque sans poser aucun geste.